Femmes : Septembre 2015

Septembre 2015 72 34 74 Contact : Sophie Berger.Tél. : 79 56 36 Mail : sophie.berger@lnc.nc Rejoignez Femmes sur Facebook : Femmes mag 4 Actus 11 People 14 Dossier : Éducation : de l’autorité à la bienveillance 24 Sales gosses : Le temps des premiers flirts 26 Shopping 29 Tranche de vie 30 J'ai testé pour vous : Soin anti-âge aux cellules natives végétales 32 Yoga 34 Mode : Simple harmonie 39 Tout le programme de Femmes Funk 52 Cosméto 54 Coaching 56 Test psycho 59 Déco : Leçon de géométrie 63 Cuisine : Zeste de folie 67 Livres 68 Question de mode 71 Naturopathie 72 Sexo : Tout sur le « sex-food » 74 Carnet de voyages 76 Horoscope 78 Nos adresses FEMMES © Victor Raison © Lyvia Briault © Aude-Emilie Dorion 8 DR

Non, vous ne rêvez pas. La célèbre marque demake-upMAC Cosmetics est enfin dispo- nible sur le Caillou ! Et il était temps ! Créée en 1984, Make-up Art Cosmetics, plus connue sous l’acronyme MAC, a été fondée au Canada par Frank Toskan et Frank An- gelo. En 1994, Estée Lauder devient actionnaire majoritaire de la marque et lui donne un nouveau souffle. En 1996, une boutique ouvre à Paris, avant que l'enseigne ne se développe dans le reste de l'Europe et en Chine. MAC devient alors la marque pré- férée des célébrités et voit sa popularité croître d'année en année. Aujourd'hui ré- puté dans le monde entier, MAC débarque enfin à Nouméa, chez Beauty Success, qui lui consacre un corner bien garni. Quatre vendeuses spécialement formées par la marque sont à votre disposition pour vous conseiller au mieux et vous apprendre à utiliser vos produits MAC préférés. Et en plus des best-sellers, des éditions limi- tées de différents produits sont proposés chaque mois. Source Plurielles.fr Événement totalement dédié à l’enfance et la petite enfance, la première édition de la Kidexpo s’annonce prometteuse ! Près de quarante exposants seront sur le pied de guerre pour vous conseiller sur l’univers des bambins. Puériculture, bien-être physique et psychologique, pédagogie, goûter d’anni- versaire… Les professionnels seront là pour vous guider et vous inspirer. Et qui dit enfant dit jeux et animations ! Ateliers créatifs, spectacles de marionnettes, cadeaux : la Kidexpo, c’est définitivement le rendez-vous incontournable des familles ! Au complexe Nouvata Parc Hôtel, salle Venezia, samedi 12 et dimanche 13 septembre, de 9h à 18h. Renseignements au 26 22 00 ou sur Facebook : Kidexpo. ACTUS 4 HONNEUR AUX ENFANTS © Aude-Emilie Dorion Samedi 22 août à l’Arène du Sud de Païta, une heure avant le direct, les coulisses de la soirée d’élection de Miss Nouvelle- Calédonie 2015 sont en effervescence. Alors que les dauphines 2014 répètent leur chorégraphie dans la loge, Marine Lorphelin, Miss France 2013 et présidente du jury passe au maquillage. C’est dans cette ambiance poudrée et féminine que les douze candidates répètent leurs discours. Et Mondy Laigle savoure ses derniers instants de règne. À l’issue de la soirée, elle a passé sa couronne à Gyna Moereo, encouragée par le public, elle devient la nouvelle reine de beauté du pays et vient d'annoncer qu'elle se présenterait au concours Miss France 2016. NOTRE REINE 2015 BEAUTY SUCCESS S’OFFRE UN CORNER MAC

Vous faites partie des artistes incontournables du festival Femmes Funk depuis plusieurs années. Qu’attendezvous de cette nouvelle édition ? Julia Paul : C’est vrai que je n’en suis pas à ma première participation. Pour moi, Femmes Funk est l’événement musical de l’année en Nouvelle-Calédonie. C’est mon festival préféré, au point de vue artistique, mais aussi de l’ambiance qui y règne. La programmation est toujours géniale et met en avant des artistes de qualité, souvent méconnus. Et puis, le fait d’être tous ensemble en résidence artistique est favorable aux rencontres et aux échanges entre chanteurs et musiciens de différents horizons. L’année dernière, j’ai ainsi découvert Flavia Coelho. J’ai adoré son live ainsi que la personne, vraiment très sympa. J’ai hâte de la retrouver cette année ! Je suis aussi impatiente de rencontrer la chanteuse Anne Sila, que j’apprécie beaucoup. Enfin, je participe au projet Le Cercle, expérience numérique et sonore orchestrée par Camel Zekri, qui offre un espace de rencontre incroyable entre artistes locaux et internationaux. Quelles sensations vous procure le fait d’être sur scène ? C’est très libérateur et ça fait ressortir une autre facette de moi. C’est sûr que c’est à chaque fois très stressant, mais c’est du bon stress ! Avant chaque grosse scène, l’appréhension est là, heureusement très vite dissipée par l’immense plaisir de me produire en live et de partager avec mon public. Vous avez eu la chance de côtoyer des stars de la musique telles que Keziah Jones ou Pep’s, lors de premières parties de concerts notamment. Quelle rencontre vous a le plus marquée ? Je n’ai que de bons souvenirs de tous ces moments incroyables. Mais ma rencontre avec -M- reste la plus forte émotionnellement parlant. Il faut dire que ce n’était pas prévu. Un problème technique est survenu lors de son concert à l’Arène du Sud. Du coup, -M- a invité une personne dans le public à le rejoindre sur scène. Et devinez sur qui c’est tombé ? Un moment de partage inoubliable ! Comment vivez-vous la notoriété calédonienne ? À vrai dire, je ne m’en rends pas vraiment compte ! Par contre, selon mes amis étudiants en Métropole, je suis « une star » ! Ils me suivent de loin et sont épatés de ce qu’il m’arrive. Mais à Nouméa, tout le monde se connaît et se croise. Les stars locales bénéficient, du coup, d’une certaine tranquillité. Personne ne vous court après pour un autographe ! C’est ce qui est bien aussi ici. Sinon, ça serait invivable ! À quand la sortie d’un album ? On y travaille déjà depuis deux ou trois ans. Le problème, c’est que je suis hyperactive et fais beaucoup de choses différentes en ce moment (Julia est étudiante et animatrice radio sur NC1ère , NDLR). Mais j’ai vraiment envie de consacrer une année à la musique. Le fait d’avoir fait des premières parties d’artistes nationaux et internationaux m’a ouvert des portes. J’ai eu de bons retours de professionnels ainsi que des contacts en Métropole. Il faut que je saisisse cette chance. Et puis, sortir un album pour sortir un album, ça ne sert pas à grand-chose. C’est un projet qui se mûrit. Je commence à peine à toucher à quelque chose, à trouver une identité musicale et un son qui me correspond. Donc, l’album viendra mais pas tout de suite. Des actus mis à part le festival Femmes Funk ? Le Mazik Festival, les 14 et 15 novembre. Je suis super contente car je fais la première partie de Patrice, que j’adore ! Et puis peut- être un clip ou un EP par la suite… n ACTUS 6 JULIA PAUL, AUTEUR, COMPOSITEUR ET INTERPRÈTE. Retrouvez le programme complet du festival Femmes Funk en page 47. EST L’ÉVÉNEMENT MUSICAL DE L’ANNÉE » « FEMMES FUNK ELLE EST JEUNE, COOL ET JOLIE. MAIS SURTOUT TALENTUEUSE ! JULIA PAUL FAIT PARTIE DE CETTE NOUVELLE GÉNÉRATION PROMETTEUSE DE MUSICIENS CALÉDONIENS, À SUIVRE DE TRÈS TRÈS PRÈS. ELLE SERA SUR SCÈNE LORS DU PROCHAIN FESTIVAL FEMMES FUNK, L’OCCASION DE DÉCOUVRIR OU DE REDÉCOUVRIR LA JEUNE CHANTEUSE. © Virginie Kleitz

ACTUS 8 ON A BRUNCHÉ ! Photos : Victor Raison LA PREMIÈRE ÉDITION DES BRUNCHS FEMMES MAGAZINE A ÉTÉ UNE FRANCHE RÉUSSITE ! L’ÉVÉNEMENT, SUR RÉSERVATION, S’EST DÉROULÉ AU RESTAURANT LA TERRASSE, LE SAMEDI 1er AOÛT DERNIER, DANS UNE AMBIANCE PROPICE À LA GOURMANDISE ET AU COCOONING ENTRE COPINES. RETOUR EN IMAGES SUR CETTE MATINÉE SANS FAUSSE NOTE. Retrouvez plus de photos de l’événement sur notre page Facebook : Femmes Mag Un grand merci à nos fidèles lectrices et à tous les exposants ayant répondu à l’appel du premier Brunch Femmes magazine ! À très bientôt pour la prochaine édition… Œufs, bacon, viennoiseries, pancakes, fruits frais… Les gourmandes n’ont pas boudé leur plaisir grâce au succulent brunch proposé par le restaurant La Terrasse ! Merci à Styleco pour les beaux chapeaux vitaminés prêtés au staff pour l’occasion ! La fine équipe commerciale de Femmes magazine, habillée par Styleco. Qui a dit que les voitures étaient une affaire d’homme ? Nos invitées n’étaient pas peu fières de pouvoir essayer la MiTo et la Giulietta d’Alpha Romeo ! Quoi de tel qu’une initiation au yoga, au qi gong et aux Pilates avec Oxalis, pour commencer la journée en douceur. En tout cas, nos invitées ont plus qu’apprécié ! Coiffure, maquillage, manucure : nos fidèles lectrices ont eu le droit à la totale grâce aux professionnels de la beauté présents pour l’événement. Après la mise en beauté, le relooking ! La styliste Louméa Calédonie était sur le pont pour prodiguer ses conseils avisés à nos invitées tout ouïe.

On ne comprend toujours pas ce qui a bien pu lui passer par la tête. En janvier dernier, alors qu’il assistait au festival de Sundance à Salt Lake City, Emile Hirsch a littéralement pété un plomb. Ivre, l’acteur de Into the Wild avait tenté de draguer Danielle Bernfled, une jeune cadre de la Paramount au Park City’s Tao Night-club, une boîte de la ville. Furieux de se faire éconduire, Emile Hirsch a, selon plusieurs témoins, saisi la jeune femme à la gorge avant de la plaquer au sol, et de commencer à l’étrangler. Pour sa défense, le jeune homme a déclaré plus tard qu’il ne se souvenait pas de grand-chose et qu’il n’avait fait « que se défendre ». Danielle Bernfled a dans un premier temps hésité à porter plainte avant de se raviser et de traîner le jeune homme devant la justice. Ce dernier a choisi de plaider coupable. Le tribunal de Salt Lake City vient de rendre son verdict : l’acteur est condamné à quinze jours de prison et cinquante heures de travaux d’intérêt général. Il devra en outre s’acquitter d’une amende de 4 750 dollars. L’agent d’Emile Hirsch a indiqué que l’acteur était entré en cure de désintoxication quelques jours après les événements. Aujourd’hui, c’est la case prison qui l’attend. Nul ne peut oublier la vision de Halle Berry sortant de l’eau vêtue d’un bikini orange dans Meurs un autre jour, le vingtième James Bond. Absolument canon, elle coupait le souffle à l’agent 007… et aux spectateurs. Treize ans après la sortie du film, à 49 ans, Halle pourrait encore sans aucun problème reprendre le rôle de Jinx. Invitée à participer au Jimmy Kimmel Show récemment, l’actrice est arrivée dans une tenue spectaculaire qui a fait se décrocher bon nombre de mâchoires. Si son pantalon noir était tout ce qu’il y a de plus sage, le haut a fait monter d’un cran la température : en voile noir transparent, il dévoilait totalement le soutien-gorge de l’actrice et mettait parfaitement en valeur sa silhouette de rêve ! Halle Berry a toujours ce corps si parfait qui a fait jalouser des millions de spectatrices à travers le monde ! PEOPLE 11 Le 9 août dernier, sur son fil Twitter, Jean-Marc Barr annonçait la naissance de son tout premier enfant, un fils nommé Jude. À 54 ans, l’acteur, connu pour son interprétation du plongeur Jacques Mayol dans Le Grand Bleu, découvre les joies (et les angoisses) de la paternité. « Jude est né à 11 heures ce matin. La maman (la réalisatrice Stella di Tocco NDLR) et le garçon se p rtent bien, a écrit l’acteur. L’accouchement restera quelque chose dont on se souviendra, l soleil se levant sur mon fils. » Le 17 août, toujours sur le réseau social qui gazouille, Jean-Marc Barr a publié une autre photo de lui et de son petit Jude sur laquelle on le voit embrassant le torse de sa petite merveille. « J’entends mon père quand je parle à mon fils, a confié en commentaire l’acteur qui a perdu son papa en 2009. Quand je pose sa tête contre moi, je sens le dernier souffle de mo papa lorsqu je le ten is dans mes bras. » ÉMOUVANT il nous les faut ! PUB L’ALCOOL N’EXCUSE PAS TOUT SCULPTURALE Pour avoir des dents saines et éclatantes de blancheur, optez pour la gamme Signal White Now : brosse à dents, dentifrice et bain de bouche. Grâce à la technologie « Blue Light » du dentifrice blancheur Signal White Now, vos dents paraissent instantanément plus blanches et plus brillantes dès le premier brossage.

PEOPLE Quand on s’appelle Madonna et qu’on est l’une des plus grandes stars du monde, on compte bien fêter son anniversaire comme il se doit. La chanteuse a célébré le 16 août dernier ses 57 printemps, et a organisé une gigantesque fête dans le quartier résidentiel très chic des Hamptons, dans les environs de New York. Sauf que, selon les informations de TMZ, les voisins n’ont guère apprécié les festivités qui ont duré jusque tard dans la nuit. En effet, les résidents, habitués au calme de leur paradis, ont carrément appelé la police. La musique était tellement forte que les maisons voisines tremblaient à cause des basses. Selon les autorités, les voisins ont commencé à appeler vers deux heures trente du matin. L’un d’entre eux se plaignait du bruit bien trop présent. Les policiers n’ont pas eu à gérer le problème directement avec Madonna puisque lorsqu’ils sont arrivés, les fêtards avaient arrêté la musique. Mais visiblement, ils étaient au courant que la police allait intervenir puisqu’une source affirme que, dès que les sirènes de la police ont cessé de retentir, la musique a de nouveau retenti de plus belle. FÊTE BLEUE Après Ben Affleck et Jennifer Garner, un autre couple hollywoodien passe à présent par la case séparation : selon les informations du magazine Us Weekly, Megan Fox s’est séparée de Brian Austin Green. Une décision prise depuis six mois, assure l’hebdomadaire qui laisse entendre qu’ils ont traversé de graves difficultés au cours des derniers mois. Tout semblait pourtant aller comme sur des roulettes il y a un an et demi, lorsqu’est né leur deuxième enfant prénommé Bhodi, un an et demi après avoir accueilli Noah. On ignore pour l’heure ce qui a poussé ce couple aux allures de duo idéal à prendre une telle décision. Quand ils se sont rencontrés en 2004 sur le tournage de la sitcom Hope & Faith, leur histoire semblait couler de source. « C’était magique », décrivait à l’époque Brian Austin Green. Elle avait alors 18 ans, lui 30, et leurs fiançailles en 2006 allaient de soi. Ils reviennent donc sur leurs vœux de s’aimer et de vivre ensemble jusqu’à ce que la mort les sépare. Pour eux, une page se tourne et on espère qu’ils parviendront chacun de leur côté à être heureux malgré tout. C’EST FINI ! 12 FRANC DU COLLIER Pour s’assurer un maximum d’entrées en salles, les stars de cinéma se plient généralement de bonne grâce au jeu de la promo et squattent pendant plusieurs semaines les plateaux télé et les stations de radio. Avec plus d’une quarantaine de films à son actif, Benoît Poelvoorde est totalement rompu à l’exercice, au point qu’il a maintenant sa petite idée sur les endroits où il vaut mieux ne pas aller. En tête de cette liste : Les Enfants de la télé, une émission animée par Arthur. « Je ne fais plus d’émission du genre de celle d’Arthur, a-t-il expliqué. Ce n’est pas que je n’aime plus, mais cela ne sert à rien. Je m’emmerde sur ces plateaux-là. On sert la soupe aux gens. Je ne crois pas que les téléspectateurs sont dupes et croient qu’on vient vraiment pour s’amuser. » En se confiant ainsi, il met fin à des années d’hypocrisie et de tabou dans le milieu du showbiz. Benoît Poelvoorde regrette notamment que dans ces émissions, on n’accorde que très peu de temps aux invités pour parler des œuvres qu’ils sont censés promouvoir : « On vient pour parler du film et il y a de moins en moins d’espace pour le faire. […] Cela me coûte cher d’aller là-bas. Je m’ennuie vraiment et cela se voit. En plus, personne ne va croire une seule seconde que l’animateur aime vraiment le film. » Et toc, bonne rentrée quand même, Arthur.

14 DOSSIER En matière d’éducation, on a tendance à se référer à celle que nous ont donnée nos propres parents. Pourtant, le monde d’aujourd’hui n’est plus le même qu’il y a trente ans. Chômage, insécurité, conflits… Dans notre société incertaine, la famille représente de plus en plus une valeur refuge. Parallèlement, les grands principes éducatifs ont sensiblement évolué ces dernières décennies. Dans la première partie du XXe siècle, l’autorité était à la base de l’éducation. L’enfant était alors considéré comme un être en devenir, à façonner sur le modèle du père ou de la mère. Avec les travaux de Françoise Dolto(1), l’enfant est devenu un sujet à part entière, avec qui l’on communique. Les parents se placent alors en guides pour aider leur progéniture à se réaliser, sur un modèle qui lui est propre et non sur celui de papa ou de maman. Deux générations plus tard, la psychanalyste culte est toujours au cœur des débats sur l’enfance, contestée par de nombreux pédiatres et psychothérapeutes, l’accusant d’être responsable d’une éducation laxiste, centrée sur le seul désir des enfants. Et si, en libérant les enfants, Françoise Dolto avait aliéné les parents ? Du credo « l’enfant est une personne », on aurait ainsi subrepticement glissé vers l’enfant-roi, puis l’enfant-tyran. Dolto, mal comprise ? Peut-être. Piégée par une vulgarisation excessive de son discours ? Certainement. En tout cas, certains pédiatres, tels qu’Aldo Naouri(2), prônent un retour de l’autorité comme valeur éducative suprême. En gros, dialoguer avec son enfant, c’est bien. Savoir poser des règles et des interdits, c’est mieux. L’ÉDUCATION, UN MIX DE COMMUNICATION ET DE LIMITES La nouveauté des années 2010 en matière d’éducation ? Certes, les enfants ont besoin de limites pour se construire ÉDUCA DE L’AUTORITÉ À LA QU’EST-CE QU’UN ENFANT BIEN ÉLEVÉ ? EST-CE SIMPLEMENT UN ENFANT MODÈLE À QUI ON NE DOIT PAS RÉPÉTER DIX FOIS PAR JOUR « MERCI QUI ? » OU « RANGE TES AFFAIRES ! » ? PEUT-ON RÉDUIRE L’ÉDUCATION À LA POLITESSE ? SI C’ÉTAIT LE CAS, LES PARENTS NE SE POSERAIENT PAS AUTANT DE QUESTIONS ! ALORS, ENTRE SÉVÉRITÉ ET LAXISME, À QUELS PRINCIPES ÉDUCATIFS DOIT-ON SE VOUER AUJOURD’HUI, POUR FAIRE DE NOTRE ENFANT UN ADULTE BIEN DANS SES BASKETS ?

15 ATION A BIENVEILLANCE

DOSSIER harmonieusement et pour devenir des adultes matures. Néanmoins, la hantise d’être des parents fouettards n’a pas disparu. Les parents modernes ont donc intégré certains préceptes éducatifs clés de Dolto. Imprégné de l’idée qu’il est fondamental d’être à l’écoute de son rejeton pour son épanouissement personnel, nul ne remet en cause que les enfants sont des personnes à part entière, qui doivent être respectées et qui ont des droits… Mais aussi des devoirs ! En particulier celui de rester à leur place d’enfant et d’obéir aux adultes chargés de leur éducation. Les années 1990 et 2000 ont vu se multiplier les mises en garde des psys, éducateurs, enseignants et autres « Super Nanny » contre trop de permissivité des parents et l’avènement d’enfants-rois, tout-puissants et sans limites. Aujourd’hui, tout le monde s’accorde sur le constat que les parents LA PHASE DU «NON» Tous les enfants passent par une phase d'opposition systématique. Cette période dite du « non », souvent difficile à vivre pour vous, débute en général autour de l'âge de 18 mois. Faites preuve de patience : cette crise est nécessaire puisqu'elle permet à votre enfant de grandir et d’affirmer sa personnalité. En s'opposant, il se positionne en tant que petit être bien différencié de ses parents. Au quotidien : - Choisissez vos combats : certaines limites, celles qui touchent son bien-être, sa sécurité, sa santé sont très importantes à maintenir. Lâchez prise sur le reste! - Offrez un choix à votre enfant, ça lui donnera l’impression d’avoir du pouvoir. Ainsi, au lieu de lui dire qu’il est l’heure d’aller prendre son bain, vous pouvez lui demander s’il préfère prendre son bain tout de suite ou dans 5 minutes. - Laissez-lui faire certaines choses par lui-même : permettez- lui de mettre ses chaussettes tout seul par exemple, cela le valorisera dans son rôle de « grand ». - Mettez l’accent sur ses bonnes actions plutôt que ses crises et ses colères. - Restez ferme lorsque la limite doit absolument être mainte- nue, mais dites-lui dans des mots simples : « Je comprends que tu sois fâché, triste, déçu, etc. » Certains parents ont aussi eu de très bons résultats avec leur enfant en crise en dédramatisant par l’humour. 16 laxistes ne sont pas dans leur rôle et rendent leurs enfants malheureux en les insécurisant. Les enfants sont des personnes, mais pas des grandes personnes. Forts des expériences et des erreurs passées, les parents ont à nouveau conscience que leur devoir d’éducation passe par la capacité à dire « non », à supporter les conflits quand ils frustrent les désirs de leurs chers petits, à ne pas tout négocier et à imposer des règles claires. L’ex-enfant-roi a fait désormais place à l’enfant-partenaire. LA POSITIVE ATTITUDE Entre autorité et permissivité, une troisième voie éducative a le vent en poupe depuis quelques années : l’éducation positive ou parentalité bienveillante. « Fournir aux enfants des ressources plutôt que des limites », écrit Isabelle Filliozat(3), l’une des papesses du mouvement importé des États-Unis. Cette tendance s’appuie sur un mélange inédit : elle s’abreuve des récentes découvertes en neurosciences tout en revendiquant bon sens et pragmatisme. Renonçant à l’autoritarisme, cette approche prône la non-violence éducative. Elle s’inscrit dans le courant de la psychologie humaniste et positive et s’appuie sur l’écoute des émotions, l’expression des besoins et la coopération. Pas de permissivité pour autant : le parent est invité à définir et affirmer ses propres besoins

18 DOSSIER et valeurs, et ne déroge pas au cadre défini. Elle puise dans différentes méthodes de connaissance de soi et de communication : écoute active de Carl Rogers, communication non-violente de Marshall Rosenberg, analyse transactionnelle, etc. Les parents apprennent donc à utiliser certaines clés qui, à défaut d’être magiques, ont le pouvoir d’ouvrir les portes verrouillées et les cœurs fermés. Pour autant, gardons à l’esprit qu’il n’existe pas de recette miracle pour élever ses enfants. Chaque parent crée sa propre approche éducative en fonction de son histoire, de ses croyances et de ses valeurs, de ses peurs et du milieu dans lequel il évolue. Si le respect de l’enfant est indissociable d’une éducation réussie, il appartient à chacun de trouver le bon dosage entre autorité, transmission des valeurs, autonomie et affection. n (1) Françoise Dolto, pédiatre et psychanalyste française spécialisée dans la psychanalyse de l’enfance, dont elle fut l’une des pionnières (1908-1988). (2) Aldo Naouri, pédiatre français et spécialiste des relations intrafamiliales. (3) Isabelle Filliozat, psychologue clinicienne et psychothérapeute. LA CRISE D’ADOLESCENCE Votre gentille princesse a fait place à une ado hystérique que vous ne reconnaissez plus ? Votre mignon petit garçon ressemble à un zombie et s'oppose à tout ? Pas de panique, c'est la crise d'adolescence. Au quotidien : - Fixez des limites claires : les adolescents ont besoin de faire réagir leurs parents pour leur faire partager leurs moments difficiles mais aussi pour les enquiqui- ner. En les provoquant, ils vérifient qu'ils tiennent encore vraiment à lui. C'est à vous de définir les paroles et les actes qui vous paraissent inacceptables. - Relativisez : un adolescent a besoin de tester ses limites, quitte à jouer le casse- cou et s'opposer systématiquement à ses parents. Le chemin de l'autonomie passe par l'exploration et la mise en pratique des ressources de son corps et de son esprit. - Écoutez-le tout en restant ferme. - Respectez son intimité : certains sujets, notamment l'amour et la sexualité, sont délicats. Votre adolescent a le droit au respect de son intimité, pensez-y avant de lui faire des remarques sur son petit ami ou lui prendre de force un rendez-vous chez le gynécologue. - Acceptez d'avoir le mauvais rôle : les adolescents prennent parfois un malin plaisir à se moquer de leurs parents, à souligner leurs défauts ou leurs moindres erreurs. Accepter de ne pas être à la mode, de ne pas partager ses opinions, c'est bon pour lui. - Montrez-lui votre amour : les adolescents traversent une période difficile et ont besoin de votre attention et de votre soutien. Même si votre enfant a fait une grosse bêtise, ne le réduisez pas à son acte. - Rappelez-vous que c'est une passade : gardez en mémoire que cette phase va se résoudre rapidement et n'imaginez pas le pire. Toutefois si votre enfant cumule plusieurs symptômes (échec scolaire, tristesse, repli sur soi), il est important de consulter des professionnels afin d'éviter que la situation ne s'aggrave. … Suite page 20

20 DOSSIER ÊTRE PARENTS N’EST PAS UNE TÂCHE FACILE ! APPRENDRE À NOS BAMBINS LES RÈGLES DE LA POLITESSE, LEUR INCULQUER LE RESPECT DES AUTRES ET DE SOI-MÊME, TELS SONT NOS DEVOIRS. MAIS COMMENT FAIRE? BRUNO CALANDREAU, PÉDOPSYCHIATRE, NOUS DONNE QUELQUES PISTES. Bien élever son enfant, qu’est-ce que cela signifie exactement ? Bruno Calandreau : Élever son enfant, c’est-à-dire en faire un adulte heureux et responsable, nécessite la réunion de plusieurs facteurs. L’éducation au sens propre du terme (règles de vie, politesse, respect, etc. NDLR) est bien sûr indissociable du processus. Mais l’affection apportée à l’enfant est tout aussi importante et nécessaire au bon développement de sa personnalité. Et cela se voit dès la naissance, avec le phénomène d’attachement précoce entre la mère et son bébé. Un enfant aimé et choyé par ses parents aura plus de chance de devenir un adulte épanoui qu’un petit ayant manqué d’amour et de reconnaissance parentale. Par ail- leurs, on élève toujours un enfant en fonction de notre « mytholo- gie » familiale, à savoir notre histoire, notre enfance, notre culture, notre éducation, etc., ainsi que selon notre propre socle moral, qui peut être différent de celui du conjoint. Il faut donc faire avec « les bagages » des deux parents, tout en tenant compte de la personnalité propre de l’enfant. C’est un métier qui s’apprend et s’adapte à chaque petit être, au fur et à mesure de son développement. Françoise Dolto a été la première à considérer l’enfant comme une personne à part entière. Certains l’accusent (à tort ou à raison) d’avoir engendré le phénomène d’enfant-roi. Comment éviter cette dérive éducative ? Le phénomène d’enfant-roi est surtout le résultat de l’évolution de notre société. Les familles nombreuses ont disparu au profit du modèle parental à un ou deux bambins. L’enfant a donc pris de la valeur au sein même de sa famille. Les médias ont également largement contribué à cette mise en avant des enfants, en les présentant de plus en plus tôt comme des adolescents ou des mini Docteur BRUNO CALANDREAU, pédopsychiatre, chef de service du Centre médico-psychologique Albert-Bousquet. adultes. Pour éviter de faire de votre petit un futur tyran, gardez en tête qu’il est certes un membre important de la famille, mais au même titre que ses parents ou que ses frères ou sœurs. Il ne doit pas être mis sur un piédestal. De même, il faut que l’enfant comprenne qu’il ne commande pas et doit obéir à ses parents, qui auront toujours le der- nier mot. Et puis il ne faut pas céder à ses moindres désirs. Apprendre tôt à être frustré et à s’ennuyer l’aidera dans sa vie d’adulte. Enfin, n’ayez pas peur de dire « non » et de poser des limites bien définies. Peut-on éduquer un enfant sans le punir ? Non, la punition est essentielle dans l’éducation. Lorsque l’enfant transgresse les règles fixées par ses parents, il doit être sanctionné. Mais pour que la punition soit efficace, il faut qu’elle soit expliquée et comprise. Et une fois la crise passée, il ne faut pas hésiter à reprendre la discussion avec le petit au calme. Éduquer un enfant revient à passer un contrat moral avec lui. Et pour cela, il faut communiquer, lui parler dès son plus jeune âge. Par contre, punir ne veut pas dire IL N‘Y A PAS DE PARENT PARFAIT

21 maltraiter. Envoyer son enfant au coin, oui. Lever la main sur lui, sûrement pas. Quelles sont les règles essentielles d’une éducation réussie ? Il n’y amalheureusement pas de recettemiracle. Je crois que le plus im- portant est de se faire confiance en tant que parent, d’élever son enfant avec « ses tripes » et d’y prendre du plaisir. C’est merveilleux de le voir s’éveiller et grandir ! Par contre, les parents doivent s’accorder sur les valeurs morales qu’ils veulent transmettre à leur bambin, ainsi qu’aux limites à poser. Et puis, il faut communiquer avec son enfant, poser des mots sur ses émotions, sur le monde qui l’entoure dès sa naissance. De même, se mettre à la place de son petit, être dans l’empathie permet de désamorcer des crises et des grosses colères. Enfin, gardons à l’esprit qu’il n’y a pas de parent parfait. Parfois, si des difficultés sont rencontrées, il ne faut pas hésiter à demander de l’aide. Auprès de ses proches d’abord, notamment les grands-parents de l’enfant, puis de professionnels si les problèmes persistent. • L’ASSOCIATION FABER & MAZLISH PACIFIQUE La communication bienveillante, conceptualisée par Adele Faber et Elaine Mazlish aux États-Unis en 1974, est fondée sur une approche de Haim Ginott, psychologue pour enfants, articulant étroitement empathie et fixation des limites. Il organisait des groupes d’aide aux parents auxquels ont participé Adele Faber et Elaine Mazlish. Elles ont par la suite écrit des livres sur leur expérience et ont mis en place des ateliers pour venir en aide aux parents. Ces livres et ces ateliers ont depuis fait le tour du globe, aidant les parents et les professionnels à accompagner les enfants au quotidien, avec bienveillance et en posant un cadre nécessaire et sécurisant. En Nouvelle-Calédonie, l’association Faber & Mazlish Pacifique existe depuis début 2013. « Le principe de base de l’approche Faber et Mazlish, c’est l’accueil des sentiments de l’enfant, explique Betty, présidente de l’association. On est dans une relation empathique, où l’émotionnel prime sur le cérébral. Écouter et comprendre les sentime ts e l’autre lui permet de vider son « seau émotionnel » avant que celui-ci ne déborde, provoquant la crise ou le caprice. Ainsi, beaucoup de conflits sont déjà désamorcés à la base. Mais si tous les sentiments sont acceptables, tous les comportements ne le sont pas. Ce n’est pas une approche permissive, où l’enfant est roi. Un cadre doit bien entendu être défini. » Trois ateliers différents sont proposés, autour de l’enfant, de l’adolescent et de la rivalité entre frères et sœurs. S’articulant sous forme de sept séances de trois heures, ils apprennent aux parents à communiquer autrement avec leur enfant, à l’aide d’outils, de jeux de rôle. « Les parents découvrent des alternatives à la punition, apprennent à développer l’autonomie et l’estime de soi de leur enfant. Ils apprennent également à ne plus être dans le jugement et à dégager leur enfant des étiquettes qu’on lui colle à la peau depuis sa naissance, poursuit Betty. En deux ans et demi d’ateliers, on est à 100 % de recommandations positives. » PARENTS, POSITIVONS ! PARENTALITÉ BIENVEILLANTE, PÉDAGOGIES ALTERNATIVES… DEPUIS QUELQUES ANNÉES, DE NOUVELLES APPROCHES ÉDUCATIVES ÉMERGENT, BOUSCULANT LES ACQUIS ET IDÉES REÇUES EN MATIÈRE D’ÉDUCATION. PRÔNANT LA COMMUNICATION EMPATHIQUE ET RESPECTUEUSE, DES ASSOCIATIONS DÉDIÉES SE SONT MONTÉES SUR LE CAILLOU. PETIT TOUR D’HORIZON.

adeptes à travers le monde et plus de 20 000 écoles ont été montées. Jusqu’en Nouvelle-Calédonie, où L’École filante ouvrira ses portes en début d’année prochaine, à l’initiative de l’association Une autre école. « Nous étions un groupe de parents aux valeurs éducatives communes, basées sur la parentalité bienveillante, racontent Ophélie et Sylvie, membres de l’association. Il n’y avait aucune structure proposant des pédagogies alternatives à l’enseignement traditionnel sur le territoire. C’est pourquoi nous avons décidé de monter notre propre école Montessori. » Un travail de longue haleine, qui aura fini par porter ses fruits. « Pour l’instant on ouvre une seule classe, ou ambiance, pour les 3-6 ans, dans les locaux d’Arts et Études à Tri non, poursuivent les « montessoriennes ». Une accompagnatrice formée à cette ambiance par l’Association Montessori Internationale (AMI) encadrera cette classe « test ». Nous projetons bien sûr d’ouvrir très vite l’ambiance suivante pour les 6-9 ans. » À noter : prochaine réunion d’information le mardi 22 septembre, à 19 heures. Inscription obligatoire. Renseignements : 87 35 37 ou Facebook : L’Ecole Filante - L’Ecole Montessori bilingue de Nouméa. • AIDE À LA PARENTALITÉ : DISPOSITIFS INSTITUTIONNELS En Nouvelle-Calédonie, la question d’éducation et de parentalité intéresse de plus en plus de monde. Que ce soit sur Nouméa, Grand Nouméa ou en Brousse, des dispositifs institutionnels d’aide à la parentalité sont mis en place depuis quelques années. - La Maison de la famille de Nouméa, par exemple, organise régulièrement des réunions débats autour de l’éducation, des ateliers enfant-parents, etc. Renseignements : 27 03 60 / 27 03 61, maisondelafamille@ville-noumea.nc 1, rue de Soissons, Faubourg-Blanchot. Déménagement prévu début octobre au 7, rue Eugène-Levesque, Rivière-Salée. - Les maisons municipales de quartier proposent également des dispositifs spécialisés et des actions de soutien aux familles. Renseignements au rès du centre communal d’action sociale de votre commune. 22 DOSSIER À noter : en septembre et octobre, quatre rencontres « découverte » seront organisées dans les maisons de quartier de Dumbéa, de 17 heures à 19 heures. Le 3 septembre : Jacarandas, le 10 septembre : Katiramona, le 17 septembre : Dumbéa-sur-Mer, et le 1er octobre : Val Suzon. Renseignements : 80 03 01 ou sur www.parentalite-bienveillante.nc • L’ASSOCIATION ENFANCE PACIFIQUE Créée en 2009, l’association Enfance Pacifique était initialement dédiée au maternage proximal, se traduisant par un allaitement long, le portage du bébé au plus près du corps et le « co-dodo », qui consiste à dormir avec son enfant dans le lit ou à proximité. « On proposait des ateliers de communication non-verbale avec bébé, d’initiation à la pédagogie Montessori, de portage et de communication parents/enfants, frères/sœurs selon l’approche Faber et Mazlish, se souvient Laurence, présidente de l’association. Depuis, la parentalité positive a fait son chemin en Nouvelle-Calédonie. Les structures se développent, des activités se m ttent en place. C’est pourquoi on organise maintenant des rencontres thématiques tous les deux mois, et régulièrement des ateliers pour les enfants de 0 à 6 ans, autour des arts plastiques, du yoga, de l’éveil musical, de l’éveil à la nature, etc. » Enfance Pacifique soutient ainsi toutes les pédagogies alternatives, favorisant le bien-être de l’enfant et son épanouissement au sein de sa famille et de son environnement. Renseignements : Facebook : Groupe Enfance Pacifique ou sur www.enfance-pacifique.over-blog.com • L’ÉCOLE FILANTE : PÉDAGOGIE MONTESSORI Favoriser la confiance en soi, l’autonomie, le bilinguisme, tout en permettant à l’enfant d’évoluer à son propre rythme et en toute liberté. Telles sont les promesses de la pédagogie alternative Montessori. « Éduquer, ce n’est pas dresser », prônait ainsi Maria Montessori, première femme médecin d’Italie dévouée à la cause des enfants. Elle ouvre en 1907 la première Maison des enfants. Sa révolution ? Mettre à la disposition des écoliers un matériel adapté, multi sensoriel, mais surtout les laisser libres de choisir eux-mêmes les activités qu’ils souhaitent faire, pendant le temps qu’ils le désirent. Elle constate alors, avec surprise, que les tout- petits sont capables de faire preuve d’une concentration et d’une autodiscipline inattendues. C’est ainsi que naît la pédagogie Montessori. Un siècle plus tard, cette méthode a fait de nombreux PARENTALITÉ BIENVEILLANTE : CINQ CONSEILS POUR SE LANCER •  Comprendre : connaître les besoins de l’enfant et adopter un point de vue empathique, chercher à entendre la colère, la tristesse ou la frustration de son enfant pour désamorcer les crises. •  Poser un cadre : définir (à deux) des règles d’éducation adap- tées à l’âge de l’enfant et les formuler clairement. Se rappeler que l’enfant teste ce cadre et non ses parents. • Être positif : formuler les règles de manière affirmative (« Marche » plutôt que « Ne cours pas »). Complimenter les bonnes actions plutôt que pointer les erreurs. Parler à votre enfant avec respect. • Remplacer les punitions humiliantes ou brutales par des «conséquences» liées à l’action : réparer sa bêtise, s’excuser, etc. •  Déculpabiliser : accepter qu’on ne sera pas un parent parfait et cesser, en miroir, d’exiger d’avoir un enfant idéal. Et surtout être patient !

SALES GOSSES Kiri® au chèvre doux, c’est la petite portion qui allie le bon lait de vache et la bonne crème du fromage Kiri® à de la bûche de chèvre, pour un nouveau goût tout doux, que les enfants vont adorer. LE TEMPS DES PREMIERS Il rêvasse des heures, passe son temps au téléphone, s’absente pour des motifs étrangement vagues, a de brusques sautes d’humeur : pas de doute, votre ado est amoureux ! Que d’émotions en jeu ! Et cela vous renvoie inévitablement à votre propre adolescence. Difficile alors de ne pas se projeter, de ne pas imposer sa vision des choses. PREMIER PAS VERS L’ÂGE ADULTE Lors de la conquête du premier amour, l’ado s’éloigne progressivement de vous, ce que vous devez respecter. Il s’agit pour lui d’un premier pas vers l’âge adulte et il se doit de le faire seul, ou du moins d’en avoir l’impression. Le premier amour, c’est d’abord le premier flirt et donc l’expérimentation des premiers baisers. Mais si le premier bisou « avec la langue » arrive vers 13/14 ans, ne l’associez pas pour autant à une relation sexuelle prochaine. Car, pour beaucoup, il faudra encore attendre trois ou quatre ans pour « passer à l’acte ». Le premier baiser est un rite d’initiation, le symbole d’une accession à une présexualité d’adulte. Pour un ado, le premier flirt, c’est du sérieux. Pas question de se moquer de lui ou de sa conquête. Ce n’est pas parce que les amours sont de courte durée qu’elles ne sont pas profondes et intenses. PAS ÉVIDENT DE VOIR SON TOUT-PETIT GRANDIR ET PRENDRE SON INDÉPENDANCE ! PARMI LES GRANDES ÉTAPES DE L’ADOLESCENCE, SOUVENT DÉSTABILISANTES POUR LES PARENTS, FIGURE LA DÉCOUVERTE DE L’AMOUR. QUELQUES CONSEILS POUR BIEN GÉRER CETTE PÉRIODE DÉLICATE. 24 Ils aiment... PUB Les adolescents ont généralement tendance à l’excès, c’est vrai aussi lorsqu’ils tombent amoureux. Respecter leurs sentiments est la clé pour qu’ils vivent cette étape dans la confiance et la sérénité. DISTANCE BIENVEILLANTE Lorsqu’il découvre sa vie amoureuse, son intimité s’enrichit de la découverte de la sensualité, voire de la sexualité. Même s’il prend ses distances avec vous, pour autant, cela ne veut pas dire l’abandonner complètement. En effet, la découverte de l’amour n’est pas sans danger, comme les infections sexuellement transmissibles ou les grossesses non désirées. Pour cela, vous devez être à son écoute, mais sans l’envahir. Évitez de l’assommer de questions sur sa vie personnelle, de fouiller dans ses affaires et de lire ses textos. C’est tout à fait contre-productif. Au contraire, attendez qu’il vienne se confier à vous. Puis restez en veille, mais sans être dans le jugement. Vous pouvez, par exemple, le conseiller s’il le souhaite ou même lui proposer de rencontrer l’élu(e) de son cœur. Concrètement, l’ado amoureux a besoin de ses parents pour mener à bien son histoire, que ce soit pour inviter son(sa) chéri(e) à dîner ou encore à rester dormir. Pour les parents, il n’est pas toujours facile de savoir comment réagir. Comment, là encore, trouver la juste distance ? La clé, comme souvent dans l’éducation, est dans le compromis. Il s’agit de trouver une solution qui convienne aux parents, mais respecte aussi l’autonomie grandissante de l’adolescent. Si une demande doit être refusée, il est important de ne pas complètement fermer la porte. En précisant, par exemple, qu’avant 16 ans, vous ne voulez pas qu’il aille dormir chez son flirt, et vice versa. SEXUALITÉ ET DANGERS L’adolescent sait tout – ou croit tout savoir – sur la sexualité, mais si peu sur le « comment », et encore moins sur le « pourquoi » faire l’amour. Échangez en famille, très tôt, sur l’amour, sur les sentiments, sur le respect que l’on doit à son corps et à celui de l’autre, sur ce que peut être la sexualité : votre rôle est essentiel sur ce point. Transmettre ce qui peut se vivre dans l’amour, et par l’amour, c’est une des grandes joies du métier de parent ! Bien sûr, FLIRTS

vous devez impérativement lui rappeler de se protéger contre les risques inhérents au sexe. N’hésitez pas à mettre à sa disposition des préservatifs à la maison et à prendre rendez-vous chez le gynécologue pour votre fille pour parler contraception. Cependant, lorsque le besoin s’en fera sentir, il sera déjà tard pour délivrer ces informations sans risquer de commettre une intrusion intolérable. C’est pourquoi il est très important d’amorcer un dialogue sur ces sujets en amont. PREMIER CHAGRIN D’AMOUR Si votre enfant vit un premier amour intensément, cela vaut également pour la rupture. Elle est très forte, avec des sentiments pouvant aller de la colère à la tristesse, en passant par des moments dépressifs, voire des idées de suicide. Après un chagrin d’amour, l’adolescent se sent seul, se replie sur lui-même, se laisse aller de manière générale. L’essentiel en tant que parents est de maintenir le dialogue, de rester à son écoute et de ne pas minimiser sa peine. Cela passe aussi par plus d’attention, par l’acceptation d’une baisse des résultats scolaires ou de sautes d’humeur. S'il a vraiment du mal à se remettre de son premier chagrin d’amour, n’hésitez pas à lui proposer de consulter un pédopsychiatre. ADO CŒUR D’ARTICHAUT Votre ado passe sans cesse d’une passion à une autre, sans se fixer ? Observez-le. A-t-il l’air d’en souffrir ou en tire-t-il des expériences constructives ? Le plus souvent, ce type de comportement cache une grande exigence, la quête du « grand amour », celui qui lui apportera tout, tout de suite. À la première difficulté, il met donc fin à la relation. C’est une manière comme une autre de faire connaissance avec la réalité du couple, d’en découvrir ses exigences et ses limites. Dans tous les cas, inutile d’interdire les sorties : cela ne ferait que renforcer son désir d’enfreindre la règle. Mieux vaut essayer de parler avec lui de ce que lui apportent ces liaisons à répétition pour l’aider à comprendre que l'amour est un long chemin vers le respect, l’écoute, et l’attention à l’autre. n

TRANCHE DE VIE MON HOMME CE La première fois que je suis allée chez Christophe, j’ai dû me pincer pour être sûre que je ne rêvais pas. Sa maison ressemblait à un appartement- témoin ! Tout y était impeccablement rangé et il n’y avait ni grain de poussière sur les meubles ni vaisselle dans l’évier. Cela dit, ce tableau était le reflet exact de Christophe. À l’époque, nous tra- vaillions dans la même entreprise. Je me disais que je n’avais jamais rencontré quelqu’un d’aussi orga- nisé et méticuleux que lui. Évidemment, son apparence était tout aussi soignée. Son bureau aussi était à son mage : immaculé. À cette période, on travaillait comme des bêtes et le soir, on se retrouvait souvent seuls au bureau. Alors on sor- tait régulièrement prendre un verre après le boulot. Il me parlait des voyages dont il rêvait. Je lui racontais ceux que j’avais faits. Chaque fois, j’étais partie seule, sans plan précis en tête. Je suis comme ça, toujours dans le moment présent. Tout le contraire de Christophe. Et pourtant, j’aimais profondément passer du temps avec lui. À ses côtés, j’avais l’impression que rien de menaçant ne pouvait m’arriver. Alors, le jour où mon appartement a été cam- briolé, il a été la première personne à laquelle j’ai pensé. Je l’ai appelé en panique et il est arrivé un quart d’heure plus tard, me proposant de rester chez lui aussi longtemps que je voulais. C’était si agréable de sentir que je pouvais me reposer sur quelqu’un. Le lendemain, j’ai nettoyé sa salle de bains, histoire de faire ma part pendant que j’habitais chez lui. J’avais envie de le remercier d’avoir été là au bon moment. De lui plaire, aussi, sans doute. Je pense que mon récurage a eu son petit effet car le soir même, on s’est embrassés. Et je n’ai pas tardé à emménager chez lui pour de bon. Ça fait maintenant plusieurs années qu’on est ensemble. Au fil du temps, j’ai bien compris que Christophe subit une pul- sion, que sa frénésie de l’ordre est plus forte que lui. Il y a des gens qui mangent quand ils sont stressés, d’autres qui font du sport. Mon homme, lui, a besoin de ranger. Ça l’aide à décompresser et à y voir plus clair. Même nos amis le savent. Ils ne se formalisent plus quand ils voient Christophe passer l’aspirateur alors qu’ils sont encore à table. Dans notre vie quotidienne à la maison, on fait des compromis. Quand il rentre du bureau, je veille à ce que sa vue ne soit pas polluée par mon bazar. Bon, je l’avoue, il y a eu quelques sérieux dérapages. Par exemple, la fois où il a jeté un sac entier de cadeaux destinés à ma famille, qui habite en Métropole, « parce que ça traînait ». Ou encore celle où il a donné une bonne partie de mes livres pour une kermesse parce que « ça prenait trop de place » et que je « les avais déjà lus ». Cela dit, la compulsion de Christophe offre quand même un immense avantage : ma maison est toujours impeccable. Quand on rentre de vacances, même au milieu de la nuit, les enfants et moi filons nous coucher. Pas Christophe. Il vide les valises, remplit la machine à laver… Non, franchement, je ne vois pas de quoi je pourrais me plaindre ! n UN HOMME QUI NE LAISSE JAMAIS, AU GRAND JAMAIS, TRAÎNER SES CHAUSSETTES DANS LE SALON ET QUI RAMASSE LES VÔTRES EN PLUS, ÇA EXISTE ? OUI, ET C’EST MOI QUI AI TROUVÉ CE DRÔLE DE SPÉCIMEN ! 29 MANIAQUE

En prenant mon rendez- vous pour aller tester le soin cabine anti-âge emblématique d’Yves Rocher, j’ai imaginé quelles pouvaient être les différentes étapes et autres astuces ingénieuses pour rendre ce soin si unique. Pour tout vous dire, j’étais donc vraiment enthousiaste de découvrir ce qu’un grand groupe pouvait créer en matière de protocole anti-âge. Dès mon arrivée à la boutique, je suis agréablement surprise par l’accueil que me réserve l’esthéticienne. Tout sourire, elle me conduit jusqu’à la cabine et m’invite à quitter mes vêtements pour revêtir un peignoir. La cabine est agréablement décorée et, alors que je m’allonge sur la table de massage, je me laisse aller à la relaxation en écoutant la musique qui passe doucement. D’emblée, la praticienne m’explique les différentes étapes du soin anti-âge global. Celui-ci débute par un modelage spécifique qui va détendre les tissus. La peau, relaxée, assimilera parfaitement les actifs des cellules natives et bénéficier ainsi de tous les bienfaits des produits. Autrement dit, pas d’extraction de comédons ou de peeling aujourd’hui mais plutôt un instant cocooning. C’est donc parti pour une heure trente de détente. ACTIVER LA MICROCIRCULATION DE LA PEAU Le soin anti-âge consiste en une série de masques élaborés à partir de cellules natives végétales qui permettent d’obtenir trois actions complémentaires pour combattre le vieillissement cutané : protéger le patrimoine génétique des cellules, stimuler le renouvellement cellulaire cutané et renforcer la structure du derme. Un programme que les clientes de l’institut connaissent bien puisque la composition des produits est déclinée à travers les différentes gammes de soins visage et corps disponibles en magasin. Après un massage des épaules avec un élixir de modelage oriental à base d’huile d’argan et d’extrait de rose, l’esthéticienne procède à un nettoyage minutieux de mon visage avec une gelée à base d’allantoïne, un composé végétal aux propriétés adoucissantes. J’ai ensuite droit à un gommage aux fleurs de tilleul. Ma peau en ressort purifiée. On m’applique ensuite le masque lissant aux oligosides de pomme. Ce masque très frais se pose sur le visage comme une seconde peau. Je sors de cet instant de paresse au moment où la praticienne me passe une serviette tiède au doux parfum de citron sur le visage. Appliqué au pinceau, le second masque est à base d’onguents précieux. C’est, m’explique-t-on, le moment le plus important du soin : l’esthéticienne active la microcirculation de la peau dans un geste de « palpé roulé » avec des noix de tagua originaires du Pérou. Je sens les noix rouler sur mon visage, une expérience J'AI TESTÉ POUR VOUS ARGOUSIER, OLIGOSIDES DE POMME, CELLULES VÉGÉTALES… LES PLANTES FOURNISSENT À LA COSMÉTO DE TRÈS BONS ACTIFS CONTRE LE VIEILLISSEMENT. PAS ÉTONNANT QUE LES SOINS ANTI-ÂGE EN CABINE SOIENT DE PLUS EN PLUS DEMANDÉS. MAIS CES PRESTATIONS RÉPONDENTELLES COMPLÈTEMENT AUX ATTENTES D’UNE CLIENTÈLE TOUJOURS PLUS EXIGEANTE ET TRÈS BIEN RENSEIGNÉE ? POUR LE SAVOIR, DIRECTION L’INSTITUT YVES-ROCHER À NOUMÉA. SOIN ANTI-ÂGE AUX CELLULES NATIVES VÉGÉTALES 30

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