Femmes : Septembre 2015

21 maltraiter. Envoyer son enfant au coin, oui. Lever la main sur lui, sûrement pas. Quelles sont les règles essentielles d’une éducation réussie ? Il n’y amalheureusement pas de recettemiracle. Je crois que le plus im- portant est de se faire confiance en tant que parent, d’élever son enfant avec « ses tripes » et d’y prendre du plaisir. C’est merveilleux de le voir s’éveiller et grandir ! Par contre, les parents doivent s’accorder sur les valeurs morales qu’ils veulent transmettre à leur bambin, ainsi qu’aux limites à poser. Et puis, il faut communiquer avec son enfant, poser des mots sur ses émotions, sur le monde qui l’entoure dès sa naissance. De même, se mettre à la place de son petit, être dans l’empathie permet de désamorcer des crises et des grosses colères. Enfin, gardons à l’esprit qu’il n’y a pas de parent parfait. Parfois, si des difficultés sont rencontrées, il ne faut pas hésiter à demander de l’aide. Auprès de ses proches d’abord, notamment les grands-parents de l’enfant, puis de professionnels si les problèmes persistent. • L’ASSOCIATION FABER & MAZLISH PACIFIQUE La communication bienveillante, conceptualisée par Adele Faber et Elaine Mazlish aux États-Unis en 1974, est fondée sur une approche de Haim Ginott, psychologue pour enfants, articulant étroitement empathie et fixation des limites. Il organisait des groupes d’aide aux parents auxquels ont participé Adele Faber et Elaine Mazlish. Elles ont par la suite écrit des livres sur leur expérience et ont mis en place des ateliers pour venir en aide aux parents. Ces livres et ces ateliers ont depuis fait le tour du globe, aidant les parents et les professionnels à accompagner les enfants au quotidien, avec bienveillance et en posant un cadre nécessaire et sécurisant. En Nouvelle-Calédonie, l’association Faber & Mazlish Pacifique existe depuis début 2013. « Le principe de base de l’approche Faber et Mazlish, c’est l’accueil des sentiments de l’enfant, explique Betty, présidente de l’association. On est dans une relation empathique, où l’émotionnel prime sur le cérébral. Écouter et comprendre les sentime ts e l’autre lui permet de vider son « seau émotionnel » avant que celui-ci ne déborde, provoquant la crise ou le caprice. Ainsi, beaucoup de conflits sont déjà désamorcés à la base. Mais si tous les sentiments sont acceptables, tous les comportements ne le sont pas. Ce n’est pas une approche permissive, où l’enfant est roi. Un cadre doit bien entendu être défini. » Trois ateliers différents sont proposés, autour de l’enfant, de l’adolescent et de la rivalité entre frères et sœurs. S’articulant sous forme de sept séances de trois heures, ils apprennent aux parents à communiquer autrement avec leur enfant, à l’aide d’outils, de jeux de rôle. « Les parents découvrent des alternatives à la punition, apprennent à développer l’autonomie et l’estime de soi de leur enfant. Ils apprennent également à ne plus être dans le jugement et à dégager leur enfant des étiquettes qu’on lui colle à la peau depuis sa naissance, poursuit Betty. En deux ans et demi d’ateliers, on est à 100 % de recommandations positives. » PARENTS, POSITIVONS ! PARENTALITÉ BIENVEILLANTE, PÉDAGOGIES ALTERNATIVES… DEPUIS QUELQUES ANNÉES, DE NOUVELLES APPROCHES ÉDUCATIVES ÉMERGENT, BOUSCULANT LES ACQUIS ET IDÉES REÇUES EN MATIÈRE D’ÉDUCATION. PRÔNANT LA COMMUNICATION EMPATHIQUE ET RESPECTUEUSE, DES ASSOCIATIONS DÉDIÉES SE SONT MONTÉES SUR LE CAILLOU. PETIT TOUR D’HORIZON.

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