Femmes : Septembre 2015

DOSSIER harmonieusement et pour devenir des adultes matures. Néanmoins, la hantise d’être des parents fouettards n’a pas disparu. Les parents modernes ont donc intégré certains préceptes éducatifs clés de Dolto. Imprégné de l’idée qu’il est fondamental d’être à l’écoute de son rejeton pour son épanouissement personnel, nul ne remet en cause que les enfants sont des personnes à part entière, qui doivent être respectées et qui ont des droits… Mais aussi des devoirs ! En particulier celui de rester à leur place d’enfant et d’obéir aux adultes chargés de leur éducation. Les années 1990 et 2000 ont vu se multiplier les mises en garde des psys, éducateurs, enseignants et autres « Super Nanny » contre trop de permissivité des parents et l’avènement d’enfants-rois, tout-puissants et sans limites. Aujourd’hui, tout le monde s’accorde sur le constat que les parents LA PHASE DU «NON» Tous les enfants passent par une phase d'opposition systématique. Cette période dite du « non », souvent difficile à vivre pour vous, débute en général autour de l'âge de 18 mois. Faites preuve de patience : cette crise est nécessaire puisqu'elle permet à votre enfant de grandir et d’affirmer sa personnalité. En s'opposant, il se positionne en tant que petit être bien différencié de ses parents. Au quotidien : - Choisissez vos combats : certaines limites, celles qui touchent son bien-être, sa sécurité, sa santé sont très importantes à maintenir. Lâchez prise sur le reste! - Offrez un choix à votre enfant, ça lui donnera l’impression d’avoir du pouvoir. Ainsi, au lieu de lui dire qu’il est l’heure d’aller prendre son bain, vous pouvez lui demander s’il préfère prendre son bain tout de suite ou dans 5 minutes. - Laissez-lui faire certaines choses par lui-même : permettez- lui de mettre ses chaussettes tout seul par exemple, cela le valorisera dans son rôle de « grand ». - Mettez l’accent sur ses bonnes actions plutôt que ses crises et ses colères. - Restez ferme lorsque la limite doit absolument être mainte- nue, mais dites-lui dans des mots simples : « Je comprends que tu sois fâché, triste, déçu, etc. » Certains parents ont aussi eu de très bons résultats avec leur enfant en crise en dédramatisant par l’humour. 16 laxistes ne sont pas dans leur rôle et rendent leurs enfants malheureux en les insécurisant. Les enfants sont des personnes, mais pas des grandes personnes. Forts des expériences et des erreurs passées, les parents ont à nouveau conscience que leur devoir d’éducation passe par la capacité à dire « non », à supporter les conflits quand ils frustrent les désirs de leurs chers petits, à ne pas tout négocier et à imposer des règles claires. L’ex-enfant-roi a fait désormais place à l’enfant-partenaire. LA POSITIVE ATTITUDE Entre autorité et permissivité, une troisième voie éducative a le vent en poupe depuis quelques années : l’éducation positive ou parentalité bienveillante. « Fournir aux enfants des ressources plutôt que des limites », écrit Isabelle Filliozat(3), l’une des papesses du mouvement importé des États-Unis. Cette tendance s’appuie sur un mélange inédit : elle s’abreuve des récentes découvertes en neurosciences tout en revendiquant bon sens et pragmatisme. Renonçant à l’autoritarisme, cette approche prône la non-violence éducative. Elle s’inscrit dans le courant de la psychologie humaniste et positive et s’appuie sur l’écoute des émotions, l’expression des besoins et la coopération. Pas de permissivité pour autant : le parent est invité à définir et affirmer ses propres besoins

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