Femmes : Juillet 2015

Juillet 2015 32 12 46 Contact : Patricia Calonne.Tél. : 78 62 11 Mail : patricia.calonne@lnc.nc Rejoignez Femmes sur Facebook : Femmes mag 4 Actus 6 Buzz 9 People 12 Dossier : L'adoption, une histoire de familles 22 Sales gosses : Peur du dentiste 24 Tranche de vie : Les triplées d'Hanoi 27 Naturopathie 28 J'ai testé pour vous : la beauté du regard 30 Yoga 32 Mode : Masculin/féminin 46 Cosméto 48 Sexo : Le slow sex 50 Coaching : Tonifier la chaîne posturale postérieure avec la méthode Pilates 52 Carnet de voyages 55 Déco : Les cadres 59 Cuisine à la vapeur 63 Le jardin secret de Jacqueline 64 Horoscope 66 Nos adresses FEMMES En août, votre magazine Femmes va vous régaler… Mais chut, c’est une surprise ! Pour en savoir plus, rendez-vous à partir du 15 juillet sur la page Facebook : https://www.facebook.com/Femmes.magazine

ACTUS EBAY EST SUR LA PLACE L’ histoire commence dans une tribu de la région de Pouébo, Yambé, il y a une cinquantaine d’années. À cette époque, le pasteur Sio et sa femme Rose cherchent des volontaires afin d’effectuer des travaux de vannerie pour la paroisse. Un groupe de femmes se constitue alors, et tous les jeudis, elles s’attellent à tresser les feuilles de pandanus et de cocotier. Leur objectif est double : aider les paroissiens, mais aussi transmettre leur savoir-faire aux jeunes filles de la tribu. Bientôt, leur activité prend de l’ampleur. Sacs, nattes, chapeaux, les commandes particulières pleuvent de toute la commune. Pour y répondre, elles décident de s’organiser en association. Son nom de code ? Facile… Ce sera celui de leur tribu (Yambe, aussi orthographié Yhabe), mais en verlan : Ebay voit le jour en 1989. En quelques années, la renommée de l’association transcende les frontières de la commune. Leur travail se vend maintenant aux quatre coins du pays. Ce succès, elles le doivent à leur ténacité, mais aussi à la collaboration active de l’association Batefo, conduite par la célèbre Léo Varnier, grande figure calédonienne de l’émancipation féminine. Parce que c’est avant tout d’émancipation féminine qu’il s’agit. En valorisant leur travail, en stimulant leur initiative et en leur procurant une source de revenus, leur autogestion au sein de Ebay représente pour chacune de ces femmes un espace de liberté et d’indépendance voué à s’étendre aux autres sphères de la vie sociale. Déjà, on les voit sillonner les routes du pays avec leurs sacs, leurs nattes et leurs chapeaux sous le bras, au fil des foires et des expositions. Certaines d’entre elles ont même voyagé aux Samoa pour le Festival des arts du Pacifique, et plus récemment en Papouasie-Nouvelle-Guinée pour le Festival des arts mélanésiens. Des avancées qui impliquent néanmoins de sauvegarder les gestes traditionnels. Pour transmettre leur savoir-faire aux jeunes générations, les femmes de Ebay organisent des ateliers de vannerie sur la commune de Pouébo, où elles considèrent avec méfiance la jeunesse rivée du matin au soir à ses tablettes numériques. Pour elles, pas besoin d’internet pour exister. Il leur suffit de se réunir tous les lundis pour travailler ensemble à la maison commune, ou bien au local qu’elles partagent avec les sculpteurs de l’association Djowero et où l’on peut se procurer nombre de leurs œuvres tressées. Mais que les fervents citadins ne s’alarment pas ! Le 17 juillet, les femmes d’Ebay descendront leur présenter leurs dernières créations sur la place des Cocotiers lors du Jeudi du centre-ville. Et les Américains n’auront qu’à bien se tenir ! Pour contacter l’association Ebay ou passer des commandes, appeler la bibliothèque municipale de Pouébo au 42 70 42. PUB il nous le faut ! 4 NON, LES AMÉRICAINS NE DÉBARQUENT PAS POUR METTRE AUX ENCHÈRES LA PLACE DES COCOTIERS. PAR CONTRE, ON PEUT SE DEMANDER S’ILS N’ONT PAS ENCORE UNE FOIS CHERCHÉ À NOUS IMITER, NOUS AUTRES CALÉDONIENS, CONCEPTEURS ORIGINELS DE L’AUTHENTIQUE EBAY. À LA DIFFÉRENCE PRÈS QUE, CHEZ NOUS, IL N’EST PAS QUESTION DE VÉNALE ENTREPRISE DE COURTAGE EN LIGNE, MAIS D’UNE CHARITABLE ASSOCIATION DE VANNERIE TRADITIONNELLE. Texte et photo : Guillaume Berger Kahului : Collier argent et perle de Tahiti 24 000 F CREAT’OR Centre-ville rue de l’Alma. Tél. 27 48 19 7e Km, rue J.-Lékawé. Tél. 43 81 50

6 LA « POLÉMIQUE NUTELLA » PAR SÉGOLÈNE ROYALE Après les herbicides contenant du glyphosate, dont le fameux Roundup de Monsanto, la ministre de l’Écologie, Ségolène Royal, s’en est pris au Nutella. « Il faut replanter massivement des arbres, parce qu’il y a eu une déforestation massive qui entraîne aussi du réchauffement climatique. Il faut arrêter de manger du Nutella, par exemple, parce que c’est de l’huile de palme » a dit la ministre, invitée lundi 15 juin au soir du Petit Journal de Canal+. À l’animateur qui lançait « C’est bon le Nutella ! », la ministre a rétorqué « oui, mais faut pas, parce que c’est l’huile de palme qui a remplacé les arbres, et donc c’est des dégâts considérables ». « Il faut qu’ils utilisent d’autres matières premières » a-t- elle poursuivi. À Rome, les autorités italiennes se sont indignées de la sortie de la ministre française. Michele Anzaldi, député du parti démocrate, a dénoncé pour sa part un « dérapage vilain et grave de la France sur l’excellence italienne », en notant que Ferrero s’était publiquement engagé à n’utiliser que de l’huile de palme « certifiée 100 % durable ». « Que Ségolène Royal s’excus », a demandé le député sur Twitter. Cela a rapidement été fait par la ministre de l’Écologie, qui a présenté en fin d’après-midi « mille excuses », à l’Italie pour la polémique. « D'accord pour mettre en valeur les progrès », a-t-elle ajouté. L’entreprise, qui se fournit en Malaisie, en Papouasie- Nouvelle-Guinée et au Brésil, dit veiller à la traçabilité de ses matières premières, notamment par la Table ronde pour une huile de palme durable (RSPO), qui assure une certification des produits. À la fin de 2012, des sénateurs français avaient tenté, en vain, de faire voter une surtaxe de 300 % sur l’huile de palme contenue dans la célèbre pâte à tartiner, arguant de la dangerosité de cette huile pour la santé (obésité) et pour l’environnement (déforestation). BUZ ZZZZ Z LES VACHES À HUBLOT ŒUVRENT POUR LA SCIENCE Vous avez l’estomac bien accroché ? Alors lisez ceci : des vaches suisses sont équipées de hublots pour mieux servir la science. Les bovins de l’Agroscope de Grangeneuve ont un trou de 15 centimètres dans le flanc. Cette ouverture permet d’accéder directement au bol alimentaire pour en analyser le contenu. Pour prélever des échantillons, il suffit de passer le bras dans le trou. Grâce à cette trappe de visite en caoutchouc, les chercheurs peuvent « tester la digestion de mélanges d’avoines expérimentaux, et à terme, obt nir une alimentation plus saine », note la Tribune de Genève. Les vaches helvètes ne sont pas les seules à bénéficier de ce traitement. En France, l’INRA travaille depuis belle lurette sur des bovins fistulés. Cette pratique permet notamment de plancher sur la production de méthane des bovins. Entre rots et pets, comme chacun sait, les ruminants libèrent une effroyable quantité de gaz à effet de serre. Voilà peu, en Allemagne, des vaches laitières ont failli faire exploser leur étable, relate le Spiegel. La réaction entre une décharge d’électricité statique émise par une machine à massage et le méthane rejeté par les herbivores a déclenché un incendie. Bien que les chercheurs assurent que les vaches à hublots ne souffrent pas de leur étrange appareillage, cette pratique choque et ne cesse d’être décriée par les associations de protection des animaux. BELLY BUTTON : LE NOUVEAU CHALLENGE (UN PEU RIDICULE) QUI FAIT LE TOUR DU WEB Il va falloir encore se battre contre les diktats de la maigreur et le nouveau challenge débile du Net n’arrange en rien les choses. Après l’obsession du thigh gap, le bikini bridge, c’est au tour du belly button d’affoler le web. Il consiste à passer le bras derrière son dos pour toucher son nombril de l’autre côté. Il serait alors un indicateur (farfelu) de minceur tout droit venu de Chine. Vous venez d’essayer et n’y parvenez pas ? Pas de panique, au contraire, cela ne signifie pas que vous avez du poids à perdre, mais simplement que vous n’êtes pas aussi souple que ces personnes ou que vous avez une morphologie différente et heureusement !!! INSOLITE

BUZ ZZZZ Z PAYS-BAS : UNE START-UP VEUT CONSTRUIRE LE 1er PONT IMPRIMÉ EN 3D Une start-up néerlandaise veut construire le premier pont imprimé en 3D au-dessus d’un canal d’Amsterdam, une technique qui pourrait devenir la norme sur les sites de construction à risque. La société d’ingénierie civile MX3D veut utiliser des imprimantes robotiques «qui peuvent dessiner des structures en acier en 3D» : « ces robots sont différents car ils peuvent imprimer sans être limités par la taille des plateformes de construction comme les imprimantes 3D traditionnelles », a déclaré à l’AFP la porte-parole de la société MX3D, Eva James. Ces robots, disposant de longs bras, « marchent » à travers le canal en glissant de chaque côté du pont, imprimant leurs propres structures de soutien alors qu’ils se déplacent dans l’air. Créés pour ce projet, les robots chauffent le métal à une température de 1 500 degrés afin de le souder et ainsi monter la structure goutte-à- goutte, utilisant un logiciel pour préparer les dessins. « Le principe de bas est très simple : nous avons connecté une machine de soudage avancée à un bras de robot industriel », a affirmé le dessinateur du pont, Joris Laarman. L’espoir est que ce pont devienne la rampe de lancement de cette technologie, qui pourrait être utilisée dans de nombreux projets de construction, dont des dangereux bâtiments en hauteur et permettrait également de se passer d’échafaudages, étant donné que le robot utilise la structure qu’il imprime comme support. Les créateurs du projet négocient avec le conseil municipal de la ville d'Amsterdam pour trouver le site idéal pour construire ce pont. À l’âge de 13 ans, le beagle de Mary et Roberto Westbrook décède. Une vraie perte pour le petit Luke, trois ans et demi, qui ne comprend pas bien pourquoi son compagnon de jeu n’est plus là. Ses parents décident alors d’écrire quelques lettres à destination du « Paradis des chiens » en attendant qu'il fasse le deuil de cette perte. Mary met jour après jour les lettres dans sa boîte aux lettres et les retire le soir venu, à l’abri des regards. Mais un jour, elle en oublie une. Le lendemain matin, quand elle ouvre sa boîte, elle trouve en lieu et place de sa lettre, une autre avec ces mots : « Je suis au paradis des chiens. Je joue toute la journée et je suis heureux. Merci d’être mon ami. Je te « wouf », Luke ! » Le petit Luke est ravi et ses parents bouleversés par la gentillesse de cet inconnu. Le journal The Virginian-Pilot a depuis retrouvé l’auteur de la lettre, il s’agit de Zina Owens, une jeune femme de 25 ans, qui a expliqué : « Cette lettre m’a touchée, je voulais y répondre. C’est juste de l’amour. » ÉMOUVANT : CE PETIT GARÇON ÉCRIT UNE LETTRE À SON CHIEN DÉCÉDÉ... UNE INCONNUE LUI RÉPOND 7

Son nom est dans tous les coeurs depuis des années. Mais il s’était isolé à L’Isle-sur-la-Sorgue (Vaucluse) où il vit désormais, s’éloignant de la lumière et surtout de celle des médias. Renaud fait désormais son grand retour et crée l’événement avec l’annonce d’un nouvel album après six ans d’absence. « Oui je confirme que depuis 15 jours je me suis remis à écrire et que ça avance bien », a-t-il déclaré sur RTL alors que 14 chansons seraient déjà rédigées. « Chaque idée m’en amène une autre, chaque chanson m’en amène une autre. Les m siques sont prêtes. Elles ont été fait s par mon arrangeur, qui est mon ex-guitariste, et Renan Luce [son gendre] a fait quatre musiques sur quatre beaux textes. » Et s’il est parfois submergé par l’amour de fans qui le croisent dans son village, il ne peut que convenir que la France entière attend impatiemment son retour musical. Renaud, qui avait été chroniqueur à Charlie Hebdo, a également écrit une chanson J’ai embrassé un flic en « référence à la manifestation du 11 j nvier, à ses amis de Charlie et aux deux policiers tués pendant les attentats », a ajouté le frère du chanteur au quotidien. PEOPLE il nous les faut ! PUB 9 Actuellement en camping en Angleterre à l’occasion du festival de Glastonbury, l’un des plus célèbres du Royaume-Uni, Lily Allen a été légèrement blessée dans une explosion au gaz survenue ce samedi 20 juin. Une partie des cils de la chanteuse de 30 ans semblent avoir brûlé lors de cette explosion, tandis qu’elle semble souffrir de brûlures notamment au visage. « Je viens d’être victime d’une explosio de gaz dans a caravane. J’ai des blessures légères et mes cils sont considérablement abîmés. C’était absolument terrifiant et je ne souhaite à personne de vivre ça. Soyez prudents lorsque vous utilisez des gazinières, et plus particulièrement pendant les périodes de festivals. Je me sens tellement chanceuse d’être toujours en vie ! », a-t-elle posté en légende d’un cliché montrant ses cils sur Instagram. RENAUD : SON NOUVEL ALBUM TANT ATTENDU LILY ALLEN : EXPLOSION DANS SA CARAVANE Le prince Harry quitte l’armée à 30 ans, d’après une annonce du palais de Kensington. Captain Wales – son titre militaire – a fait plus de dix ans de service, durant lequel il a combattu sur le front afghan. Le prince Harry « a eu une carrière épanouissante et considère qu’avoir servi son pays dans les forces armées a été un immense honneur », a déclaré le palais dans un communiqué relayé par l’AFP. Harry avait annoncé en mars dernier sa décision, « très difficile » à prendre, de mettre un terme à sa carrière militaire. Ce choix avait été une surprise pour de nombreux observateurs de la famille royale, car le prince vivait son rêve d’enfant et semblait satisfait de la vie militaire. Revenu à la vie civile, Harry, diplômé de la célèbre académie militaire de Sandhurst, cherchera toujours à défendre son prochain, mais sous une forme différente. Il consacrera les trois prochains mois à un programme de protection de l’environnement et des animaux en Namibie, Tanzanie, au Botswana et en Afrique du Sud. Il se joindra notamment à « une équipe de gardes forestiers opérant en première ligne contre le braconnage d’éléphants et de rhinocéros », a précisé le palais. PRINCE HARRY UNE NOUVELLE PAGE SE TOURNE Laissez-vous séduire par les recettes de soupes Knorr®. Exotique, Velouté, Mouliné ou en sachet, il y en a pour tous les goûts Alors, retrouvez vite tout le bon goût des légumes dans ces savoureuses soupes Knorr® pour le plus grand plaisir des petits et des grands. Knorr, j’adore !!!

PEOPLE JANET JACKSON Janet Jackson vient d’annoncer son grand retour sur le devant de la scène. A 48 ans, la chanteuse américaine a publié ce week-end une vidéo dans laquelle on peut l’entendre parler sans qu’elle montre son visage : « J’avais promis que vous entendri z cela de ma bouche, et maintenant c’est le cas. C tte année, nouvelle usique, nouvelle tournée mondiale et un nouveau mouvement », s’enthousiasme la sœur du défunt Michael Jackson. « Je vous ai écoutés. Continuons d’entretenir cette conversation. » Depuis la disparition de son frère et son mariage avec le milliardaire qatari Wissam Al Mana courant 2012, l’interprète de Together Again s’était retirée de la scène et du monde médiatique. Inquiets, ses fans avaient même dernièrement fait circuler sur Internet et les réseaux sociaux un avis de recherche pour l’inciter à revenir dans le monde de la musique. Force est de constater que leur idole vient de combler leur attente de longue haleine. MISS FRANCE 2015 À LA DÉCOUVERTE DE TAHITI Une arrivée haute en couleur pour Camille Cerf à Tahiti ! C’est pour assister à la première élection régionale de l’année, celle de Miss Tahiti 2016, que la délégation Miss France s’est envolée pour le Pacifique. Après une apparition solaire au Prix Diane Longines le week-end dernier, Camille Cerf est arrivée sur l’île de la Polynésie française, ce 18 juin, accompagnée de sa première dauphine, Hinarere Taputu, et sous l’égide de Sylvie Tellier. Couronnes de fleurs, danseuses et musiques traditionnelles, la belle Picarde a pu apprécier un accueil digne de ce nom. Entre interview radio et pause avec du jus de coco, ce premier voyage électoral est plutôt agréable pour Miss France 2015 qui prépare déjà sa succession. Après Mehiata Riaria et Hinarere Taputu sacrées premières dauphines ces deux dernières années, peut-être la nouvelle Miss Tahiti se verra-t-elle finalement couronnée… COMBIEN ÇA COÛTE ? Johnny Depp se sépare de sa demeure du sud de la France Ça y est, maintenant qu’il n’est plus avec Vanessa Paradis, Johnny Depp se sent moins attaché à la France, on dirait. L’acteur américain a mis en vente sa maison située à Plan-de-la-Tour dans le sud, rap- porte le Wall Street Journal. La gigantesque demeure qu’il possède depuis 2001 est en fait un village composé de douze bâtisses. Il y a même une église et un bar-restaurant. La maison en elle-même possède cinq chambres, des cottages, deux piscines, une salle de sport et une cave à vin. Johnny Depp vend avec cette propriété tous ses biens (livres, DVD, instruments de musique) et la décoration. Le tout pour la modique somme de 23 millions d’euros. il nous la faut ! PUB 10 Montre acier et strass Elite Model’s Watches 12 000 F CREAT’OR Centre-ville rue de l’Alma. Tél. 27 48 19 7e Km, rue J.-Lékawé. Tél. 43 81 50

DOSSIER L’ADOPTION UNE HISTOIRE DE FAMILLES 12

Le premier objectif de l’adoption est de donner des parents à un enfant qui n’en a pas et d’offrir ainsi à l’enfant un milieu familial. Dans cette mesure, l’adoption est une mesure de protection de l’enfance. Elle répond à la fois à l’attente légitime pour un enfant d’avoir une famille et au souhait pour l’adoptant de consacrer son affection à un enfant. L’adoption crée un lien de filiation établi par la décision d’une autorité (juge ou administration). Deux types d’adoptions sont reconnues en France : l’adoption plénière et l’adoption simple. L’adoption plénière crée un nouveau lien de filiation avec la famille adoptante et supprime celui existant entre l’enfant adopté et sa famille d’origine. L’adoption simple est un nouveau lien de filiation entre l’adoptant et l’adopté. Mais elle ne supprime pas les liens de filiation entre l’adopté et sa famille d’origine : les deux liens de filiation coexistent. L’adoption est pratiquée, sous diverses formes et avec des finalités très variées, dans quasiment toutes les sociétés. Pour les ethnologues, l’adoption « fabrique de la parenté ». À ce titre, on peut dire qu’elle constitue un révélateur significatif des valeurs et des pratiques sociales liées à la parenté. Aujourd’hui, dans nos sociétés occidentales, les transferts d’enfants sont conçus pour combler l’absence d’enfants des couples stériles, et cela pour répondre aussi essentiellement à ce qu’on appelle le « bien de l’enfant ». En Europe, l’adoption a eu trois fonctions principales qui ne s’excluent pas mutuellement : procurer une famille aux orphelins et enfants trouvés, procurer une progéniture sociale aux couples sans enfants, procurer à un couple ou à un individu un héritier à sa propriété. QUI PEUT ADOPTER ? En France, l’adoption est ouverte à toute personne âgée de plus de vingt-huit ans, aux époux mariés depuis plus de deux ans ou âgés tous deux de plus de vingt-huit ans. Les concubins ne peuvent pas adopter ensemble un enfant, ce dernier ne peut être adopté que par un seul des concubins (qui est juridiquement célibataire). Les partenaires d’un pacte civil de solidarité (PACS) sont dans la même situation. En principe, l’adoptant doit avoir au minimum quinze années de plus que l’enfant qu’il veut adopter, sauf s’il s’agit de l’enfant de son conjoint (la différence d’âge minimum exigée n’est alors que de dix ans). Le juge peut accorder des dérogations pour des écarts d’âge plus faibles. Tout candidat à l’adoption qui souhaite accueillir en vue de son adoption un pupille de l’État ou un enfant étranger doit préalablement obtenir un agrément délivré après avis d’une commission d’agrément. L’agrément est également exigé en cas d’adoption intrafamiliale, à l’exception de l’adoption de l’enfant de son conjoint. Lorsque le projet d’adoption concerne un enfant vivant à l’étranger, les candidats à l’adoption doivent également satisfaire aux conditions légales posées par le pays d’origine de l’enfant. Par exemple, certains pays ne permettent pas l’adoption à des personnes ayant déjà des enfants. L’ADOPTION EST UNE RENCONTRE DE DEUX HISTOIRES. UNE HISTOIRE À ÉCRIRE AVANT L’ACCUEIL DE L’ENFANT ET AVEC LUI, AU QUOTIDIEN. UNE HISTOIRE D’AMOUR ET DE PATIENCE. LES DÉMARCHES ENTREPRISES PEUVENT PARFOIS ÊTRE COMPLEXES À RÉALISER ET À VIVRE. POUR QUE LA VOLONTÉ DE COMPOSER UNE NOUVELLE FAMILLE RESTE UN MOMENT DE JOIE ET DE BONHEUR, IL EST IMPORTANT D’ÊTRE BIEN INFORMÉ ET PRÉPARÉ AUX RÉALITÉS DE L’ADOPTION. 13

DOSSIER QUI PEUT ÊTRE ADOPTÉ ? Selon leur lieu de naissance, les enfants adoptables ne bénéficient pas des mêmes statuts. En France : • Les enfants dont le père et la mère ou le conseil de famille ont consenti à l’adoption. • Les pupilles de l’Etat : enfants recueillis par le service de l’aide sociale à l’enfance et qui constituent la majorité des enfants adoptables. • Les enfants déclarés abandonnés par décision de justice suite à un désintérêt de leurs parents depuis plus d’un an. À l’étranger : Pour pouvoir adopter un enfant à l’étranger, il faut à la fois que la loi du pays de l’enfant et la loi française le permettent. Tous les pays ne permettent pas l’adoption dans les mêmes termes. Certains ne l’autorisent d’ailleurs pas. Un membre de sa famille : L’adoption entre membres d’une même famille est possible à tout âge. Il s’agit alors, sauf cas exceptionnels, d’adoptions simples qui ne rompent pas la filiation d’origine. Comme pour les autres cas, un jugement du tribunal de grande instance est nécessaire. L’ADOPTION EN NOUVELLE-CALÉDONIE L’apparenté La notion de « parents » varie d'une société à l'autre. En Occident, le principe d'exclusivité fait qu'un enfant n'a qu'un seul père et une seule mère. Ailleurs, un enfant peut avoir de multiples pères et mères « classificatoires ». Si, en France, on est normalement parent par le sang, dans d’autres sociétés, il en va autrement sans que n’intervienne pour autant le principe d’adoption. Chez les Kanak, par exemple, tous les frères du père sont des « pères » et toutes les sœurs de la mère sont des « mères ». En Nouvelle-Calédonie, deux statuts civils coexistent : le droit français et le droit coutumier kanak. L’enfant adopté sous le droit coutumier continue à « appartenir » à sa famille biologique, à sa tribu, à son clan. Ce n’est qu’à l’âge adulte qu’il peut choisir de passer sous le joug du droit français. Dans le cas contraire, il est assujetti au droit coutumier et sa famille peut le récupérer à tout moment. LE DROIT COUTUMIER Dans la culture mélanésienne, l’individu n’existe que par rapport à autrui, à son clan, à sa terre, il est une part d’un ensemble auquel l’appartenance est vitale : « Il n’y a de personne qu’en référence à… Toujours ! Je dirai que l’homme qui est réussi, c’est l’homme qui garde bien les alliances d’un côté et de l’autre », disait Jean-Marie Tjibaou. La filiation est ainsi un acquis social construit avant d’être une donnée biologique. Les transferts d’enfants se réalisent donc au cœur d’ une société où la relation établie au sein des familles entre parents et enfants se conjugue sur un mode pluriel. La règle coutumière différencie traditionnellement deux catégories de « dons d’enfant » qui procèdent d’une démarche volontaire : La petite adoption d’amitié (ou « forestage »), très répandue, se matérialise par la simple remise de l’enfant et reste sans effet sur le statut personnel de celui-ci. L’adoption coutumière qui entraîne à l’inverse une intégration totale dans la famille d’accueil. Le nom de l’enfant change et l’adoption est entièrement régie par la coutume et est enregistrée à l’état civil de droit particulier. Plusieurs raisons fondent le recours à cette pratique : règlement d’une « dette », réconciliation entre clans, remerciement pour un service rendu, absence de descendance ou encore rappel d’alliances passées. Le choix du sexe de l’enfant donné découle évidemment de chacune de ces raisons (lorsqu’un clan s’éteint, on « donne » un garçon par exemple). Mais, dans la mesure du possible, on essaie de maintenir un certain équilibre entre filles et garçons. Devenu grand, l’enfant peut revenir dans sa famille d’origine (procédure du « don coutumier de retour ») : il se fait alors à nouveau « adopter » par son lignage. 14

DOSSIER TÉMOIGNAGE Père adoptif d’un petit Mélanésien, Éric nous parle de son expérience de l’adoption. « Pour nous, la première étape a été d’accepter la probabilité de ne pas avoir d’enfant. Surmonter cette nouvelle est très difficile. La première réaction est de se révolter, mais après la colère, on se demande ce qu’on peut faire pour dépasser ça. » Comme de nombreux couples, c’est la difficulté de concevoir un enfant qui les oriente, sa femme et lui, vers l’adoption. La première étape administrative se fait auprès de la DPASS* afin de constituer un dossier. Certains critères peuvent être décisifs : « Pour augmenter nos chances, on s’est mariés. C’est bo pour le dossier, ça montre la solidité du couple, notre motivation pour un projet commun. » Après la demande officielle à la DPASS, s’ensuit toute une série d’entretiens avec un psychologue et une assistante sociale : « Ils définissent ton cadre de vie, se rendent à domicile pour voir les conditions matérielles d’accueil de l’enfant. Ils font une sorte d’enquête personnelle sur ton passé, sur ton lien avec ta famille et cherchent à savoir comment tu souhaites accueillir l’enfant et dans quelle démarche tu t’inscris. » Une fiche de critère est ensuite remplie pour définir les demandes spécifiques du couple telles que le choix d’une fratrie, d’une ethnie, d’un âge. « L’âge de l’enfant dépend de l’âge du couple, lus il est vieux, plus l’enfant sera âgé. Nous avions au moment du dossier moins de 40 ans, nous pouvions donc prétendre à adopter un enfant de 2 mois. » Le dossier passe ensuite en commission plénière. Cette commission, en cas d’accord, délivre l’agrément qui établit la capacité du couple à adopter. Puis viennent les temps incertains et indéfinis de l’attente. Deux ans et demi après la commission, un lundi matin, la femme d’Éric reçoit un coup de téléphone : « Est-ce que vous êtes disponible cet après-midi, on a des photos à vous montrer. » « On était à moitié en larmes, le cœur battant. Nous sommes allés ensemble voir les photos de cet enfant qui allait devenir notre fils. » L’enfant avait deux mois, car c’est le délai légal accordé à la mère biologique pour prendre une décision définitive. Une famille d’accueil fait alors le lien entre le moment de la naissance et le placement dans une famille adoptive. Le mercredi, le couple et la psychologue se rendent à La Foa au sein d’une antenne de la DPASS pour rencontrer l’enfant. La mère d’accueil les attend, l’enfant dans les bras, « C’est un moment dont on se souvient toute sa vie ! Ma femme pleurait, moi, j’ai eu l’impression de recevoir un coup de poing dans le ventre tellement j’étais ému. On est restés là, pendant deux heures avec l’enfant, pour se rencontrer, se connaître, se toucher. » Deux jours plus tard, c’est dans les locaux de la DPASS de Nouméa qu’ils se retrouvent : « On était dans une salle pleine de jouets, on nous a remis l’enfant en présence de la psychologue afin qu’elle voit si tout se passait bien. Ce temps de quelques heures passées avec l’enfant est nécessaire pour qu’il s’habitue à toi. Puis à un moment, tu pars avec lui. La seule chose qu’on te demande alors, c’est d’apporter un siège landau pour le transporter en voiture…Tout est allé si vite ! » L’enfant reste pupille de l’État jusqu’à ce qu’une audience au tribunal officialise l’adoption et l’état civil de l’enfant. Le nom de famille et les prénoms sont fixés ce jour-là. « Au bout de quelques mois, tu reçois un document du tribunal qui confirme ta demande. C’est réellement à ce moment-là que l’enfant devient ton enfant à part entière. » Aujourd’hui, le petit pierre a deux ans et demi. « Son histoire, on lui en parlera quand il commencera à se poser des questions sur sa différence… S’il veut faire des démarches pour retrouver sa famille biologique, on fera tout pour l’accompagner, le soutenir. C’est comme pour sa culture d’origine, s’il veut apprendre, comprendre, nous avons un ami Kanak qui s’est proposé de l’initier. Mais ce sera toujours à sa demande. » Forts et heureux de cette belle expérience, Éric et sa femme ont débuté une deuxième demande d’adoption. « On va repasser par les différentes étapes, les entretiens, remplir à nouveau la paperasse… Mais tous ces détails, on les oublie vite, on se concentre surtout sur la joie de recevoir un enfant. » n *DPASS : Direction provinciale des affaires sanitaires et sociales. Il est l’organisme référent pour adopter un enfant du pays. TÉMOIGNAGE TÉMOIGNAGE TÉMOIGNAGE 16

DOSSIER 18 Quel est le rôle de votre service ? Notre service délivre l’agrément aux personnes qui font une demande d’adoption. Il s’occupe exclusivement des adoptions territoriales. Nous gérons aussi les procédures d’accouchement sous le secret ; cette compétence est déléguée par l’État. Nous nous occupons aussi des pupilles de l’État. Nous gérons donc les procédures indispensables qui mènent à l’obtention de l’agrément, ainsi que les enfants pupilles, jusqu’à la procédure d’apparentement. Comment intervenez-vous auprès de la mère qui choisit d’accoucher sous le secret ? Nous assurons un accompagnement psychologique et administratif auprès de la future mère. Nous sommes aussi chargés de donner les informations sur les droits et les devoirs des futurs parents vis-à-vis de l’enfant. On gère les partenariats avec les lieux d’accouchement et on prend en charge l’enfant qui sera placé par la suite en famille d’accueil. Le délai entre l’accouchement et le placement en famille d’accueil est de deux mois, délai obligatoire de rétractation, au cas où la mère voudrait revenir sur sa décision. Qu’est-ce que l’agrément ? L’agrément est une autorisation légale d’adopter et a une reconnaissance nationale. Il permet l’inscription sur une liste chronologique et a une validité de cinq ans. Il devient caduc dès qu’un enfant arrive au foyer et ne peut être réutilisé pour l’adoption d’un autre enfant. Ce document ne vante pas vos qualités de parents, il indique que vous offrez un foyer décent à un enfant en recherche d’une famille. S’il n’est pas suffisant pour qu’un enfant vous soit confié, il est cependant obligatoire pour vous permettre d’engager les démarches auprès d’associations, organismes agréés ou pays étrangers, et mener à terme votre projet d’adoption. Parfois les personnes qui viennent nous voir, pensent qu’après l’obtention de l’agrément, elles recevront directement un enfant, mais les délais sont souvent très longs… en moyenne quatre à cinq ans d’attente entre l’agrément et l’arrivée de l’enfant dans la famille. Il faut être patient. C’est très difficile quand on attend depuis des années un enfant. Comment obtient-on l’agrément ? L’agrément est délivré par le président de la province Sud après avis de la commission. L’instruction de la demande d’agrément porte sur la situation juridique, sociale, médicale et psychologique des postulants. Des visites médicales et des entretiens avec des travailleurs sociaux et des psychologues sont les étapes nécessaires UN CHEMIN À PARCOURIR pour la constitution du dossier administratif. La première étape est d’adresser un courrier à la province Sud, courrier qui nous arrive à la DPASS et auquel on adresse une réponse. Dans l’idéal, on préfèrerait rencontrer dès la première demande les personnes qui postulent, afin de les guider, d’affiner leur demande et de créer un premier contact. À la suite de cette première rencontre, on pourrait ainsi délivrer en mains propres le dossier à constituer. Comment est constitué le dossier ? Les documents à fournir pour le dossier sont en partie administratifs, mais aussi personnels tels que des photographies, des textes, ou des « témoignages » de personnes proches… Tout ce qui peut révéler la personnalité des postulants. Quand le dossier est complet et reçu par nos services, on peut commencer les évaluations sociales et médicales. Les assistantes sociales se rendent à domicile afin de rencontrer les personnes dans leur environnement, rencontrer les autres enfants s’il y en a, évaluer leur motivation, le sens de leur démarche. Les psychologues reçoivent dans les locaux de la DPASS : ils évoquent avec les personnes concernées l’élaboration, la conscience du projet et leur font passer des tests psychotechniques. Tous ces tests se déroulent sur une période de neuf mois. Après cette période, les évaluateurs doivent rendre un rapport exhaustif et le retransmettre au service. Ce rapport peut être communiqué aux postulants s’ils en font la demande. Quel est le but des enquêtes sociales et psychologiques ? D’abord, il s’agit de déterminer les garanties de bien-être que peut offrir à un enfant la famille postulante (capacités affectives, éducatives, équilibre familial et psychologique, garanties de moralité). Puis de savoir si les futurs parents offrent à l’enfant à venir, abandonné, avec son histoire et sa spécificité, le meilleur foyer possible. Il nous faut évaluer les conditions de vie matérielles, répondre aux questions juridiques et administratives qui se posent. Il faut aussi s’assurer que les fondements mêmes de l’adoption sont bien compris, de la manière dont ils appréhendent ce mode de filiation et le fait d’élever un enfant qui a déjà un passé. Il est important aussi d’aborder la question de l’information qui sera faite à l’enfant sur sa situation, la « révélation » de son abandon, puis de son adoption. Que se passe-t-il après ces entretiens ? « Au bout de cette période, a lieu la commission d’agrément. Cette commission est créée par une délibération provinciale et constituée de personnes internes à la direction. On analyse les évaluations, Interview de Véronique Capecchi-Burck, chef de service de la protection de l’enfance à la DPASS

DOSSIER INTERVIEW 20 on regarde les critères de l’agrément (sexe, âge, ethnie, etc.). Cette commission donne ensuite un avis favorable ou défavorable. Après l’obtention de l’agrément, les personnes concernées sont inscrites sur une liste respectant un ordre chronologique. Les temps d’attente étant très longs, on leur demande de nous faire un courrier chaque année pour savoir s’ils reconduisent leur demande d’adoption. Si les personnes quittent le territoire pour la Métropole, l’agrément est valable, il leur suffit de s’inscrire sur la liste du département. Après la commission a lieu une réunion du conseil de famille. Qu’est-ce que le conseil de famille et quel rôle a-t-il ? Un conseil de famille est organisé par le haussariat. C’est lui qui a la charge des pupilles de l’État. Le conseil se réunit lorsque des enfants sont prêts à être adoptés et décide du couple ou de la personne qui l’accueillera. Il est composé d’un représentant de chaque province, d’un membre de l’État, d’un représentant de l’association des pupilles de l’État, d'un représentant de la Cafat, des représentants d’associations pour la protection de l’enfance et de « techniciens » de chaque service des provinciaux qui donnent leur avis technique sur le dossier. C’est la DPASS qui présente bien sûr le couple ou la personne en demande ainsi que les pupilles de l’État. Que se passe-t-il après le Conseil de Famille ? Quand on sort du conseil de famille, c’est moi qui appelle les personnes. Il y a toujours trois choix. Je rappelle toujours le premier de la liste, car on suit scrupuleusement la chronologie. Je réfléchis toujours avant de passer ce premier coup de fil car je me demande systématiquement si la personne est en voiture ou seule, si elle peut s’évanouir sous l’effet de l’émotion. Car cette annonce est toujours vécue de façon très intense. Rapidement, un premier rendez-vous est fixé. Je leur montre des photos de l’enfant, je leur parle de lui, leur montre son certificat médical. À cet entretien, les parents me disent oui ou non. Puis, je leur propose de rencontrer l’enfant. On prévoit deux à trois rendez-vous avant l’accueil définitif. Cette première étape vers le statut de parent s’appelle la période d’apparentement. Comment se déroulent les premiers contacts ? Pour la première rencontre sont présents la famille d’accueil, l’éducateur qui a suivi l’enfant pendant deux mois et la psychologue qui a suivi les futurs parents. On dit que l’enfant adopte véritablement ses parents et c’est vrai ! C’est toujours magique de voir l’enfant d’abord observer, pour se laisser aller ensuite complètement dans les bras de ses futurs parents. Au deuxième rendez-vous, on laisse les parents et l’enfant avoir un temps de découverte à eux. Quand ils se sentent prêts, ils repartent avec l’enfant. Le dernier rendez-vous est un moment convivial et festif, avec petits gâteaux et boissons, afin de marquer ce nouveau départ, cette nouvelle vie qui commence. On reste à disposition par la suite, notamment nos services psychologiques. Même s’ils sont rarement « utilisés », les parents savent qu’ils peuvent venir discuter, partager leurs difficultés. Combien d’enfants sont adoptés par an en NouvelleCalédonie ? Il y a entre un à deux enfants par an adoptés en Nouvelle-Calédonie. Il y a des années où il y en a aucun. C’est d’ailleurs une difficulté que présente le territoire : beaucoup de demandes pour très peu d’enfants à adopter. Une solution parallèle peut être une demande à l’international afin d’augmenter ses chances d’accueillir un enfant. n ORGANISMES ET ASSOCIATIONS DPASS (Direction provinciale des affaires sanitaires et sociales) immeuble Gallieni. Nouméa - Tel : 24 25 90. PMI (Protection maternelle et infantile) Montravel - Tel : 27 53 48. « Les liens du cœur » Association à voir sur Facebook

il aime SALES GOSSES CERTAINS ENFANTS DÉVELOPPENT UNE PEUR BLEUE DU DENTISTE ! DANS LA PLUPART DES CAS, CE SONT LES MAUVAISES EXPÉRIENCES DES PARENTS ET GRANDS-PARENTS. QUI ALIMENTENT CES CRAINTES. QUELQUES INFORMATIONS POUR NOUS AIDER À APPRIVOISER ET VAINCRE LA PEUR DU DENTISTE… 22 PUB PEUR ANCESTRALE, PEUR D’ANCÊTRES Cette peur ancestrale remonterait au Moyen-âge, à cette époque où les soins dentaires se résumaient souvent à l’arrachage de dents. Pourtant, on est aujourd’hui bien loin de ces pratiques. Alors pourquoi cette peur est-elle toujours aussi solidement ancrée ? Nos enfants ont la chance de connaître des soins dentaires d’une qualité exceptionnelle, réalisés par des gens soucieux de leurs patients et des résultats engendrés. Nous sommes très loin de ces « arracheurs de dents » de l’époque de nos grands-parents et même de nos parents. Beaucoup de craintes sont transmises aux enfants : l’anxiété vis-à-vis de la douleur, l’anesthésie, les bruits et les vibrations des divers instruments utilisés par le dentiste. Une étude menée par des chercheurs espagnols suggère que la peur du dentiste est héréditaire. Les enfants craindraient davantage le dentiste lorsque leurs parents et surtout leur père en ont également peur. « Bien que les résultats doivent être interprétés avec récaution, les enfants semblent faire principalement attention aux réactions émotionnelles de leur père quand ils décident si les situations chez le dentiste sont potentiellement stressantes », explique Lara Sacido, qui a participé à l’étude. Cette découverte pourrait avoir plusieurs implications ; les auteurs de l’étude indiquent qu’elle souligne le besoin d’impliquer les parents dans les campagnes de prévention visant à réduire cette peur du dentiste. SE RASSURER, RASSURER L’ENFANT Votre enfant a une carie, il s’est cassé une dent ou bien il s’agit tout simplement de son contrôle annuel : pas moyen d’échapper à la visite chez le dentiste. Votre enfant s’inquiète ? Vous aussi ? Faites confiance à ce professionnel pour dédramatiser la situation ! Soyons rassurés, les dentistes d’aujourd’hui utilisent des termes très simples pour expliquer aux enfants à quoi servent leurs instruments et pour décrire ce qui sera fait dans leur bouche. Ils parlent avec une voix calme et rassurante, ne brusquent pas les enfants craintifs et racontent même parfois des histoires pour les distraire. Il est important de laisser au personnel dentaire le soin d’expliquer à votre enfant comment se déroulera sa visite. Le dentiste peut rassurer l’enfant mais l’enfant est-il vraiment le seul à devoir être rassuré ? N’oublions pas que notre peur de parent peut se transmettre subtilement à l’enfant par nos comportements, notre attitude vis-à-vis du dentiste, par un simple regard. Toute forme d’anxiété manifestée sera perçue par l’enfant. Alors à nous de commencer par nous apaiser et nous réconcilier une bonne fois pour toutes avec ce personnage en blanc ! EN SITUATION Première visite Parler à l’enfant de la visite chez le dentiste, en limitant les détails. Répondre à toute question par de simples réponses. Laisser le dentiste ou le pédodontiste répondre aux questions plus complexes. • Ne jamais dire à l’enfant que quelque chose causera de la douleur ou fera mal. • Ne jamais raconter à l’enfant une expérience désagréable que le parent a eue chez un dentiste. • Mettre l’emphase sur l’importance de l’hygiène dentaire de l’enfant à la maison, et expliquer que le dentiste est une personne amicale qui s’assure que les méthodes d’hygiène sont bonnes. • Ne pas promettre une récompense après la visite chez le dentiste. Il faut se rappeler qu’il est normal qu’un enfant soit plus ou moins craintif, soit parce qu’il est séparé du parent, soit par peur de l’inconnu. Visite de contrôle Depuis qu’il est petit, vous emmenez votre enfant une fois par an chez le dentiste pour vérifier que tout va bien. Cette prévention est essentielle : si un enfant évite les caries sur ses dents provisoires, il aura moins de risques d’en avoir sur ses dents permanentes. • Évitez de lui donner trop de détails sur le déroulement de cette visite, vous risquez de l’inquiéter. Expliquez-lui que le dentiste va regarder ses dents, les compter et lui montrer comment bien les brosser. Simple et rassurant ! DENTISTE : MÊME PAS PEUR ! La vache qui rit® boîte ronde nature La vache qui rit®, du plaisir et de la bonne humeur pour tous! Son goût délicieux et son fondant inimitable font depuis toujours et pour toujours le bonheur des petits et des grands ! En plus, avec 100 mg de calcium par portion, et seulement 19% de matière grasse, La vache qui rit contribue au bon équilibre alimentaire des repas de toute la famille! Disponible en boîtes de 8, 16, 24 ou 32 portions.

Alerte carie ! Pas de panique : le traitement d’une dent de lait est beaucoup moins douloureux que celui d’une dent définitive. Le tissu dentaire est moins innervé donc moins sensible. Et si besoin, le dentiste fera une petite anesthésie en mettant un baume sur la gencive. • Si le dentiste vous demande de rester dans la salle d’attente, ne le prenez pas mal. L'enfant est plus serein seul avec le dentiste : il se sent traité comme un « grand ». Surtout n’oubliez pas de toujours lui expliquer ce qu’il se passe et pourquoi : « Le petit trou dans la dent, ce sont des microbes qui l’ont fait en se nourrissant du sucre qui restait dans ta bouche. Voilà pourquoi il faut bien se brosser les dents. » Vous voilà maintenant armée pour pallier l’inquiétude de votre enfant. N’oublions pas qu’en tout temps, vous devez rester calme et ne pas vous montrer fâchée ou désappointée par son comportement. Malgré tous ces trucs et conseils, il est possible que l’enfant ait une réelle frayeur du dentiste et panique lors de son traitement. Ne prenez pas ses craintes à la légère : cela pourrait lui enlever sa confiance en vous. Prenez le temps d’en parler à votre dentiste, il saura vous conseiller et même, si nécessaire, vous orienter vers un spécialiste pour les enfants. n APPRIVOISER LA PEUR Prendre au sérieux la peur de l'enfant, sans le ridiculiser ni le gronder. Même si elle est irraisonnée ou semble anodine, la peur est réelle. Vous n’avez aucun avantage à la mini- miser ni à trop réagir ou à surprotéger, car cela renforcerait la peur. Renforcer son courage. Lui rappeler des situations où il n’a pas peur ou d’autres où il a réussi à vaincre sa peur. Décoder ses signaux de peur. Sans les nommer, l'enfant peut montrer qu’il a peur lorsqu’il se cache, ou ferme ses yeux, etc. Favoriser l’expression de ses émotions pour qu’il apprenne à nommer ses peurs et en parler avec lui. Les mots aident les jeunes enfants à maîtriser leurs émotions. Faire le point sur vos propres peurs et réactions. Êtes-vous du style à courir devant une araignée ou une abeille ? Si c’est le cas, vos paroles ne suffiront pas à convaincre votre enfant de ne pas avoir peur. Confier vos propres peurs enfantines, en prenant soin d’en choisir une autre que la sienne : « Toi, tu as peur des chiens mais moi, j’avais peur des chats ! Pourtant, tu vois, les chats sont gentils, tout comme les chiens. » Lorsque vous sentez que l'enfant est capable d’affronter ses craintes, encouragez-le avec douceur, en le mettant petit à petit en contact avec ce qui le terrifie. Peu à peu, sa peur diminuera, et son sentiment de sécurité augmentera. Bien choisir les mots. Si, avant de vous rendre chez le médecin ou le dentiste, vous dites : « N’aie pas peur, ça ne fera pas mal ! », vous venez de lui envoyer un message de danger. Préférer plutôt : « Tu verras, ce médecin est très doux et gentil. » Utiliser les jeux, les dessins et les histoires. Si votre bébé a peur de se séparer de vous, faites le jeu du coucou ! C’est un excellent moyen d’apprivoiser son angoisse. Dessiner, peindre ou modeler peut aider l'enfant à exprimer ses peurs. Si il a peur des chiens ou des fantômes, vous pourriez lui raconter des histoires sur un gentil chien ou un gentil fantôme ! S’interroger sur les raisons de ces peurs : un divorce, un déménagement, une recomposition familiale ou un souci en milieu de garde.

TRANCHE DE VIE LES TRIPLÉES D’HANOI MA SŒUR JUMELLE ET MOI SOMMES NÉES AU VIETNAM. ADOPTÉES, NOUS AVONS GRANDI ET NOURRI L’ESPOIR DE VOIR UN JOUR NOTRE FAMILLE ET NOTRE PAYS D’ORIGINE. QUAND LE MOMENT EST ENFIN ARRIVÉ, NOUS NE SOUPÇONNIONS PAS À QUEL POINT CE VOYAGE NOUS FERAIT DÉCOUVRIR UNE PART DE NOUS-MÊMES. C’EST NOTRE HISTOIRE DE SŒURS, UNE HISTOIRE DE CŒUR. 24 N ous sommes arrivées dans notre nouvelle famille à l’âge de trois mois. Ma sœur jumelle et moi avons touché le sol de notre tout nouveau pays quelques jours avant Noël. Le froid, les vêtements chauds, les feux de cheminée nous ont plongées dans un nouveau décor, bien différent de celui que nous avions à peine connu au Vietnam. Quelques jours plus tard, nous nous retrouvions au sein d’une grande assemblée. Chacun nous a portées, embrassées, donné à boire un biberon chaud et réconfortant. Ces oncles, tantes, cousins et cousines allaient faire partie de notre histoire, devenir notre histoire. En grandissant, nous avons évoqué avec notre mère le moment de notre naissance, notre pays d’origine, notre envie de nous y rendre un jour. Aujourd’hui, nous avons 17 ans. Nous sommes parties à Hanoi pour retrouver notre famille de sang. Quelques jours avant notre départ, notre mère nous a appris que nous n'étions pas deux, mais trois. Que nous ne sommes pas jumelles, mais triplées. Nous avons toujours su appartenir à une grande fratrie, mais une troisième sœur née en même temps que nous… Cette révélation nous a bouleversées. Cette sœur, elle aussi adoptée, a été recueillie par une famille vietnamienne. Nous ne savions pas si nous réussirions à la retrouver. Quand nous sommes arrivées sur les lieux, un ami a pu entrer en contact avec notre mère biologique. Accepterait-elle de nous voir ? À sa réponse positive, nos cœurs ont chaviré. Pour notre troisième sœur, nous n’avions aucune idée de ce qu’il se passerait, personne ne semblait pouvoir nous donner d’informations à son sujet. C’est lorsque nous avons débarqué dans le petit village de nos parents qu’un homme nous a demandé de nous asseoir entre les stands d’un petit marché improvisé et d’attendre. Attendre quoi ? Qui ? Quand nous avons vu approcher cette jeune fille qui nous ressemblait tant, nous avons tout de suite compris qui elle était et que cette rencontre serait l’une des plus mémorables de notre vie. Elle s’est avancée vers nous, elle avait le teint livide. Elle venait juste d’apprendre qu’elle était adoptée, que sa famille biologique habitait à deux pas de chez elle, et qu’elle avait deux sœurs portées et nées en même temps qu’elle. Un choc. Une impression d’irréalité, de flottement, de rêve. Ne parlant pas la même langue, nous avons communiqué naturellement par le regard, empli de larmes, nous touchant à peine au début. Puis, nous nous sommes rendues dans notre famille d’origine, nous avons vu notre mère, tous nos frères et sœurs réunis. Sur le mur du fond, des photographies de nous, envoyées par nos mères adoptives depuis des années, et une toute dernière réalisée quelques jours avant notre départ. Déjà en place sur ce grand mémorial familial. Et cette stupéfaction mêlée de joie, de nous rendre compte que nous avions toujours été là, parmi eux, nous rappelant sans cesse à leur mémoire. Aujourd’hui, nous communiquons régulièrement avec notre famille et notre sœur au Vietnam, par des photos et quelques bribes de mots en anglais. Nous sommes tout à la joie d’avoir vu d’un seul coup notre famille s’agrandir, d’avoir ressenti tant d’amour. Nous sommes en lien, nous sommes un lien, nous sommes une identité multiple. Et l’on s’en porte parfaitement bien. Et bientôt, c’est promis, nous repartirons… n

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