

AVEX, LE CREDO DE L’EXPORT
L
e cluster Avenir Export, ou Avex, est né en mars
2015 d’un besoin. «
La démarche à l’export
n’avait jamais été impulsée par des chefs
d’entreprise mais par l’administration. Il
fallait inverser la tendance, faire que les
entreprises soient force de proposition
», présente
Pierrick Maury, son président.
Michael E. Porter, professeur de stratégie d'entreprise
à Harvard, a défini le cluster comme «
un groupe
d'entreprises et d'institutions partageant un même
domaine de compétences, proches géographiquement,
reliées entre elles et complémentaires
».
Avex a adapté le concept à un besoin spécifique, identifié,
commun à nombre d’entreprises calédoniennes : l’export.
En fait de compétences similaires, les acteurs réunis au
sein de cette grappe d’entreprises – trois au départ, 80
aujourd’hui
*
– ont pour point commun de vouloir vendre
leurs produits ou services à l’export, au moment où le
nickel n’a plus la vedette. L’objectif est «
opérationnel
».
É
CONOMIES D
’
ÉCHELLE
Aux sceptiques, qui minimisent l’intérêt des produits
calédoniens, invoquent la barrière de la langue, pointent
la petite taille des entreprises, etc., Pierrick Maury répond :
«
L’export, c’est un état d’esprit. On ne se réveille pas
un matin en disant “Je vais exporter !”. Ça prend du
temps. Mais le premier frein, ce sont les mentalités.
Pour certains, vouloir exporter, c’est suspect. Pour
ceux-là, le produit calédonien, c’est forcément un
“produit de m…” et cher. J’ai été directeur adjoint du
groupe Sun Ray, qui exporte 70 % de sa production de
chauffe-eau solaires… Il y a des
success story
.
»
Et il prévient : «
Les marges à l’export sont minimes,
on ne parle pas de chiffre d’affaires mais de volume
d’activité. L’export permet avant tout de faire des
économies d’échelle. On amortit les charges fixes et on
fait baisser les prix, c’est mécanique.
»
Aujourd’hui, l’initiative Avenir Export a payé puisqu’il est
devenu «
le bras armé
» de la stratégie export du pays
(lire p.55), en occupant désormais «
une position centrale
dans le mécanisme de gouvernance qui naîtra de ce
schéma
», indique le gouvernement.
*
Y figurent aussi les deux fédérations patronales, la Finc, la CCI…
Pierrick Maury, au premier plan (en noir), lors de la
présentation par Philippe Germain du plan « Ose »,
le 4 octobre, devant un parterre de chefs d’entreprise.
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