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parié que les Australiens rêvaient de nos

poulets rôtis ? Une anecdote qui en dit

pourtant long sur l’étendue des champs

à explorer, et pas toujours ceux qu’on

attend.

Pour Chérifa Linossier, présidente de la

CGPME et cheville ouvrière du forum,

c’est «

une satisfaction énorme

». Au

sortir d’une table ronde sur « Les femmes

entrepreneurs du Pacifique », à la fin du

troisième jour du PBF, elle ne boude

pas son plaisir. «

C’est un projet qu’on

portait depuis longtemps à la CGPME.

On avait besoin de se rencontrer entre

nous, les entrepreneurs de la région.

On a notre langage commun, qui

n’est pas celui des institutions, avec

nos difficultés, nos contraintes, nos

solutions. On ne se connaît même

pas sur le Caillou, c’était l’occasion

de réseauter, de se connecter, ici et

autour.

»

D

ES OBSTACLES

Pour cela, il aura fallu dépasser la

barrière de la langue. Si les conférences

béné f i c i a i en t d ’ une t r aduc t i on

simultanée, l’anglais était de rigueur

dans les ateliers, et peu importe si

certains peinaient à comprendre ou se

faire comprendre, l’essentiel était d’être

là. Certains mots n’avaient d’ailleurs

pas besoin de traduction : transport,

ships, costs, standardization, regulation,

biosecurity… «

I want to do business !

»

s’impatiente un chef d’entreprise des

îles Cook lors d’un atelier consacré aux

« Nouveaux horizons agricoles »,

-

55

-

L’EXPORT,

une stratégie territoriale

Le gouvernement « Ose ». « Ose »,

pour Orientations pour le soutien

à l’export, nom de code du plan

par lequel le pays entend enfin

s’emparer de sa compétence en

matière de commerce extérieur,

qui lui a été transférée par l’Etat

en 1999. Car depuis la fermeture

de la délégation du commerce

extérieur à cette date, «

aucun

service administratif n’a été

mis en place par les institutions

de la Nouvelle-Calédonie

pour prendre en charge cette

nouvelle attribution

», rappelle

l e gouve r nemen t dans un

document présentant son schéma

de soutien à l’export.

Boosté par l’accession de la

Nouvelle-Calédonie au statut de

membre à part entière du Forum

des îles du Pacifique (FIP)

*

,

Philippe Germain a présenté

ce schéma début octobre aux

en t r ep r i s e s en s ou l i gnan t

l’importance de «

s’intégrer

dans notre région

». «

Nous

nous sommes trop longtemps

concentrés sur notre marché

intérieur. Aujourd’hui, il existe

des entreprises dynamiques. Il

faut nous décomplexer

», a-t-il

lancé.

L’intégration en Océanie passe

par la « diplomatie économique »

– la dernière mission a eu lieu en

Australie –, la signature d’accords

bilatéraux, comme avec la

Nouvelle-Zélande en septembre

ou avec le Vanuatu «

en fin

d’année

», et le développement

des joint-ventures. À condition

de «

fluidifier les relations

administratives

» et de «

lever

les freins réglementaires,

techniques et phytosanitaires

».

Et d’accompagner les entreprises

à l’export. Outre le soutien

d’Avex (lire p.57), un des leviers

envisagés est «

un crédit d’impôt

export

». La mise en œuvre du

plan Ose est coordonnée par

le service de la coopération

r ég i ona l e e t des r e l a t i ons

extérieures (SCRRE), appelé à

devenir opérationnel.

*

Le FIP est notamment chargé

par ses 18 membres de coordonner

les négociations commerciales

régionales.

Chérifa Linossier, présidente de la CGPME, clôturant le PBF.

© S.P.