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matins, on s’est dit que le covoitu-

rage est une bonne idée. Cela nous

évite, ma femme ou moi, de perdre

du temps, c’est écologique et écono-

mique

», estime-t-il. Tous les matins,

Mathilde – qui dépose également son

fils au lycée Lapérouse – embarque

Élyse à bord de sa voiture. Elle a laissé

Franck décider du montant de sa par-

ticipation, envisageant davantage le

covoiturage comme un service rendu.

«

Nous avons décidé de lui donner

5 000 francs par mois

», explique le

père de famille. «

Dans le covoiturage,

il y a une démarche citoyenne, c’est

un peu de l’auto-stop rémunéré,

analyse Frédéric Pratelli, vice-prési-

dent du Syndicat des commerçants.

En revanche, en Métropole, les par-

ticuliers peuvent louer leur propre

voiture, sur des parkings d’aéroport

par exemple. Cela concurrence les

loueurs de voitures professionnels,

il faut encadrer cela. La concurrence

créée par l’économie collaborative ne

pose aucun souci, mais il faut que les

règles soient les mêmes pour tout le

monde

», estime-t-il.

R

ESPONSABILITÉS

Du côté du marché de l’occasion (pe-

tites annonces, vide-greniers, etc.),

le Syndicat des commerçants estime

que les transactions entre particuliers

ne représentent pas vraiment une me-

nace. «

On ne fait pas concurrence

aux commerces classiques,

juge elle

aussi Audrey qui a vendu sa maison, sa

voiture, un appareil photo et les jouets

de son fils, entre autres choses, sur le

site

annonces.nc

.

Il y a une prise en

compte d’une démarche citoyenne

pour créer un réseau alternatif avec

des prix moins élevés. Par exemple,

pour la vente ou l’achat d’une mai-

son, cela permet d’économiser les

frais d’agence, en s’adressant direc-

tement au notaire. Tout le monde en

retire un bénéfice. C’est une version

solidaire de l’économie de marché

»,

analyse-t-elle. Cela ne doit pas faire

oublier quelques règles à respecter,

comme le rappelle l’UFC-Que Choisir :

«

Dans la vente entre particuliers,

des responsabilités s’appliquent,

comme la garantie des vices cachés

dans le cas de la vente d’une voi-

ture

», cite en exemple Luce Lorenzin,

la présidente. Pour les particuliers, le

code civil fixe en effet des principes,

des « pratiques » qui s’appliquent si rien

n’est prévu. L’association conseille donc

de se protéger par un écrit (contrat,

reçu, quittance). «

C’est une nouvelle

économie, il faut la suivre de près

pour éviter que les consommateurs

perdent les droits qu’ils avaient, sur-

tout les droits d’information. Dans ce

type d’économie, les relations de pro-

fessionnels à particuliers continuent

de s’appliquer car il y a aussi des

professionnels qui exercent parmi les

particuliers

», souligne-t-elle. «

Offrir

au consommateur une information

claire, lisible et accessible

», fait d’ail-

leurs partie des propositions du rapport

du député Pascal Terrasse, au côté de

celle concernant un meilleur encadre-

ment des pratiques. «

Les acteurs de

l’économie traditionnelle s’accordent

à dire que l’économie collaborative,

et les transformations numériques

qu’elle apporte, ne sont pas condam-

nables tant qu’elles ne consistent pas

simplement à contourner les règles.

Les utilisateurs attendent à cet égard

d’abord des clarifications : sur la

notion de revenu imposable, sur la

notion d’activité professionnelle

[…]

La clarification du cadre juridique

qui leur est applicable est donc un

enjeu d’équité, pour ne pas stigma-

tiser, ou favoriser les plateformes

C’est le nombre de locations

proposées en Nouvelle-

Calédonie par le site Airbnb.

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CUS

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CUS

L’UFC-Que Choisir

conseille de se protéger

en formalisant par écrit

les transactions entre

particuliers.

© DR