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L’introduction d’insectes auxiliaires

pour lutter contre les ravageurs ne suf-

fit pas. Il faut aussi changer quelques

habitudes et pratiquer une observation

nouvelle de ses cultures. En cela, les

agriculteurs sont aidés par les techni-

ciens du réseau Repair, financés par

la province Sud. Ils les aident à déter-

miner la réponse biologique la mieux

adaptée. «

Il faut accepter de ne pas

supprimer tous les ravageurs, afin

de ne pas supprimer non plus tous

les auxiliaires. L’idée est de recréer

un équilibre naturel, qui avait com-

plètement disparu avec l’utilisation

de produits chimiques,

explique Bruno

Gatimel.

L’introduction de ces in-

sectes dans les cultures ne représente

aucun risque. D’une part, parce que

ce sont des insectes locaux et non pas

des insectes introduits, d’autre part,

parce qu’ils sont liés aux ravageurs

qu’ils combattent. Si le ravageur dis-

paraît, l’auxiliaire disparaît aussi

car il n’a plus les moyens de pondre

ou de se nourrir.

» Pour l’heure, les

insectes livrés aux agriculteurs sont

gratuits et le coût du fonctionnement

de la Biofabrique – 25 millions de francs

par an, salaires compris – est supporté

par la province Sud. Mais à terme, s’il

fallait trouver un mode de fonctionne-

ment pérenne, la Biofabrique pourrait

atteindre la rentabilité. La plupart des

structures similaires, à la Réunion ou

en Nouvelle-Zélande, sont d’ailleurs des

entreprises privées. «

Même si nous

faisions payer les insectes la moitié

du prix pratiqué à l’international,

nous pourrions être rentables. Mais,

il faut d’abord que chacun s’appro-

prie l’outil

», reconnaît Bruno Gatimel.

En effet, sans clients, pas de Biofa-

brique. La structure va donc désormais

s’attaquer à prouver les bénéfices de la

lutte biologique.

Porté par l’association Repair,

le projet d’un signe de qualité

environnemental « Agriculture

Intégrée » est suspendu pour

l’instant. Repair attend – entre

autres choses – la mise en

place d’une réglementation

phytosanitaire (en cours

d’élaboration) et la mise

en place d’un programme

d’expérimentation en matière

de lutte biologique. L’agriculture

intégrée comprend la lutte

biologique avec des auxiliaires

mais aussi d’autres formes de

luttes, telles que la lutte variétale

(semences) ou la lutte culturale

(effeuillage).

Un label… suspendu

REPORT

AGE

REPORT

AGE

Conditionnés

en pots ou

collés sur des

cartonnettes,

les insectes

seront lâchés

sur les

exploitations

agricoles.

Des contrôles de qualité sont

effectués à la binoculaire

pour vérifier le nombre

d’insectes, mais aussi leur

capacité à s’envoler.

© IAC-SRFP

© IAC-SRFP

© A-E. D.

© F. Wenger – Province Sud