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PORTR
AIT
PORTR
AIT
«
J
e suis arrivé en Nou-
velle-Calédonie
en
2005, avec mon ordi-
nateur portable et
mon sac à dos.
» Im-
médiatement, Mathieu Derex se lance
dans le graphisme et la création de sites
Internet. Rêve d’O, puis Royal Motors
et la BCI sont les premiers à lui confier
la réalisation de leur site Internet. «
À
l’époque, personne ne faisait de la
communication sur le Web. Internet
était “un truc de petit jeune”, il fallait
convaincre les clients
», se souvient-
il. Onze ans plus tard, Mathieu Derex
a troqué son statut d’auto-entrepre-
neur pour celui de chef d’entreprise.
La Fabrik compte aujourd’hui quinze
salariés et ne peut répondre à toutes
les demandes de clients. Parmi les pro-
jets qui ont le plus motivé son équipe, le
gérant cite l’aventure
plan.nc. «
Le client
est venu nous voir en demandant de
digitaliser son livre de plans. C’est
comme cela que le site est né il y a
sept ans, et c’est toujours un succès.
On est exactement dans ce que sait
faire La Fabrik : digitaliser les entre-
prises et rendre service aux gens par
le Web. Si le Web ne rend pas service,
cela ne sert à rien
», estime-t-il. Gra-
phiste, développeur, chef de projets,
directeur artistique… L’âge moyen des
membres de l’équipe est de 26 ans.
«
Toutes ces nouvelles technologies ne
passionnent pas trop les gens
âgés
»,
plaisante Mathieu Derex. À 35 ans, le
chef d’entreprise fait donc figure d’aîné.
Pas question pour autant de jouer le
manager paternaliste. «
J’accompagne
mon équipe dans la définition d’une
stratégie, ensuite, je les laisse travail-
ler en autonomie. Déléguer ne me fait
pas peur, si les gens travaillent chez
nous, c’est qu’ils sont bons. C’est pour
cela que je les recrute.
»
E
XPLOSION DU
W
EB
L’entreprise reçoit une vingtaine de CV
chaque semaine. Une chose est sûre, ce
n’est pas le parcours scolaire des candi-
dats que regarde Mathieu Derex car il
a lui-même suivi un parcours pas vrai-
ment linéaire. «
En fin de troisième,
j’ai abandonné le parcours clas-
sique. J’étais nul en orthographe et je
n’aimais pas la manière d’enseigner
des professeurs. Par contre, je me
débrouillais bien en maths et en des-
sin. On m’a orienté vers un CAP de
graphiste
», raconte-t-il. L’étudiant en-
chaîne avec un bac pro communication,
où il découvre Photoshop et la direction
artistique. Puis, il poursuit avec une
école supérieure en alternance. «
Mon
employeur m’a dit : «
c’est l’explosion
du Web, arrête la PAO et passe à Inter-
net
». J’ai intégré la formation Web
de l’école, en 2000, en plein boom
du secteur.
» Plus moyen d’arrêter
l’étudiant, il enchaîne avec deux an-
nées d’études dans la communication,
toujours en alternance, et entre sur
le marché du travail comme entrepre-
neur, sans passer par la case salarié. La
Fabrik n’est pas le seul terrain de jeux
de Mathieu Derex. Il est aussi l’un des
actionnaires et le gérant de
shop.nc, un
site de vente en ligne. «
En 2012, beau-
coup de commerçants sont venus me
voir en disant que l’e-commerce in-
ternational leur faisait du tort, qu’ils
voulaient donc se mettre à la vente en
ligne. Mais quand je leur présentais
le devis pour une création de site In-
ternet, ils changeaient de couleur !
»
Le chef d’entreprise a donc l’idée de
mutualiser les besoins de chacun sur un
même site.
Shop.ncenregistre 25 000
visites par mois. Cent trente-cinq com-
merçants y sont présents, soit environ
16 000 produits en vente en ligne et li-
vrés sur tout le territoire.
Intelligence
numérique
La communication digitale, c’est la passion de Mathieu Derex, c’est aussi
le cœur d’activité de son entreprise de quinze salariés. À 35 ans, le jeune
entrepreneur gère son business sur le modèle des start-up américaines, à la
différence près que La Fabrik est rentable depuis toujours.
M
ATHIEU
D
EREX
,
DIRECTEUR
DE
L
A
F
ABRIK
ET
GÉRANT
DE
S
HOP
.
NC