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LE COPRAH

UN OR BLANC

SOUS-EXPLOITÉ

Ouvéa, 132 km

2

, près de 8 000 habitants. Et une ressource

ancienne et renouvelable : ses cocoteraies. La production de

coprah – l’amande du coco séchée – a toujours fait partie des

activités traditionnelles de l’île. Mais elle a connu des vicissitudes

et peine, aujourd’hui encore, à trouver un rythme qui permette

de développer une véritable filière. Les enjeux ? Donner à la

jeunesse une raison de ne pas partir, développer l’île de manière

durable en conservant les traditions et les savoir-faire.

REPORT

AGE

REPORT

AGE

Texte

Sophie Pecquet |

Photos

Aude-Emilie Dorion

«

L

a me r e t l a

cocoteraie, on

n’a que ça comme

ressources. Et

le coprah, c’est

à la portée de tout le monde.

» Albert

Ouaiegnepe, élu municipal en charge du

développement économique, pêcheur et

ancien coprahculteur, pose l’évidence. À

Ouvéa, les cocotiers s’étendent à perte de

vue et il n’est pas besoin de compétences

spécifiques pour ramasser les cocos, les

fendre et en extraire l’amande qui sera

séchée dans un des 56 fours en activité.

Des gestes ancestraux et de la force

physique.

Dans les années 50 et 60, la production de

coprah était comprise entre 1 000 et 2 000

tonnes par an. «

On ne vivait que de ça,

et on cultivait beaucoup

», raconte l’élu,

qui rappelle que c’était aussi la volonté

des vieux au début du XX

e

siècle, «

le mot

d’ordre

», de développer les cocoteraies.

Le coprah, une activité économique

traditionnelle que les Evénements, en

1988, ont stoppée net. «

Tout s’est arrêté,

raconte Albert

. Il a fallu que la vie

redevienne normale. Puis c’est reparti

petit à petit, mais tout partait sur

Nouméa

», à l’huilerie-savonnerie SCTO.

Car le savon était alors le seul débouché

du coprah d’Ouvéa.

La SCTO a fermé pour qu’ouvre l’huilerie

d’Ouvéa, en 1991-92.

3 %

DE

L

ÉLECTRICITÉ

Depuis, malgré les nombreuses aides

financières mises en place par le

gouvernement et la province des Îles

Loyauté, l’exploitation du coprah n’a

jamais retrouvé son élan. Même depuis

qu’Enercal a installé, en 2004, dans

sa centrale de Ouenghé, un groupe

électrogène fonctionnant totalement

à l’huile de coprah – les quatre autres

groupes fonctionnant au diesel. «

Sur les

dix dernières années, 3 % en moyenne

de l’électricité produite sur Ouvéa

proviennent du groupe biocarburant,

précise Enercal

. Le moteur est en