TOUR
ISME
TOUR
ISME
E
n 2016, on peut affirmer que les « anciens » du
district de Wetr ont eu raison de miser sur le
tourisme de croisière à Easo. Les enjeux sont
en effet considérables, sur le plan culturel et
économique bien sûr, mais aussi sur le plan social
lorsqu’il s’agit de stopper l’exode des jeunes Loyaltiens et de
créer de l’emploi sur l’île. «
Nous ne voulons laisser personne
sur la touche
», expliquait Jacques Dralue, représentant
coutumier du district, sur le plateau décentralisé de l’émission
Sans Détour
s de NC1ère, à l’occasion des dix ans de la
Fête du miel et du santal. Vingt ans après le lancement des
premiers projets de développement touristique dans le district
de Wetr et le premier toucher du paquebot
Fairstar
sur le
site de Easo, le Comité de développement souhaite que les
retombées économiques du tourisme de croisière s’étendent
progressivement à l’ensemble des tribus de l’île.
C’est aussi ce que soulignait Josiane Kaemo, directrice des
opérations d'accueil des croisiéristes à Lifou pour la société
d’exploitation Mejine Wetr, lors d’une table ronde organisée
au Sénat à Paris l’an dernier, sur « Le renouveau du tourisme
dans les outre-mer » : «
À travers le tourisme de croisière,
le grand chef
[Paul Sihaze, NDLR]
a souhaité premièrement
que les sujets de son district, mais plus généralement les
populations de l'île, puissent tirer des ressources mais que
les gens continuent à vivre leurs traditions et coutumes sur
leurs terres d'origine.
»
200
MILLIONS
PAR AN
À Luecila par exemple, Hnawia Petreisi a lancé Destination
Zavylilo avec les habitants, pour proposer aux croisiéristes
qui débarquent à Easo de découvrir la tribu de la baie de
Châteaubriand. «
Si on fait des choses concrètes sur le
terrain, c’est beaucoup plus parlant pour les jeunes
», dit-
il. De fait, ils suivent le mouvement. La vente de produits locaux
ou de plats cuisinés et le projet de mettre en valeur le trou d’eau
font partie d’une nouvelle dynamique pour Luecila, qui vise à
stopper l’exode de sa jeunesse.
«
Le développement du tourisme s’asseoit sur le socle de
notre organisation coutumière,
détaille le Comité
. Il n’est pas
question pour nous de faire du profit coûte que coûte. Nous
sommes garants de ce que nous développons.
» Si un contrat
lie bien le district au géant de la croisière Carnival jusqu’en
2024, le Comité reste soucieux de préserver son patrimoine.
Des projets d’aménagement sont en cours pour augmenter la
en
vitesse
de croisière
Depuis 1995 et le premier toucher de paquebot sur le site d’Easo, dans le
district de Wetr, le tourisme de croisière est devenu un levier de développement
pour l’ensemble de l’île. Avec 120 bateaux qui accostent chaque année,
les enjeux sont multiples pour les Drehu.
LIFOU
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