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NANDAÏ

REVIT

Le camp de Nandaï, à Bourail, a retrouvé sa raison d’être : 140

hommes de la compagnie motorisée du Rimap-NC y ont pris

leurs quartiers. L’intérêt est bien sûr militaire, mais il est aussi,

pour la commune, économique. Reportage au cœur d’un univers

sous bonne garde.

REPORT

AGE

REPORT

AGE

Texte

Sophie Pecquet |

Photos

Aude-Emilie Dorion

À

que l ques k i l omè t res

de Bourail, sur la RT1

en montant vers Koné,

un panneau annonce

« Camp de Nandaï ». Un

grillage, quelques bâtiments défraîchis

en bordure de route, puis l’entrée

du camp, signalée par l’emblème du

Régiment d’infanterie de marine du

Pacifique Nouvelle-Calédonie et le

corbeau aux ailes déployées de celui du

détachement de Nandaï. Pendant six

ans, le camp est resté orphelin d’une

compagnie. Des hommes l’occupaient

pour assurer la surveillance du site, mais

rien à voir avec l’époque florissante où

quelque 250 militaires s’y trouvaient,

dont les appelés locaux effectuant leur

service national. En 2010, des raisons

vraisemblablement budgétaires ont

eu raison de l’occupation étendue

du camp. Seule la présence du dépôt

de munitions des Forces armées de

Nouvelle-Calédonie – un vrai bunker –

nécessitait d’y maintenir une quarantaine

d’hommes.

Et puis en juillet dernier, c’est un

retour en force qui s’est opéré. La

compagnie motorisée du Rimap-NC et

ses 140 hommes ont pris leurs quartiers

à Nandaï. Une cérémonie a officialisé ce

repeuplement, le 12 juillet. Un moment

symbolique pour les militaires comme

pour les Bouraillais, au premier rang

desquels Brigitte El Arbi. La première

édile de la commune réclamait ce retour

«

à cor et à cri, depuis longtemps

».

Elle y voit «

un atout économique

»,

avec «

un impact sur les commerces

et établissements touristiques

», en

plus d’un «

sentiment de sécurité

», y

compris face à la menace cyclonique,

et d’un rôle dans l’aménagement du

territoire à travers les chantiers de

nettoyage des sites du patrimoine ou de

débroussaillage dans les tribus.

E

SPACE D

ENTRAÎNEMENT

Car la particularité du camp de Nandaï,

idéalement situé au centre de la côte

Ouest, à distance raisonnable de tous les

points de l’île, est d’être tourné vers les

populations. C’est en tout cas l’esprit qui

guide le commandant Vandenborre, qui a

pris la tête du détachement et souhaite

travailler avec les autorités locales et

coutumières.

«

L’avantage de Nandaï par rapport à

Plum est sa position géographique, qui

permet de rayonner sur l’ensemble de

la Grande Terre et d'intervenir au plus

vite en cas de catastrophes naturelles.

De plus, c’est un point de départ idéal

pour les “tournées de province” de la

compagnie motorisée : des engagés

locaux nous mettent en relation avec

les tribus quand il faut par exemple

rénover une école ou construire un