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L
ait corporel à la vanille de
Lifou, gommage au sable de
l’île des Pins, shampoing au
combawa… Les élégantes
bouteilles bleues aux éti-
quettes colorées sont nées il y a bien-
tôt dix ans. «
Ma volonté, c’était de
créer des produits cosmétiques haut
de gamme avec une identité forte.
Je ne voulais pas d’un produit tou-
ristique mais d’un produit qui parle
aux Calédoniens
», explique Rode-
rick. Force est de constater que ses
produits séduisent non seulement
les Calédoniens, mais aussi les tou-
ristes. Un showroom vient d’ouvrir
en centre-ville pour présenter les
150 références disponibles, dont
celles destinées aux professionnels
tels que les coiffeurs ou les esthé-
ticiennes. «
Cela nous permet de
présenter le concept dans son
écrin en exposant aussi bien la
gamme Ayurveda spa pour les
esthéticiennes que la gamme écolo-
gique, avec le flacon de gel douche à ve-
nir remplir aux cuves du showroom,
ou les collections de couleurs pour
cheveu
x », détaille le cosmétologue.
F
RANGIPANIER ET NIAOULI
Les tout premiers produits étiquetés
Botanik déclinaient le frangipanier et
le niaouli. «
En tant que Calédonien,
c’était une évidence pour moi,
confie
le créateur de la marque
. J’ai démarré
sur quelque chose d’accessible à tout
le monde car la vision d’un parfu-
meur est parfois trop atypique pour
le public. Un produit est toujours un
mélange entre le travail du cosméto-
logue et les attentes des clients. Une
fois que ceux-ci me font confiance,
je peux les amener vers des produits
moins ‘’mainstream’’ tels que le kaori.
Tout le monde connaît l’arbre mais
son odeur est méconnue.
» Roderick
extrait lui-même le kaori puis le recom-
pose afin de l’utiliser dans ses produits,
tout comme la vanille de Lifou. Le santal,
lui, est extrait sur place à l’île des Pins.
Le niaouli provient des distilleries du
Pays. Les produits Botanik sont 100%
d’origine naturelle. «
Soit la matière
est directement extraite du produit
naturel, soit le produit synthétique est
identique à ce que l’on trouve dans
la nature. Par exemple, la vitamine
C naturelle ne se conserve pas
», ex-
plique-t-il. Le 100% naturel, Roderick a
baigné dedans. Avec un père médecin
et une mère maître Reiki, l’écologie, le
bio et la diététique ont fait partie de ses
habitudes avant même de devenir des
préoccupations de société.
« D
ÉFI
TECHNIQUE
»
«
Mon plus ancien souvenir de
parfum, c’est tout jeune dans le sud
de l’Espagne, chez mes grands-pa-
rents. J’étais fasciné par l’odeur
du mimosa, des amandiers en
fleurs, du jasmin, de la lavande…
Je me souviens aussi du parfum
de ma grand-mère, Opium, et du
Paco Rabanne de mon grand-
père.
» Mais sa première tentative
pour extraire la fleur de narcisse
avec un peu d’alcool ne se révèle pas
très concluante. Peu importe, Rode-
rick n’a pas encore décidé de deve-
nir cosmétologue. Il expérimente
et monte ses projets comme il l’entend.
Aquariophilie, élevage de lapins nains
ou de perruches… «
Le défi technique
m’a toujours intéressé, j’ai toujours
fait les choses par moi-même, cela ne
m’a jamais fait peur de ne pas faire
comme tout le monde. Au contraire,
le manque d’audace m’étonne tou-
jours
», songe-t-il.
D’audace, le jeune Roderick n’en
manque pas. Il devient associé d’un
L’audacieux
M. Botanik
Voici bientôt dix ans que la marque de cosmétique Botanik a été créée.
Derrière elle, se cache Roderick. Ce cosmétologue a fait le pari de mêler
l’exigence des grandes marques à sa vision calédonienne des senteurs.
PORTR
AIT
PORTR
AIT
“
Je ne voulais
pas faire un produit
au rabais sous
prétexte qu’on est en
Calédonie
”