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coles ou naturelles. Puis elle remonte en
voiture, direction la plaine, chez Charly
Akinaga. Il fait partie des gros produc-
teurs d’oranges du territoire.
8
PAPILLONS
SUR
1
FRUIT
Dans son verger, les rangées de fruitiers
se succèdent sur des dizaines d’hec-
tares. «
Dans la plaine, les papillons
piqueurs ont tout ravagé en trois se-
maines. Sur un fruit, j’ai vu jusqu’à
huit papillons. Dans ce verger, les
deux tiers de la production de Navel
ont été perdus
», estime Lucienne Ne-
mébreux. L’exploitation produit aussi
bananes, papayes et ananas, mais elle
doit rembourser ses investissements.
Certains grands producteurs doivent
aussi payer leurs employés. Autrement
dit, les conséquences sont plus lourdes
à gérer. Sur une autre parcelle, des
fruits – encore verts – sont toujours dans
les arbres. «
Ici, ce sont des oranges
Valencia, elles mûrissent plus tar-
divement. Elles devraient donc être
épargnées par le papillon piqueur
»,
estime la technicienne. Le papillon pré-
fère en effet se nourrir de fruits mûrs,
les Valencia sont encore vertes, elles ne
mûriront qu’au mois de juin. D’ici là, la
température aura chuté, provoquant la
diminution de la population de papillons
piqueurs. Il y aura donc des oranges cet
hiver.
M
ENER
L
’
ENQUÊTE
«
Selon une étude, les papillons com-
mencent à disparaître quand la tem-
pérature chute à 12 ou 13 degrés la
nuit. Donc, d’ici la mi-juin, l’épisode
devrait être terminé
», explique Sophie
Tron, coordinatrice du GDSV. Outre
le groupement, le réseau d’épidémio-
surveillance intègre aussi les techni-
ciens de la DDR (Direction du dévelop-
pement rural), la DDE-E (Direction du
développement économique et de l’envi-
ronnement), Arbofruits ou encore les
organismes de recherche et, bien sûr,
les producteurs. Objectif ? Échanger au
maximum, malgré le millefeuille de com-
pétences, afin de pouvoir réagir rapide-
ment. «
Nous avons mené une enquête
afin de retrouver d’autres épisodes de
pullulation de papillons piqueurs en
Calédonie. Nous avons recensé trois
épisodes, liés à la sécheresse à chaque
fois. Le plus gros épisode remonte à
vingt ans. Il y avait eu une chute de
40 % des volumes commercialisés au
marché de gros,
rapporte Sophie Tron.
Cette année, la plupart des Navel ont
été perdues, mais il y aura des Valen-
cia et des Cadenara dès le mois de
juin
», souligne-t-elle.
F
ILETS ET ENGRAIS DE
POISSON
Grâce au réseau d’épidémiosurveillance,
l’alerte contre le papillon piqueur a pu
être donnée quinze jours avant l’attaque.
Des consignes ont ainsi pu être passées
aux producteurs pour qu’ils récoltent
plus tôt que prévu, même si les fruits
moins mûrs se vendent moins bien.
«
J’avais remarqué une pullulation
de chenilles sur les érythrines, ce sont
Les mandarines Ponkan sont elles aussi touchées par le papillon piqueur.
REPORT
AGE
REPORT
AGE
“
Les papillons
commencent à
disparaître quand la
température chute à
12 ou 13 degrés
la nuit
”
Sophie Tron, coordinatrice du GDSV.