Construire | Juin 2022

juin 2022 LE MAGAZINE DE L’HABITAT ET DE LA DÉCO EN NOUVELLE-CALÉDONIE Magazine offert avec les Nouvelles calédoniennes du xxxxxxxxxwxxxxxxx 2022 les Nouvelles Calédoniennes lnc .nc agazine offert avec les Nouvelles calédoniennes du 25 juin 2022 SPÉCIALSALON DU JARDINAGE OUTDOOR ARROSEREN TOUTE LIBERTÉ DÉCORATION LERETOURDE LAMOQUETTE ÉLAGUEUR UNMÉTIER ÀLAHAUTEUR

SOMMAIRE Juin 2022 33 CONSTRUIRE est un supplément des Nouvelles calédoniennes (ne peut être vendu séparément) édité par la société MELCHIOR SAS - Société par actions simplifiée au capital de 10 000 000 F CFP - 41/43 rue de Sébastopol, BP G5, Nouméa - Téléphone : 27 25 84 - Fax : 27 94 69 - Principaux associés : Famille Jeandot, MO5, EPKO - Présidente : Johanna Jeandot - Directeur général et de la publication : Yves Delauw - Rédactrice en chef des magazines : Patricia Calonne (27 94 62) - Journaliste : Aurélia Dumté, mail : aurelia.dumte@lnc.nc - Maquette : Pôle Mags/Ögann - Service commercial publicité : directrice commerciale : Sabrina El Mahhari (74 45 19), Sophie Dantoing (76 74 86) - Studio PAO : Melchior SAS - Impression : IRN SAS : 22 500 exemplaires - Crédit photos : DR - Photo de couverture : DR. « La reproduction ou l’utilisation, sous quelque forme que ce soit, de nos articles ou informations est interdite. » 04 Actus 08 Salon Outdoor 16 Dossier L’arrosage automatique facilite la vie 26 Focus métier Élagueur 33 Zoom sur Les drains paysagers Décoration 36 Dossier La moquette retrouve ses lettres de noblesse 44 Matériaux techniques Skinrock, la pierre naturelle Construction 46 Dossier À la chasse aux nuisibles Pratique 56 Repérages 58 À votre service 36 26 16 33

Actus Locales En Nouvelle-Calédonie, le taux d’équipement en chauffe-eau solaire atteint à peine 25 %, « alors qu’il dépasse les 70 % dans les autres territoires d’outre-mer », affirme Laurent Fischer, à la tête du distributeur Syrius. Le principal frein pour les ménages : l’investissement de départ, qui peut atteindre 360 000 francs pour un foyer de quatre personnes. Pour faciliter l’accès à ces équipements qui permettent de produire une énergie « propre », l’Agence calédonienne de l’énergie (ACE) et l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) se sont donc rapprochées du cluster calédonien de la maîtrise de l’énergie, Synergie, qui réunit notamment les quatre principaux distributeurs de chauffe-eau en Nouvelle-Calédonie. Energie Nouvelle, Calpak et les fabricants Sun Ray et Syrius représentent à eux quatre soixante-dix salariés et un milliard de chiffre d’affaires. Ces acteurs se sont associés à la Société Générale, à la BCI et à la BNC. L’objectif : s’accorder pour proposer un crédit à la consommation à faible taux afin de faciliter l’acquisition de ces appareils. « Il s’agit d’un taux à environ 3 %, alors que certains crédits à la consommation peuvent parfois atteindre 10 % », précise Laurent Fischer. Ce dispositif, appelé Crédosol, permet ainsi d’étaler le financement sur cinq à sept ans. « Ainsi, les mensualités ne dépassent pas les 4 000 francs, assure le distributeur. Soit un tarif similaire à ce qu’on débourse lorsqu’on utilise du gaz. » Grâce à ce dispositif, lancé en février, les professionnels du secteur ont déjà remarqué un regain d’intérêt pour les chauffe-eau solaires sur le Caillou et une hausse de leur visibilité. D’autant que ces équipements bénéficient déjà d’un abattement de 35 % au travers de la défiscalisation. Jéromine Doux Casa Près de 300 m2 de déco La franchise de décoration Casa a ouvert ses portes à Nouméa en avril. Un espace de vente de 290 m2 situé dans la galerie Quartier Alma. «Casa est fortement implantée en Europe. C’est une enseigne belge spécialisée dans la décoration et les cadeaux pour la maison et le jardin », explique Valérie Raffin, responsable marketing et communication pour Ballande SAS. On y trouve du petit mobilier, des miroirs, des luminaires et des suspensions, de la vaisselle originale, des plantes artificielles et, pour parfumer la maison, des diffuseurs de parfums ou encore des bougies odorantes. Le tout dans une ambiance naturelle, avec des tissus aux couleurs pastel, des objets de couleur cuivre ou dorée… Une source d’inspiration pour reproduire chez soi une déco chaleureuse et conviviale. Casa : rue d’Austerlitz, galerie Quartier Alma, ouvert de 8 heures à 18 heures du lundi au samedi. Tél. 23 26 26, Facebook : Casashops Nouméa, www.casa.nc, Instagram : casashops_noumea. 4 Chauffe-eau solaires Le taux d’emprunt revu à la baisse

Actus Locales Une boutique de décoration de chambres d’enfant s’est ouverte à Auteuil. Ma chambre enchantée propose tout ce qu’il faut pour personnaliser le nid douillet de vos bambins dans une ambiance dessin animé. Tous leurs héros s’y trouvent : Pat’Patrouille, les Pyjamasques, My Little Poney, les poupées LOL, les personnages Marvel, les princesses Disney. Le monde des jeux vidéo est également représenté avec Minecraft, il y a même Harry Potter. Licornes et paillettes sont aussi de la fête. Marilyne, la gérante, a ouvert ses portes en janvier, partageant le même local que la boutique ésotérique Yggdrasill. C’est au mois de mai qu’elle a entièrement occupé l’espace, Yggdrasill ayant déménagé à Apogoti. Les parents pourront investir dans des parures de lit, des coussins, des peluches, des coffres à jouets, des veilleuses, des lampes… Des stickers, du petit mobilier et des jouets devraient compléter l’offre durant l’année. En tant que maman de cinq enfants, Marilyne a même pensé à aménager un petit coin pour occuper les bambins pendant que papa et maman font du shopping ! Ma chambre enchantée : RT1, Auteuil, Dumbéa, à côté du restaurant Le Shangri La, ouvert de 8h30 à 17 heures du lundi au vendredi et de 8 heures à midi le samedi. Tél. 26 43 00, Facebook : Ma chambre enchantée. Une salle dédiée à l’e-sport L’association Esport Nouvelle-Calédonie (ESNC) et l’opérateur Internet Lagoon ont travaillé main dans la main pour créer une salle entièrement dédiée à l’e-sport (sport électronique). On y trouve « un poste dédié au streaming avec caméra Ultra HD, des configurations PC survitaminées, une régie de diffusion pour gérer le flux de l’ensemble de la salle en live, une isolation acoustique pour absorber les bruits ou encore deux pods (sièges gamers individuels avec une vue panoramique) équipés du joystick Hotas Warthog de Thrustmaster, le joystick le plus précis et le plus complet du marché, pour le plus grand bonheur des amateurs de simulateur de vol », liste Lagoon. Du matériel à la pointe pour des joueurs qui en profitent sur invitation ou lors d’évènements. L’idée de cette salle unique sur le Caillou est de « réunir les joueurs calédoniens autour et dans un environnement convivial et encadré où ils pourront s’entraider, partager et surtout se confronter. De développer le domaine du streaming et une WEB TV en y intégrant les pionniers du streaming gaming en Nouvelle-Calédonie tout en offrant la possibilité aux nouveaux streamers d’intégrer le projet. Et d’offrir un écosystème e-sportif pour challenger les communautés de gamers », explique l’opérateur Internet. Mais aussi de promouvoir le développement d’une pratique e-sportive responsable et socialement valorisée, avec entre autres des comportements respectueux et responsables sur les réseaux et lors des parties. Le but ultime : découvrir des talents dans le monde de l’e-sport. « Cela va nous permettre de découvrir des personnes avec des compétences qu’elles ne peuvent pas développer aujourd’hui dans leur vie », précise Adrien Ductane, le président d’ESNC. Aujourd’hui le nombre de joueurs est estimé à « plus de 10 000 sur PC, console, téléphone. Mais je pense qu’il y en a, en fait, beaucoup plus. Le problème, c’est que nous n’avions pas d’entité ou de projet sur le long terme, donc les gamers ne se manifestaient pas. » Pour Lagoon, qui s’appuie sur les 62 000 internautes recensés par l’OPT en 2021, « cela représente environ 16 % des internautes, des chiffres donc relativement proches des standards français ». A.D. avec Joanna Jullien Plus d’informations sur Facebook : Lagoon gaming. 6 Ma chambre enchantée L’univers des enfants

Salon Jardinage &motoculture (sous réserve de modification de dernière minute) LISTE DES EXPOSANTS ACROBAT SOLAIR n°100, 101 AFFUTNC n°25 ALERIC n°160 AM PAYSAGES n°128, 129, 131 AQUAFLORE n°105 AROMATICA n°22 ASS. FLEUR DE PASSION n°30 ASS. TAANÔ n°164 ATOUT VERT n°126, 127 BAN KUN YO n°17, 18, 19 BEE’S GARDEN n°159 BLUESCOPE STEEL n°31, 32, 45, 46 BOIS DU NORD n°102, 103, 112, 113 BOTANEA PEPINIERE SARL n°74, 75 BRIN VEGETAL n° 71, 72 BROUSS NIAOULI SARL n°125 CAFIA n°87 à 90 CALPAK n°104 CARPORT DESIGN n°26, 27 CASH.NC n°24 CHEZ VANESS / HAPPY SHAKE n°133, 134 CHOC IMPORT/LA BONBONNIÈRE n°167 CIPAC INDUSTRIE n°141 à146 et 148 à 153 DUCOS QUINCAILLERIE n°78 DYNATECH n°119 EL CHUROS n°20, 21 Entreprise ROVINOT Paul n°154 EPSILON AGRICULTURE n°73 ETS POMMIER n°84, 86 FLORICOL n°108, 109 FUDGE n°165 GABIONS.NC / MÉDIBÂT n°116 GOMA MILA n°39 GRAINES D’EVEIL NC/GARDEN GROUND n°96 HELICOGNAS n°81, 82 HORTICAL/PROJARDIN n°106 à 107 JARAYA n°23 JARDISPA SARL n°159 JDI PACIFIC SARL n°98, 99 L’ALCHIMISTE EGREGORE n°120, 121 LA BARAQUE À FRITES n°171 LA CAM AIR n°123 LA MAISON DE LA CLÔTURE n°115 LE BROZEC Jeanine n°85 LES HÉLICOGNIAS n°29, 48 LES JARDINS DU CAP n°79 LES VERGERS DE KOE n°38 LILY-CHOU n°172 LSM CONCEPT n°5 LUCKY STAR n°10, 11, 12 M. BALLET Guy n°157 M. COFFEE n°130 M. PERSAN Karl n°97 M. ZAHN Michel n°138 MANGO SCA n°49 à 55, 64 à 70 MARCONNET LOCATION SERVICES n°57 à 59 et 60 à 62 Mme AKARO Emérentienne n°165 Mme HOLERO Patricia n°169 Mme KAINDA Charline n°166 Mme NEWEDOU Simone n°170 Mme Nicole AKARO n°41 Mme WAKA AWA JEANNE n°118 O’JARDIN DES FÉES n°147 PACIFIC MOWERS n°56, 63 PAITA ORCHIDEES n°155, 156 PEPINIERE CHUNG n°91 à 94 PEPINIERE DE LA RIVIERE BLEUE SCA n°36, 37 PEPINIERE DE NASSANDOU n°6 à 9 PEPINIÈRE DE VOH n°135 PEPINIERE LA TAMOA n°33 à 35, 42 à 44 PEPINIERE LE PHOENIX n°1 à 4 PÉTALES & PASSIONS n°122 PHIL’S JUICE n°168 PROBATIMENT n°114 PROTERMITE SARL n°114 QUINCAILLERIE CALEDONIENNE n°95 ROBINSON GARDENS n°47 SHAKA ICE n°28 Snack SURABAYA restauration SOLAR CONCEPT n°40 SOLUTION IDEALE n°80 SOPROTEC n°77 SPA CENTER DE NOUVELLECALEDONIE n°76 SUNRAY n°161 à 163 SUNZIL n°111 SYRIUS SOLAR INDUSTRY NC n°83 VERT PLAISIR n° 71, 72 YUMI TRUCK n°13, 14 HORAIRES D’OUVERTURE DU SALON Du Jeudi 30 juin au samedi 2 juillet 2022 de 8h30 à 18h Et le dimanche 3 juillet 2022 de 8h30 à 17h ENTRÉE GRATUITE 8

Salon Jardinage &motoculture Du 30 juin au 3 juillet prochain, la maison des Artisans organise le 29ème Salon « Jardinage & Motoculture ». C’est toujours une grande joie lorsque le mois de juillet arrive, car le temps est venu de transformer le site du Parc des expos de Nouville en un immense jardin de 7 000 m2. Le salon Jardinage & Motoculture est le rendez-vous de tous les Calédoniens depuis sa création et est devenu une tradition. Il constitue un lieu de rencontre privilégié entre des professionnels du jardin passionnés et des visiteurs toujours émerveillés par autant de verdure, de formes et de couleurs. Ainsi un détour par le salon vous permet bien sûr de trouver la plante qui manque à votre jardin ainsi que les précieux conseils dispensés par les quatre-vingt-cinq exposants du salon, mais c’est aussi l’occasion d’une promenade apaisante. Deux autres domaines non moins importants sont également mis en valeur. La motoculture est aussi représentée. Une large gamme de machines toujours plus performantes et sophistiquées est présentée. Qui dit aménagement paysager dit mobilier, poteries, statues, deck et barbecues. Là encore, nombreux sont les stands qui répondent à vos besoins. Pour le côté animation, le traditionnel jeu de la bûche connaîtra sans doute un franc succès comme chaque année. Pour cette 29ème édition, notre fidèle partenaire, la société Soprotec, offre un magnifique lot : une tronçonneuse d’une valeur de près de trente-deux mille francs pour un concours unique où les dames et les messieurs s’affronteront. Pour le côté pratique, la maison des Artisans met en place pour cette édition un point Information en partenariat avec le Lycée Saint-Pierre Chanel. Les élèves ont pour mission l’accueil, le renseignement et l’orientation des visiteurs à l’intérieur du vaste espace du Parc des expos. Je termine avec cette citation du jardinier-paysagiste et écrivain français Gilles Clément, pour souligner l’esprit de ce salon : « Celui qui s’occupe d’un jardin vit dans la surprise. Une surprise presque toujours heureuse, qui éloigne la nostalgie ou les sentiments négatifs ». À tous, visiteurs et exposants, je vous souhaite un agréable salon. Lemot de laprésidente Elizabeth RIVIERE Présidente de la maison des Artisans 29e SALON Jardinage&Motoculture 9

10 Toute lamachinerie pour le jardin Philippe Deschamps est un homme aux multiples vies, et vraisemblablement aux multiples bras ! Cet ancien professeur de mathématiques, moniteur d’auto-école, physio-biologiste, s’est lancé en 2016 dans l’agriculture. Il amasse alors des mètres cubes de déchets verts et commence à les composter. « Dans les règles de l ’art, précise-t-il. En respectant les normes, et après avoir effectué une formation en Nouvelle-Zélande. » Epsilon agriculture est née. Mais Philippe Deschamps ne se contente pas de composter des déchets verts. Son entreprise propose aujourd’hui tout ce qui touche à la terre, du compost à la récolte en passant par les engrais, les plants, le paillage… L’entreprise est certifiée biologique. L’entrepreneur s’attache à récupérer le plus possible autour de lui, à réutiliser, recycler, valoriser et produire ainsi le moins de déchets possible. Ses sacs sont récupérés à l’OPT et les bouteilles viennent de la ferme de Sarraméa. Au salon, il proposera du compost, du terreau, du paillage, de la terre végétale en vrac. Une technique de vente qui permet de baisser sérieusement les prix. Attention à bien prévoir vos sacs ! À la vente également : de l’engrais liquide, en poudre ou en granulés, fabriqué localement et biologiquement. Mais aussi des constituants de l’engrais : son fameux jus de plumes « pour favoriser la croissance racinaire et donc la fructification », la poudre d’os calcinés, « plutôt adaptée aux cucurbitacées, elle rend les sols moins acides », ou encore du biochar, ou charbon vert, du charbon réalisé à très haute température. Philippe Deschamps proposera également des orchidées, des plants d’arbres fruitiers, de la tourbe de coco…Si vous le ratez au Salon du jardinage, retrouvez-le au marché de gros de Ducos tous les samedis matin. Epsilon Agriculture : tél. 82 10 04 et sur Facebook. Robinson Gardens a ouvert ses portes rue Burck, à Robinson, en décembre 2020. Nadège Colot, qui fait partie des trois gérants, est à la caisse, à la vente et au conseil. Cette ancienne policière municipale oriente les clients pour le meilleur achat possible. La jardinerie est spécialisée dans la motoculture. Nadège et son mari Julien proposent en exclusivité des marques comme Solo by Al-Ko, une marque allemande qui produit des débroussailleuses, des taille-haies, des tronçonneuses…La marque Worcraft est spécialisée dans l’outillage électroportatif, pour le jardin comme pour la maison. Masport, de Nouvelle-Zélande, fabrique des barbecues haut de gamme et des cuisines extérieures tout inox d’excellente facture. Autre spécificité de Robinson Gardens, elle représente la marque calédonienne Dockyard qui distribue des groupes électrogènes, des tarières, des pompes à eau, des broyeurs, etc., sur tout le Caillou. Une marque très accessible, avec des débroussailleuses d’entrée de gamme à 17 900 F et des tronçonneuses à 15 900 F. Pièces détachées, fil… le service après-vente est évidemment assuré. Robinson Gardens misera au Salon du jardinage sur son matériel de motoculture. Mais à la boutique, on trouve également tout le nécessaire pour le jardin comme des terreaux, locaux et importés, des engrais, des produits phytosanitaires, du petit outillage, et, bien entendu, des plantes. Plusieurs pépiniéristes déposent leurs productions, comme celui de la rivière Bleue ou la pépinière Botanéa à Dumbéa. Robinson Gardens : 23, rue André-Burck au Mont-Dore, tél. 43 02 77 et sur Facebook. De la terreà la récolte, en bio et sans déchets Salon Jardinage &motoculture

Les couteaux nous accompagnent au quotidien sans même que l’on en prenne réellement conscience. Mais lorsqu’ils ne coupent plus, c’est la catastrophe ! Eric Vialatte a monté son camion itinérant d’affûtage de couteaux et d’outils de coupe pour les professionnels il y a déjà trois ans. La semaine il rencontre les professionnels – paysagistes, cuisiniers, coiffeurs –, les week-ends il gare son camion au marché de la Moselle ou sur les salons. C’est au contact des particuliers qu’il a développé une gamme de coutellerie de cuisine, pliable et de chasse. Il propose des couteaux japonais, « très à la mode depuis quelque temps », mais aussi des lames finlandaises, françaises, allemandes… « Il y a d’excellents couteaux partout dans le monde », indique le professionnel. Éric Vialatte travaille avec deux sculpteurs locaux, Koko de Lifou et Audrey de Pouébo, pour graver les manches de certains couteaux et ainsi proposer des pièces uniques. Les couteaux de la gamme de chasse sont tous vendus avec un étui en cuir réalisé par Sylvain, artisan lui aussi installé au marché de Moselle (stand « Les Cuirs ») et sur les foires. Éric Vialatte vend des pierres d’affûtage, des fusils à aiguiser et des affûteurs au carbure : « À la maison, on coupe, on aiguise, on coupe, on aiguise…Mais à un moment, il faut recréer le fil de la lame, et là, il faut affûter », explique-t-il. Sur le salon, Éric Vialatte proposera essentiellement de la coutellerie. Pour confier vos lames, rendez-vous au marché de la Moselle ou au marché de gros de Ducos. Affut’NC : tél. 76 26 32. Mail : affutnc@gmail.com et sur Facebook. Des lames originales et de qualité 12 Des plantes pour s’émerveiller La pépinière O’Jardin des Fées vend des plantes locales diverses : anthuriums, épines du Christ, aloès, fougères... De nombreuses variétés à feuilles ou à fleurs, d’ombre ou de soleil. Olivia cultive toutes ses protégées avec soin et attention. « Nous sommes une petite structure de taille familiale et artisanale. Nos plantes et fleurs sont “élevées” à Dumbéa, sans aucun engrais ni pesticide », précise la jardinière. Sur le salon, auquel O’Jardin des Fées participe depuis plusieurs années, les visiteurs trouveront des spécimens de taille moyenne à grande, avec des petits pots pour les petits prix, le tout « dans de jolis pots colorés et joyeux ». Olivia est « passionnée par le monde végétal en général. Travailler avec la terre et les végétaux, c’est s’offrir du travail aussi difficile et physique qu’agréable et apaisant. Voir les plantes s’épanouir, nous donner le “beau”, constamment, gracieusement, c’est un émerveillement au quotidien quand on sait regarder et apprécier. C’est aussi, en ces temps agités, des occasions répétées de faire le calme en soi et de s’adapter au rythme des saisons, à ce qu’impose la Nature. Même si la Niña est super capricieuse et nous complique la donne. » Sur le salon, Olivia et son équipe seront des « petites fées sympas qui essaieront de faire votre bonheur avec de belles plantes et fleurs ! » O’Jardin des Fées : tél. 97 90 29. Salon Jardinage &motoculture

13 Salon Jardinage &motoculture Le Salon du jardinage est évidemment un rendezvous important pour les vendeurs de tondeuses à gazon et d’autoportées. Steven Attneave participe à chaque salon depuis l’ouverture, il y a cinq ans, de sa petite entreprise familiale, Pacific Mowers, spécialisée dans les autoportées. De l’équipement premier prix facile d’utilisation et adapté aux petits terrains plats jusqu’aux gros engins professionnels, le gérant importe toutes les gammes. Et ce dans plusieurs marques : du Stiga, de l’entrée de gamme légère plus adaptée aux particuliers, du Masport et de l’Orec, « ce sont des autoportées débroussailleuses capables de passer dans des terrains en friche, elles vont là où les autres ne passent pas. L’Orec est 4x4 », précise Steven Attneave. Les marques Gravely et Hustler proposent des véhicules Zero Turn, sans volant, extrêmement maniables. Mais dans chaque marque, Pacific Mowers importe plusieurs gammes pour répondre à chaque besoin. « L’autoportée, c’est vraiment notre spécialité, explique le gérant. Nous conseillons les clients pour les orienter au mieux vers le produit qu’il leur faut. Nous commercialisons des produits de qualité avec un service après-vente assuré. » Pacific Mowers, c’est une petite structure, où chaque client se sent un peu privilégié, comme un membre de la famille. D’ailleurs, Steven est épaulé par son neveu Shane pour faire tourner la société. Afin de satisfaire tous ses clients, Pacific Mowers propose également des tondeuses et des débroussailleuses. Pacific Mowers : 31, rue Papin, Ducos, tél. 87 09 70 et sur Facebook. Au royaume de l’autoportée

Marie Pranée, chapeau sur la tête, déambule dans ses serres en présentant les plantes avec passion. « Elles ont toutes grandi ici, localement, sans produits chimiques. Elles sont peut-être moins belles, mais il faut penser à la santé ! » souritelle. Elle a monté Païta orchidées en 2006. Surfant sur les différentes modes, Marie a fait pousser des orchidées, des bromélias. Aujourd’hui, ce sont surtout les philodendrons et les alocasias (écailles de tortue) qu’elle nourrit sur son terrain. Bigarrées, bicolores, ses plantes sont toutes différentes. Marie Pranée va tout de même proposer une belle collection d’orchidées sur le salon, comme le sabot de Vénus ou paphiopedilum, ou encore les arachnis, tigrées jaune et marron. Les fruits et les aromates sont aussi une de ses spécialités, avec des plants de pomme Cythère, de la vanille, des figuiers marcottés, des plants de café, de pandanus parfumé (ou pandan), de moringa…Sa petite favorite c’est le quatreépices, ou grand piment, un arbre aux feuilles fortement parfumées originaire de la Réunion : « On trouve des odeurs de poivre, de muscade, de gingembre et de clou de girofle », affirme la pépiniériste en froissant une feuille entre ses doigts. Enfin, les amateurs seront ravis de trouver sur le stand de Païta orchidées, au salon, des plants de liane de Jade, des plantes du bonheur (Zamioculcas zamiifolia ou ZZ), des anthuriums généreux ou des camélias miniatures et en bouton. Marie est connue des clients du marché de Ducos, où elle pose son stand chaque samedi. Païta orchidées : 71, lotissement Carignan, Mont-Mou, Païta, tél. 54 48 30, et sur Facebook. Plantes rares, fleurs ouaromates 14 Tous les goûts sont chezAromatica Les habitués du marché de la Moselle la connaissent sûrement. Voilà bientôt vingt ans que Sophie Masson tient son stand d’épices du monde à côté du boucher. Chez Aromatica, on trouve de nombreuses épices importées d’Inde, du Maroc, de Madagascar, comme le fameux Spigol propre aux paellas, les mélanges d’épices pour réaliser des tajines, des tandooris, des currys, des colombos, ou le massalé de la Réunion. Sophie fait également venir quelques produits du Japon comme la pâte d’ail ou de gingembre cru, l’inévitable wasabi ou la moutarde forte karashi. Chez Aromatica, on trouve de nombreux produits calédoniens, soit en fonction de la saison, comme le curcuma, soit toute l’année, comme le miel, la vanille, les huiles essentielles, les confitures, le sel de Poingam, ou encore les sachets de moringa, de combawa ou de kaloupilé en poudre. Sophie Masson déniche ses produits locaux sur tout le Caillou, des îles Loyauté jusqu’à Poum. Le Vanuatu s’invite également sur son stand avec le poivre et le kava. Au Salon du jardinage, Sophie Masson mettra en valeur essentiellement les épices. Pour trouver les confitures, miels et achards, retrouvez-la au marché de la Moselle, ou à Farino une fois par mois. L’entreprise fournit également de nombreux magasins. Aromatica NC : aromatica.nc@gmail.com et sur Facebook. Salon Jardinage &motoculture

Écolo et pratique 16 Outdoor Dossier L’arrosageautomatique Pour certains, arroser son jardin chaque soir est un moment de calme et de bon temps, qui permet de regarder ses plantes pousser, de vérifier les attaques d’escargots, d’oiseaux ou d’insectes, de surveiller les maladies… Mais nous n’avons pas tous le temps d’assurer un arrosage régulier. L’arrosage automatique, bien installé, assure une bonne gestion de l’eau et un jardin heureux toute l’année.

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Il est une heure du matin sur la place des Cocotiers. Des petits objets sortent du sol. L’arrosage automatique de la ville de Nouméa se met en route. Quelques secondes auparavant, impossible de deviner que des buses se cachaient dans les plates-bandes. L’équipement municipal est tout à fait adaptable au jardin d’un particulier. Car l’arrosage automatique reste accessible s’il est bien organisé et bien pensé. Mais pourquoi opter pour ce système alors que le tuyau jaune et l’arrosoir font bien l’affaire ? L’arrosage automatique présente un avantage principal : l’économie d’eau. Bien mesurée selon les besoins des plantes, distribuée à un rythme adapté en tenant compte de la météo, la quantité d’eau utilisée est alors parfaite. Ni trop, ni pas assez. « Il y a plusieurs raisons de vouloir automatiser l ’arrosage, commence Jean-Louis Caudal, fontainier chez Nouméa Arrosage. La pénibilité de la tâche, le gaspillage de l ’eau, l ’aspect chronophage de l ’arrosage, ou encore les clients avertis qui s’y connaissent en plantes et veulent optimiser leur jardin. » Un plan détaillé Mais l’arrosage automatique, c’est quelque chose qui s’anticipe, se dessine, se soupèse… « C’est bien plus compliqué que ça en a l ’air », affirme Jean-Louis Caudal. Si vous décidez de sauter le pas, il faut commencer par « réaliser un plan de son jardin », indique le vendeur de La Maison Verte. Mais pas un plan à main levée sur du papier blanc ! « Il faut que les cotes soient réelles, ce n’est pas la surface qui compte, mais les distances », insiste Jean-Christophe Mir, chargé d’affaires chez ESQ. Avec votre papier millimétré, votre mètre, votre compas et votre gomme, faites le tour de votre terrain pour réaliser un schéma aussi complet que possible : la maison, les allées, les terrasses, les obstacles divers comme un rocher…Puis le jardin : les massifs, les haies, les arbres, le gazon, le potager…L’aspect technique : les points d’eau, le compteur, la cuve de récupération d’eau de pluie…La topographie : le dénivelé, le voisinage, le vent dominant, la proximité de la mer, les zones d’ombre et d’ensoleillement, la qualité du sol… « Chaque jardin est unique ! précise Jean-Christophe Mir. Et chaque personne est unique. Nous avons cinq fournisseurs, des centaines de buses. À chaque situation son arrosage. » Mais pourquoi donc tant de détails et de précisions juste pour arroser son jardin ? Parce que le but ultime, c’est bien « la gestion optimale de la ressource en eau », glisse le chargé d’affaires d’ESQ. Et pour cela, des professionnels sauront concevoir le système d’irrigation au détail près. « Chez Nouméa Arrosage, nous avons l ’avantage d’être également des paysagistes de formation, nous pouvons donc conseiller le client. » Jean-Louis Caudal tiendra compte, par Outdoor Dossier 18

Outdoor Dossier 20 exemple, des plantes endémiques et indigènes, lesquelles demandent moins d’arrosage que des plantes importées de milieux tempérés. Anticiper l’évolution du jardin Nouméa Arrosage comme ESQ ont un leitmotiv, un conseil récurrent : prévoir ! « On estime qu’un jardin arrive à maturité en dix ans. Il est donc essentiel d’avoir une vision globale de son jardin, mais aussi des travaux potentiels à venir, comme une terrasse, une piscine, un deck, une allée, avant d’installer l ’arrosage automatique. C’est un investissement, en termes financiers mais aussi en termes de travaux. On vient avec des pelles, on creuse des tranchées. Il sera toujours plus économique de rajouter une buse sur un tuyau que de tout casser et de recommencer. Une fois que l ’on a obtenu un beau gazon, personne n’a envie de l ’abîmer ! » explique Jean-Louis Caudal de Nouméa Arrosage. « Il ne faut pas avoir peur d’optimiser l ’installation au départ. C’est un petit investissement à la base, mais cela coûtera beaucoup plus cher de recommencer quelques années plus tard ! » renchérit Jean-Christophe d’ESQ. La cuve de récupération d’eau de pluie Le but de l’arrosage automatique étant d’économiser de l’eau, de nombreux clients arrivent avec l’idée d’associer l’irrigation du jardin à leur cuve de récupération d’eau de pluie. « C’est très bien », confirme le vendeur de La Maison Verte. Mais Jean-Louis Caudal prévient : « En période de grosses pluies, votre cuve de 5 000 L va se remplir très rapidement. En période de sécheresse, elle va se vider très rapidement ! Il faut donc coupler la cuve avec le réseau d’eau de ville. Mais si l ’installation est mal faite, il peut y avoir un effet siphon, l ’eau de pluie peut passer dans votre réseau d’eau de ville. Il faut donc sécuriser le branchement. » Le programmateur Une fois le plan du jardin réalisé et la question de la cuve de récupération d’eau de pluie réglée, il est temps de s’équiper. En fonction de toutes les informations fournies, le professionnel conseillera le client. La base de l’arrosage automatique, c’est évidemment le programmateur. Il en existe une foule. Du manuel à piles à brancher sur le robinet au modèle connecté, équipé de diverses sondes, rangé dans un regard, protégé. Il peut sembler superflu de s’équiper d’un système d’irrigation connecté, mais les avantages sont si nombreux qu’il serait dommage de passer à côté. « Ça rend l ’arrosage sexy ! s’amuse JeanLouis Caudal de Nouméa Arrosage. Mais surtout, ceux qui ne s’y intéressaient pas avant s’y intéressent aujourd’hui. » Sans aucune sonde ni autres gadgets, le programmateur connecté vous permet déjà de contrôler votre arrosage à distance. Parfait pour les voyageurs. Il permet donc si besoin d’arrêter l’arrosage en cas de pluie. Il renseigne aussi sur la consommation d’eau. En ajoutant un

Outdoor Dossier 21 Quelques astuces Lorsque le gazon est jaune, c’est qu’il a soif. Faux ! Il est inondé ! Lorsque le gazon a soif, il ne se redresse pas quand on le piétine. Attention à ne pas coller le gazon à la maison. Lors de son arrosage, les murs et les fondations de la maison baigneront régulièrement dans l’eau. Il vaut mieux réaliser une bande de propreté en galets, par exemple, autour de la maison, avant d’implanter la pelouse. Calculer le débit Pour calculer votre débit : prenez un seau d’une capacité de 10 litres et évaluez en combien de temps il se remplit d’eau du robinet. Divisez le résultat en secondes par 36. Débit m³/heure = temps de remplissage / 36. Ou regardez sur votre facture d’eau ! Les objets connectés En 2003 apparaît l’un des premiers objets connectés : la lampe DAL de chez Violet. En 2000 est inventée la 3G. En 2007, les smartphones sont démocratisés avec la sortie du premier iPhone. En quinze ans, l’association de la 3G, du smartphone et des connaissances balbutiantes de l’IOT (l’Internet des objets) a permis l’intégration des objets connectés dans notre quotidien : montres, piscines, machines à laver, enceintes, voitures, télévisions, et même arrosage ! Et la technologie n’en est qu’à ses débuts. Le déploiement de réseaux basse fréquence permettant un maillage du territoire pour les objets connectés n’est pas optimal, et d’ici là, la 5G ou d’autres réseaux auront peut-être pris le relais. Pendant ce temps, à New York, les dernières cabines téléphoniques à pièces ont été démantelées, à Sydney on ne peut plus commander au restaurant sans smartphone ni Internet, et à Shanghai, la température corporelle des habitants est suivie en temps réel pour contrôler l’épidémie de coronavirus (et la population !)

pluviomètre, l’arrosage s’arrête automatiquement lors d’averses. Avec une sonde hygrométrique, l’arrosage s’adapte à l’humidité du sol et fournit exactement ce dont la plante a besoin. Avec un régulateur de débit, l’application alerte si la consommation d’eau dépasse un certain seuil, voire stoppe l’arrosage. Ce qui représente une sécurité en cas de fuites. Et puis, la technologie étant ce qu’elle est, il est très simple d’ajouter d’autres options comme par exemple l’éclairage du jardin. Les arroseurs Il faudra ensuite adapter la taille du tuyau. Elle se calcule par rapport à votre débit au compteur et à la surface de votre terrain. Il existe différents types de buses en fonction des besoins en arrosage. Les turbines permettent d’arroser de grands espaces, jusqu’à 14 m environ (le vent peut fortement réduire la distance !), ce qui est parfait pour la pelouse. Les tuyères sont plus petites, elles arrosent donc de plus petits espaces, et leur buse est réglable, permettant d’opter pour un quart de cercle, un demi-cercle ou une corolle complète. Ce qui permet d’arroser le gazon dans un coin d’allée, sans arroser le chemin ou le mur de la maison ! Turbines et tuyères sont escamotables. Invisibles lorsque l’arrosage est à l’arrêt, elles sortent de terre grâce à la pression de l’eau. C’est esthétique, et on ne les casse pas en passant la tondeuse ou en jouant au ballon…L’arrosage automatique dure environ 4 à 9 minutes, sur un rythme à adapter au climat et à l’environnement. « En ce moment, sur Nouméa, il est de deux fois par semaine. » Les arrosages en jets doivent se recouper pour un arrosage optimal du jardin, et ne laisser aucune zone sans eau. Le goutte à goutte est un tuyau assez fin qui serpente le long des massifs, des haies, des potagers, distribuant de l’eau au travers de petits trous réguliers. « C’est le système le plus simple et le plus économique, estime Jean-Christophe Mir. Il permet de quantifier complètement l ’eau utile et nécessaire. » La micro-aspersion projette l’eau en gouttelettes à très courte distance, elle est idéale pour les massifs de fleurs, les petites serres avec des plantes fragiles comme les orchidées, ou les plantes aromatiques, les fraises en jardinières, mais « il faut faire attention avec les plantes sensibles aux champignons, comme les tomates ou la salade, prévient le fontainier de Nouméa Arrosage. Depuis les confinements, il y a de plus en plus de petits potagers chez les particuliers, nous avons une demande en hausse pour ce genre d’arrosage. » L’entretien « Si on veut, l ’entretien peut se limiter à changer les piles de son programmateur une fois par an », commence JeanOutdoor Dossier 23

Outdoor Dossier 24 Louis Caudal. L’entreprise Nouméa Arrosage propose un contrat d’entretien avec ses installations. Avec les programmateurs connectés, la vérification de l’installation est simplifiée. « Une fois par mois, on peut aller dans son jardin, allumer les arroseurs tour à tour, et vérifier que tous fonctionnent. » Quant aux matériaux, c’est dans l’ensemble du polyéthylène, « un plastique qui a une durée de vie de 25 ans ! » selon Nouméa Arrosage. « Les fournisseurs utilisent de plus en plus de matériaux recyclés pour les tuyaux, c’est quand même du plastique enfoui, il y a donc une vraie réflexion environnementale », souligne de son côté JeanChristophe Mir, d’ESQ. Et puis un jardin, c’est vivant, il faudra donc toujours vérifier que les petites bêtes ou les maladies n’aient pas attaqué les fleurs et le potager, il faudra toujours retirer les plantes indésirables, enlever les branches des palmiers…À moins, bien sûr, que vous ayez un jardinier. Alors, dans ce cas, profitez des transats en admirant votre jardin se faire arroser. L’arrosage automatique, c’est aussi une vraie plus-value pour votre maison. Le jardin est beau, bien entretenu, l’arrosage automatique fonctionne, « il faut le voir comme une piscine ! » « Il y aune vraie réflexion environnementale » Jean-Christophe Mir, d’ESQ

Thomas Rizzi est élagueur professionnel depuis dix ans. Il est très attaché à la sécurité, élément essentiel de son métier. En Nouvelle-Calédonie, on connaît l’importance de l’élagage. À chaque début de saison chaude, on sait qu’il faudra faire appel à un professionnel pour gérer les arbres autour de la maison afin de se protéger durant les cyclones. Le métier d’élagueur comporte de hauts risques, entre le travail encordé et l’utilisation d’outils de coupe. Rencontre avec Thomas Rizzi, d’Élagage évolution. Àunfil dans la canopée Voilà un métier qui demande beaucoup d’aptitudes : de la concentration, une bonne forme physique, une grande rigueur, et l’amour de la nature. Mais il exige surtout de ne pas avoir le vertige.Thomas Rizzi est élagueur professionnel depuis dix ans et l’un des avantages du métier, selon lui, « c’est la vue ! » Thomas bénéficie de paysages époustouflants au-dessus de la canopée, dans des lieux parfois exceptionnels. Un métier que le trentenaire effectue avec passion mais surtout avec rigueur. S’agissant de monter à un arbre, parfois à plusieurs dizaines de mètres de haut, accroché à un système de cordes, tout en maniant des tronçonneuses professionnelles pouvant peser jusqu’à neuf kilos, on imagine facilement le cumul de dangers potentiels. Thomas a grandi à la campagne, dans la région de Gênes en Italie. Il s’oriente alors tout naturellement vers des métiers en extérieur. Il passe un diplôme de technicien agronome avec lequel il acquiert « la connaissance de l ’arbre et des plantes », et apprend à tailler des sujets avec peu de hauteur. « J’ai commencé avec les fruitiers et surtout l ’olivier. » Il se spécialise alors dans l’élagage professionnel. « Je savais que ça me plairait. Il y a de l ’action ! » sourit le jeune homme. « Au début c’est beaucoup de taille légère, de la taille sanitaire dans les parcs privés et publics de la ville. On faisait tout à la scie à main. » Une histoire de cordes… Thomas Rizzi élague ou abat un arbre en toutes situations, « tant que cela ne met pas ma vie en danger », précise-t-il. Ce professionnel n’effectue que des travaux encordés, jamais avec une nacelle. « Il faut apprendre à évaluer les risques. Lorsqu’il y a un accident, ce n’est pas une entorse ! » Dans ces conditions extrêmes,Thomas est très attaché à la sécurité et donc à son matériel. Il y a d’abord le matériel de grimpe – baudrier, corde de travail – « qui OUTDOOR Focus Métier 26 © Delphine Mayeur

OUTDOOR Focus Métier 28 nous permet de nous déplacer à l ’intérieur de la couronne de l ’arbre, le houppier, la partie branchue, et de descendre en rappel ». Il y a aussi la longe de maintien qui « nous aide à nous déplacer dans l ’arbre et nous stabilise lors des actions de coupe ». Les élagueurs montent et descendent régulièrement, ils utilisent donc des systèmes spécifiques de grimpe. Et comme le métier est particulièrement dangereux, ils utilisent deux cordes de maintien : « une longe souple et une longe armée », une corde avec un câble en acier afin d’éviter tout accident lors de l’utilisation des outils. Enfin, pour grimper, l’élagueur s’équipe de griffes, sortes d’attelles à attacher aux chevilles avec un pic latéral qui rentre dans l’écorce de l’arbre. « Ce sont des alliés indispensables à l ’ascension des fûts lisses comme les palmiers, les pins colonnaires. » …et de lames Évidemment, les équipements de protection individuelle font eux aussi partie de la panoplie, avec un casque, des vêtements anti-coupure. « Ce sont des vêtements en fibres de Kevlar qui, en cas de contact, bourrent la cloche d’embrayage et bloquent la chaîne de la tronçonneuse. » La rigueur de Thomas Rizzi en termes de sécurité s’applique à l’entretien de ses outils de coupe. Son matériel est graissé, nettoyé, entreposé avec précaution après chaque chantier. « J’affûte moi-même, à la main, mon matériel de coupe. Sinon, c’est comme si on essayait de couper un oignon avec un couteau à beurre. » On imagine mal un chef cuisinier travailler avec des couteaux non aiguisés. « La priorité numéro un, c’est de ne pas se blesser, donc, de ne pas se presser. » La majorité des accidents de travail sur les chantiers ont lieu quelques minutes avant la fin, l’ouvrier accélérant le rythme pour terminer sa tâche à tout prix. « Si je me dis “Allez Thomas, accélère, tu as bientôt fini’’, j’arrête toutes les machines et je reviens le lendemain. » Thomas travaille avec des scies et des tronçonneuses « conçues pour être utilisées d’une seule main » et une tronçonneuse d’abattage, un engin de grosse cylindrée. Élaguer se fait à deux L’un de ses outils préférés reste la scie à main. « Ce sont des lames extrêmement tranchantes que je fais venir du Japon pour ébrancher les pins colonnaires et pour toutes les branches d’un diamètre inférieur à dix centimètres. Cela permet de gérer la coupe, l ’outil est plus maniable. Et c’est agréable de travailler sans bruit. Enfin, ça évite d’avoir 5 à 6 kilos sur le dos. Ça ne vole pas une tronçonneuse ! » Autre paramètre de sécurité essentiel, le binôme. Les élagueurs travaillent toujours à deux. Pour sécuriser la descente des branches, pour les gérer une fois au sol, mais aussi pour assurer en cas de pépin. « Mon coéquipier est au sol. Lorsque l ’on est amené à travailler dans des conditions spécifiques, audessus d’un toit, de lignes électriques, d’un jardin, on utilise la technique de la rétention : c’est une corde qui assure la descente de la section, et qui est gérée par la personne au sol. » D’autant que certaines sections peuvent peser quelques centaines de kilos. Passion des gros arbres En dix ans de vie professionnelle,Thomas Rizzi a pu réaliser des chantiers impressionnants ou originaux, comme abattre un manguier autour duquel la propriétaire Afin de valoriser les déchets verts, Thomas a lancé sa scierie artisanale. Il propose de belles pièces de bois. © Delphine Mayeur

avait construit sa salle de bains, ou tomber un pin colonnaire de 38 mètres. En même temps le Génois a un « faible pour les très grands arbres, et ici, en Calédonie, il y a des molosses ! J’ai vu de très beaux spécimens de pin colonnaire, de tamanou. » Avant tout,Thomas est un passionné de plantes, de nature. « Un arbre n’a pas besoin d’être élagué, c’est une nécessité humaine. Certains arbres cicatrisent mieux que d’autres. Pour moi, plus on coupe des petits diamètres, mieux c’est, pour éviter que la pourriture et les champignons ne pénètrent trop dans l ’arbre. » Thomas estime que 80 % de ses interventions sont du domaine de la sécurisation des biens, une petite partie concerne la sécurisation des personnes comme dans les espaces publics, les parcs de jeux, et une autre partie consiste à de la taille sanitaire : retirer des branches mortes, ou dégager celles coincées après un cyclone… Même si son métier est de tailler les arbres,Thomas est plutôt du genre à vouloir les préserver autant que possible. « On peut parfois faire une évaluation des risques : est-ce que l ’arbre met vraiment en danger l ’habitation ? Certains champignons peuvent donner des indications. Un professionnel, la société Pakaï, effectue des diagnostics pour savoir si l ’arbre doit vraiment être coupé. » Les petites bêtes Pour ce qui est des aspects négatifs de son métier, Thomas en voit peu. Mais tout de même, la sève des pins colonnaires ou des banians peut être très collante et salissante, voire dangereuse. En se mettant sur les cordes, elle empêche les systèmes de sécurité de fonctionner correctement. Heureusement, avec l’expérience, l’élagueur apprend à gérer ce genre de désagréments. Autre gêne, les insectes. Bien que Thomas en parle avec désinvolture, car les insectes font partie de la nature, se faire piquer par une guêpe entre les yeux en plein chantier, ce n’est pas toujours bien pratique. « Mais dans l ’ensemble, même avec des piqûres, on continue de travailler. » Si elles sont dérangées, les fourmis peuvent être un vrai souci, elles se glissent sous les vêtements, mordent, de quoi déstabiliser l’élagueur en plein travail à une dizaine de mètres audessus du sol à manier une tronçonneuse. Quant aux scolopendres, « je ne me suis jamais fait piquer, mais je ne mets pas les mains dans les têtes de cocotiers si je ne vois pas ce qu’il y a. Ce sont de vrais nids à scolopendres ! » Finalement, ce qu’il faut, c’est prendre ses précautions, comme dans tout métier. Et puis, rien n’empêchera Thomas Rizzi de profiter d’une vue exceptionnelle, que souvent, il est le seul à admirer, et sûrement le dernier. Il a collaboré à cet article : Élagage évolution : tél. 82 05 86, mail : elagage. evolution@hotmail.com, Facebook : Elagage évolution. OUTDOOR Focus Métier 30 Le bois coupé est valorisé « Je peux avoir entre 2 et 5 tonnes de déchets verts par jour », commence Thomas Rizzi, d’Élagage évolution. Mais que faire de cette énorme quantité de bois à évacuer ? « Cela représente beaucoup de matière qui commence à peine à être valorisée, malheureusement. » Les déchets jetés au centre d’enfouissement de Gadji seront simplement enfouis. Mais la mairie du MontDore et maintenant d’autres communes proposent de broyer les déchets verts et de laisser ce broyat en libre-service pour les jardiniers. Un matériau idéal pour nourrir et protéger ses plantations. « Je travaille avec des agriculteurs pour valoriser mes déchets verts. Ils les compostent dans un coin de leur propriété. » Mais Thomas offre une vraie nouvelle vie aux portions les plus belles de ses abattages. « Depuis deux ans, j’ai investi dans une machine, et quand je coupe une belle essence, je la valorise dans ma petite scierie. Je fais des plateaux que je vends au bouche à oreille ou directement chez certains menuisiers. Tous les bois sont beaux à mes yeux ! Mais j’aime bien le pin colonnaire. Un champignon vit dans cette essence, et quand le bois est coupé, il s’oxyde au contact de l’air et prend une belle couleur bleutée. » Des envies de table basse ou de bar unique ? Thomas aura peut-être la pièce de vos rêves. © Élagage Évolution

« J’ai un faible pour les très grands arbres, et ici, en Calédonie, il y a desmolosses ! » 31 OUTDOOR Focus Métier © Élagage Évolution

Avec les fortes averses qui sont tombées en début d’année, les terrains ont été gorgés d’eau durant de longues semaines, voire inondés. La gestion des eaux pluviales est nécessaire. Elle peut être menée de façon esthétique grâce à un judicieux aménagement paysager. Les drains paysagers Gérer l’eaudepluie enbeauté Même les habitants de lotissements secs et chauds comme Port Ouenghi ont eu les pieds dans l’eau cet été. Autant dire que les chantiers de gestion des eaux de pluie ont augmenté durant cette période. Des travaux lourds, de VRD et de terrassement, avec intervention de pelles…Des chantiers qui ne font pas rêver. Gérer les eaux de pluie est essentiel. L’eau provoque de terribles dégâts, s’insinuant sous la maison, rendant la bâtisse humide, propre au développement de champignons, détériorant les matériaux. Lors de la construction d’une maison, les travaux de gestion des eaux de pluie sont normalement réalisés au moment du terrassement, mais il faut parfois de très grosses pluies pour comprendre qu’ils ne suffisaient pas, ou qu’ils étaient mal dirigés. Il faut alors tout recommencer. « La plupart du temps, OUTDOOR Zoom sur 33

j’interviens dans des maisons déjà construites, commence Kahui Allain, gérant de Kreativ Paysages. Je demande aux clients d’où vient l ’eau, quelle quantité ils ont constatée, où se situent les soucis d’infiltration, d’eau stagnante… J’évalue la faisabilité du chantier, je demande le plan des réseaux. » Le professionnel établit alors un devis. Il décide, en fonction de la topographie du terrain, des systèmes drainants à utiliser : tuyaux, tranchées drainantes, drains français, puits perdu, étang, bassin d’orage…Selon l’accessibilité, Kahui Allain intervient avec une pelle ou à la main. Le chantier est donc impressionnant, détruisant le parking, le jardin ou même la terrasse. La spécialité de Kreativ Paysages, c’est d’être paysagiste et donc d’associer aux chantiers de gestion des eaux de pluie un aspect paysager. « On enlève trop de végétation, la terre n’absorbe plus, elle n’est plus capable de gérer les eaux de pluie naturellement. C’est comme cela partout dans le monde, pas qu’ici. Il y a souvent un problème de conception au départ. Les drains, ils viennent tout de suite, avec tout aménagement. » Kahui Allain a passé un diplôme de paysagiste en NouvelleZélande. « L’aménagement paysager fait partie intégrante de tous les projets, c’est automatique dans la construction d’une maison. » Un jardin écologique et économique L’idée des drains paysagers est donc de rendre la gestion des eaux de pluie esthétique et intelligente, en guidant l’eau dans des parties du jardin pour en tirer profit. Réaliser des bassins, des cheminements de pierre, orienter les eaux de pluie vers des plantes capables d’absorber de grandes quantité d’eau, comme les vétivers ou les héliconias. On trouvera alors des petits creeks enrochés, des bassins à poissons et à grenouilles. Une réflexion est menée sur le lieu pour l’implantation des végétaux : placer les essences qui apprécient les terrains secs ou rocailleux loin des écoulements d’eau, et à l’inverse celles qui aiment avoir les racines dans une terre humide sur le chemin des eaux de pluie. Une réflexion globale, donc, mêlant les connaissances du VRD et celles de l’aménagement paysager. Le tout pour un jardin intelligent et écologique. « Ce sont deux métiers qui devraient communiquer davantage, estime Kahui Allain, afin d’obtenir plus de cohérence dans nos jardins, pour les rendre plus écologiques et plus économiques en eau. » Il a collaboré à cet article : Kreativ Paysages : tél. 78 11 64, Facebook : Kreativ Paysages. OUTDOOR Zoom sur 35

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