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L

a sécurité routière, son

application, son amé-

lioration, passe par de

nombreux points. Le

contrôle technique en fait par-

tie. En Métropole, il est devenu

obligatoire en 1992. Ses objec-

tifs sont donc l’optimisation de

la sécurité routière. Il concerne

l’ensemble des véhicules

légers, c’est-à-dire de moins

de 3,5 tonnes. Le contrôle tech-

nique est un contrôle visuel où

125 points sont vérifiés dont les

incontournables éléments de

sécurité (freinage, direction…).

En France, sa confirmation se fait

par l’application d’une vignette

sur le pare-brise du véhicule et

d’un timbre sur la carte grise du

propriétaire. En Métropole tou-

jours, le premier contrôle doit

être effectué dans les six mois

qui précèdent la date du qua-

trième anniversaire de la pre-

mière mise en circulation du

véhicule. Ce contrôle doit être

ensuite renouvelé tous les deux

ans. Chez nous, rien de tout ça.

Le contrôle technique est obli-

gatoire simplement en cas de

vente du véhicule lors du trans-

fert de carte grise. C’est en fait

pour que le futur acheteur soit au

courant des éventuels éléments

à changer sur le véhicule.

DE GRAVES

CONSÉQUENCES

C’est bien, oui, mais pas assez

évidemment selon des profes-

sionnels locaux comme Jean-

Robert Hervouët, gérant d’un

centre de contrôle technique.

«

On voit arriver de tout dans

le centre. Il y a trop de véhi-

cules dangereux qui roulent en

Calédonie. On parle vitesse,

alcool, mais une voiture en

mauvais état, ça peut tuer aus-

si.

» Effectivement, nous croi-

sons tous, presque chaque

jour, des voitures dans un état

déplorable…Tout ça donne une

vision un peu inquiétante de ce

qui évolue sur la route, avec les

conséquences que cela peut

engendrer.

AUCUNE OBLIGATION

Car ici, en cas de problèmes

décelés sur la voiture lors du

contrôle, le vendeur n’a aucune

obligation d’effectuer les répa-

rations. «

Il y a malgré tout cer-

taines assurances qui, selon le

client, exigent parfois de voir le

contrôle technique. S’il y a un

gros souci, elles peuvent refu-

ser d’assurer le véhicule tant

que les réparations ne sont pas

effectuées

», note Jean-Robert

Hervouët. Méthodique et pas-

sionné dans sa profession, il

avait pourtant, en 2009, rédigé

un dossier complet et des propo-

sitions qu’il avait ensuite transmis

aux institutions, mais «

depuis

rien n’a bougé

», souligne-t-il.

CONTRÔLE TECHNIQUE

VOLONTAIRE

Dans ce dossier était suggérée

la mise en place d’un contrôle

plus abouti, périodiquement

obligatoire, calqué sur le modèle

métropolitain. Au-delà de l’évi-

dente utilité de ces mesures, une

volonté également de progrès

technique et de viabilité de la

part des 8 centres de contrôle de

la Grande Terre qui, pour l’ins-

tant, n’ont pas de longues files

d’attente de voitures devant chez

eux. «

Il y a tout de même des

contrôles volontaires

», précise

Jean-Robert Hervouët. C’est-à-

dire des particuliers conscien-

cieux et méticuleux, qui, dès

qu’ils entendent un bruit sus-

pect sur leur voiture, vont dans

un centre pour faire contrôler

l’éventuel défaut. C’est déjà

une bonne nouvelle… Mais ils

ne sont pas légion comme on

l’imagine.

Évidemment, faire passer un

nouveau texte renforçant les

conditions du contrôle technique

ne serait pas forcément très

populaire auprès de la majorité

des automobilistes, frais supplé-

mentaires et obligations n’étant

pas du goût de tout le monde.

Pourtant, se sentir plus en sécu-

rité sur la route est à ce prix et il

est urgent de s’en préoccuper.

« On voit arriver

de tout dans

le centre »

Le paradoxe

du contrôle technique

Si le contrôle technique existe bel et bien en Calédonie, les conditions sont radicalement différentes

de celles de Métropole. Entre poubelles roulantes et professionnels qui veulent faire bouger les

choses pour assainir le parc automobile, on est au point mort.

Texte : JR Pantaleon