C A T É G O R I E E N V I R O N N E M E N T
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DOS
SIER
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La famille Pasqualini donne une
nouvelle chance aux lave-linge,
réfrigérateurs et autres appareils
électroménagers qui encombrent les
vendeurs, les particuliers et les bords de
route. À Doniambo, une pancarte discrète
signale à peine son entreprise, Eco-
recycle, unique opérateur de traitement
de l’électroménager agréé, depuis juillet
2014, et qui partage un dock de 400 m
2
avec la Société Saint-Vincent-de-Paul.
150 m
2
sont dédiés aux « produits blancs »
– deux fois plus qu’à La Coulée, où l’activité
a commencé –mais déjà, à peine la place de
circuler entre les frigos, fours et machines
réparés, à réparer ou à démonter pour
alimenter le réservoir de pièces détachées.
Ils sont ensuite vendus à un prix «
trois fois
inférieur à celui d'un magasin
», avec
une garantie d'un mois. Et il s’en écoule !
Plus d’une dizaine par semaine, avance
Vanessa Pasqualini, qui compte la matière
première en tonnes : 40 en 2014, 80 l'an
passé, et 80 déjà atteintes en août
2016. «
On parle de nous jusqu’à
Poindimié
», se réjouit Vanessa.
Un partenariat avec Caledoclean
permet aussi de récupérer les
appareils abandonnés dans
la nature et de reverser à
l’association la moitié de leur
prix de vente une fois remis en
état. Une action citoyenne autant
qu’une activité économique. Les
clients ? Pour beaucoup des gens
qui ont peu demoyens, s’installent
ou cherchent de vieux lave-linge
aptes à supporter un groupe
électrogène.
Face aux volumes en constante
augmentation, des discussions
sont en cours avec la province Sud, la ville
de Nouméa et l’Ademe pour construire une
grande « recyclerie ». Un projet d’envergure
qui dépasse la petite entreprise mais sur
lequel elle se positionne comme pionnière.
Un accord avec la Direction de l'emploi
pourrait permettre, dans un avenir plus
proche, un dispositif d’insertion sociale, sur
le travail de démantèlement. L’économie
circulaire en marche.
Une greffe plus que sérieuse en
Californie, une moisson de contacts
au Canada,
une première commande
sous marque américaine grand public
en Australie… Le système de contrôle
d’irrigation Aqualone, mis au point
depuis quinze ans par Bernard Balet, est
en passe de devenir le premier dispositif
«
low-tech
» permettant de révolutionner
l’arrosage sur la planète. Rien de moins.
Sans apport d’énergie, simple d’utilisation,
robuste et sans entretien, Aqualone prend
en compte l’humidité du sol et sa capacité
de rétention, l’hygrométrie, la pluie, la
température, l’influence du soleil et du
vent, et permet, en plus de limiter les
maladies et donc les intrants chimiques,
des économies d’eau spectaculaires.
Testé sur quatre sites à Nouméa, sous
le contrôle de l’Institut agronomique
calédonien, il a généré jusqu’à 90 %
d’économie par rapport aux systèmes
d’irrigation habituels. La commune se
rêve déjà, grâce à la généralisation de ce
procédé breveté, première ville au monde
économe en eau, et la province Nord se
montre «
très intéressée
». Mais le marché
d’Aqualone dépasse largement le Caillou.
Deux universités californiennes,
UC Riverside et UC Davis, ont lancé des
études poussées du produit calédonien –
déjà prix de l’innovation au Salon mondial
de l’irrigation dans cet État fin 2015 – avec
l’objectif d’une publication dans la revue
Nature
. Une certification américaine
ouvrirait définitivement les portes à la
société créée en novembre 2013 pour
la commercialisation de son produit.
«
Mon but final n’est pas de faire du
business, moi je suis un planeur, ce que
je souhaite, c’est que tous les pays du
tiers-monde soient équipés. J’aurais
apporté ma goutte d’eau
», sourit le
passionné, qui a entraîné trois associés
dans l’aventure. En fait de goutte d’eau,
c’est une véritable source de vie qu’aura
générée l’inventeur, alors que 80 % de
la ressource planétaire est absorbée par
l’irrigation, et que le déficit en eau est déjà
largement critique.
Eco-recycle,
le réemploi en action
Aqualone révolutionne l’irrigation