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DOS

SIER

DOS

SIER

Comment un producteur peut-il créer

ses propres débouchés

en valorisant

lui-même ses produits ? Thierry Akinaga,

producteur d’oranges à Méaré (La Foa),

a trouvé une réponse prometteuse. Avec

Katleen Rabah et Gwénola Martinet-Pinto,

il a créé en mars dernier Les Oranges

Locales (LOL). L’objet de l’entreprise : la

production, l'embouteillage et la vente à

emporter de jus d’oranges frais pressé.

Pendant deux ans, Charlie Pinto, le mari

de Gwénola, a travaillé sur le projet. C’est

en Espagne, à Valencia, qu’il a trouvé

l’outil adéquat, auprès des spécialistes des

presse-agrumes Zummo et Zumex. Des

machines qui permettent d’extraire le jus

sans qu’il soit en contact avec la peau des

fruits. Charlie Pinto importe les machines

en exclusivité et met sa licence au service

de LOL.

La toute jeune entreprise prévoit deux

phases. Dans un premier temps, des

machines seront placées, en location,

dans les grandes surfaces du Grand

Nouméa – huit à neuf magasins –, auprès

de bars, hôtels et restaurants de Nouméa,

et sur le site des foires ou salons

via

des

kiosques à l’effigie de LOL. Les oranges

seront fournies en continu et à prix

constant toute l’année. Dans les magasins,

des employés de LOL (12 embauches

prévues) presseront et serviront le jus

dans des bouteilles de 75 cl avec une DLC

de 48 heures.

Si cette première phase est probante,

«

dans un an, on lance la phase 2,

pour toucher toute la Calédonie, sur un

mode semi-industriel

», s’enthousiasme

Charlie. La BNC de La Foa y croit, qui n’a

pas hésité à suivre ce projet, représentant

70 millions de francs d’investissement de

lancement. Dans sa deuxième phase, il

prévoit l’installation sur le site de Méaré

d’une machine capable de traiter 450 fruits

à la minute, avec une pasteurisation à froid

qui permet au jus de conserver toutes

ses propriétés tout en allongeant la DLC

à 22 jours, pour permettre le transport

et la commercialisation dans les petits

points de vente. Les citrons suivront.

Et nos entrepreneurs prévoient de

s’équiper d’une machine qui fabriquerait

les contenants. Ils ont même imaginé un

système de consigne pour les recycler,

et le compostage des peaux d’orange. De

quoi boucler avantageusement la boucle.

Vanessa Nicol se dit «

pédagogue

de métier et d’âme

».

Cette mission

l’habite. Les ouvrages de préparation aux

concours territoriaux qu’elle rédige et

édite, et sa plate-forme Prépa Concours

en sont la récente illustration, mais ils

sont un peu la face émergée de l’iceberg.

Car la jeune femme, hébergée à la

pépinière d’entreprises de la CCI, porte

en elle une infinité de ressources. Cette

littéraire formée au lycée Lapérouse a

d’abord obtenu une bourse au mérite

du consulat de Nouvelle-Zélande grâce

à laquelle elle a pu étudier cinq ans à

Auckland et décrocher un master de

lettres. Celle qui se voyait journaliste,

a finalement opté pour l’enseignement.

Vanessa Nicol est professeure des

écoles depuis 2002. Un métier où elle

a immédiatement réalisé les difficultés

qui se présentent aux enfants qui

apprennent à lire sur des manuels

conçus en Métropole dont les références

culturelles leur sont étrangères. Elle

décide alors de contextualiser elle-

même ses outils, pour «

partir de

l’environnement de l’enfant

».

En 2004, elle crée les jeux éducatifs

Loulou & Toto, qui se déclineront en

neuf versions, primées à Paris en 2008

au salon Univers d’enfants. Si bien qu’en

2009, le gouvernement vient la chercher

pour participer au Grand Débat sur

l’avenir de l’école calédonienne comme

conseillère en politique éducative.

De la même idée qui lui a valu de

concevoir des outils adaptés aux petits

Calédoniens est né le projet d’une

collection dédiée à la préparation des

concours de l’Institut de formation des

maîtres et administratifs. Les candidats

disposent ainsi d’une ressource locale

adaptée. La conception et la rédaction de

la gamme a pris à Vanessa toute l’année

2015. «

J’ai la chance de pouvoir

faire ce que j’aime

», reconnaît cette

fonctionnaire en disponibilité, qui vit de

ses droits d’auteur.

Mais Prépa Concours est aussi une plate-

forme d’apprentissage, qui propose des

cours à distance et sur site une fois par

semaine, et un suivi individualisé. Cette

boulimique ne s’arrête pas là, elle vient

de faire paraître

L’Enseignant malgré

lui

, un livre édité par Amazon grâce au

concours

Les Plumes francophones

,

écrit pour «

aider les enseignants à

trouver leur voie pédagogique

». C’est

son engagement.

Des oranges locales en bouteilles

La pédagogie est sa feuille de route