Previous Page  20 / 68 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 20 / 68 Next Page
Page Background

poulet brésilien à 400 francs

le kilo. Mais il y a un marché sur

le moyen de gamme, estime l’élu de

la province Sud. Il faut intensifier

notre élevage pour être compétitif.

Cela sera toujours mieux que du

poulet américain ou brésilien gonflé

à l’eau et piqué aux hormones. Je

dis toujours que l’on contrôle mieux

ce que l’on produit

. » La qualité et le

prix seront en effet les deux armes à

manier avec précaution dans les années

à venir si la Calédonie veut améliorer

son autonomie alimentaire. L’enjeu n’est

pas anodin. Le prix des denrées alimen-

taires sur le marché mondial augmente.

Récemment, le prix de la viande austra-

lienne et néo-zélandaise a bondi, tiré par

la demande grandissante de la classe

moyenne chinoise. «

Il y a encore vingt

ans, personne n’aurait imaginé que

la viande locale soit moins chère que

l’import

», souligne Nicolas Metzdorf.

Pourtant, en vingt ans, la surface agri-

cole du pays a diminué d’un tiers alors

que les importations ont doublé sur la

même période. La direction est donnée,

mais la route vers l’autonomie alimen-

taire est encore longue.

(*) Réseau professionnel pour une agriculture

innovante et responsable. Ce réseau, tourné

vers des méthodes de production agro-écolo-

giques, intervient auprès des exploitations en

matière d’appui technique, entre autres.

-

20

-

Il y a encore vingt ans, personne

n’aurait imaginé que la viande locale

soit moins chère que l’import

N

ICOLAS

M

ETZDORF

,

ÉLU

À

LA

PROVINCE

S

UD

.

Quel sera l’impact du

changement climatique sur le

système alimentaire des pays

du Pacifique ? C’est la question

sur laquelle la CPS a planché

durant deux ans. «

Le premier

secteur impacté sera celui

de la pêche, révèle Moses

Amos, directeur de la division

pêche. L’augmentation de la

température va tuer les coraux

et donc les habitats des poissons.

Il y aura moins de ressources,

alors que la population va

augmenter et que la pression

sur le milieu sera plus forte

»,

explique-t-il. Les conséquences ne

sont pas à négliger quand on sait

que la pêche côtière représente

90 % de l’apport en protéines dans

le Pacifique. Mais tous les pays de

la région ne seront pas touchés de

la même façon. «

Sur les grandes

îles comme le Vanuatu ou la

Papouasie-Nouvelle-Guinée,

avec de hauts-reliefs, l’impact

du changement climatique se

fera d’abord sentir sur la pêche

côtière. Mais dans les atolls,

c’est d’abord l’agriculture qui

sera touchée, avec des risques

d’intrusion d’eau salée dans les

terres

», souligne Moses Amos.

La CPS a imaginé quatre scénarii

possibles d’ici 2020 à 2030, selon

la typologie des pays et leur

politique déployée. «

Notre rôle

est de donner l’information, il

revient ensuite aux politiques

de prendre les décisions

»,

conclut-il.

L’impact du

changement

climatique

DOS

SIER

DOS

SIER

© Archives LNC

© Archives LNC

Une trentaine d’espèces

de fruits sont cultivées

en Calédonie.

Longtemps élevée au premier

rang des spéculations

agricoles, la filière viande

bovine a fortement régressé

entre 2005 et 2009.