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je dois être moins cher que mes

concurrents. La restauration scolaire

respecte un cahier des charges défini

dans l’appel d’offres. Il y est fait

mention d’obligations en termes de

diététique, de grammage, mais pas

de production locale. Nous sommes

proactifs dans ce domaine, mais

nous sommes limités par une logique

économique puisque l’appel d’offres

est remporté par le moins cher. Si

cela devenait un élément différen-

ciateur de sélection, on pourrait

presque aller jusqu’à 50 % de fruits et

légumes locaux dès aujourd’hui. Le

réseau Repair n’attend que cela “ dis-

moi ce que tu veux et je te le plante ”

me disent-ils.

»

L

IMITER

LE GÂCHIS

Du côté de la Périgourdine, l’objectif

est le même : transformer la production

locale. Mais au lieu de demander aux

agriculteurs de s’adapter à sa produc-

tion, l’entreprise essaie de s’adapter à la

production locale existante pour limiter

le gâchis. «

Nous achetons 120 tonnes

de longes de thon chaque année pour

notre conserverie. Auparavant, le

thon était vendu à la conserverie des

Samoa, et la Calédonie importait du

thon en boîte

», décrit Maëva Gastinel

secrétaire générale de la Conserverie

Périgourdine du Pacifique. L’entre-

prise achète également 120 tonnes de

porc à l’Ocef chaque année et absorbe

toutes les chutes issues de la découpe

des carcasses de bœuf, pour en faire

du corned-beef. «

Cap Agro a permis

de développer des synergies. Par

exemple, nous avons appris que

100 tonnes de squash sont jetées

chaque année car non conformes

pour l’export au Japon. Pourquoi

ne pas travailler sur de la soupe de

squash en conserve ou de la purée

de squash pour la Restauration

française ? Nous étudions ces pistes

actuellement. Il n’y a pas de blocage

économique puisque ces légumes non

-

18

-

La transformation

est la vraie clé de l’autosuffisance

C

HARLES

V

UILLOD

,

MANAGER

DE

C

AP

A

GRO

.

«

La progression des importations

de produits agricoles était

modérée jusqu’en 2004. Elles se

sont accélérées par la suite et

représentent en 2013 plus de deux

fois la valeur enregistrée dix ans

auparavant

», note la Davar dans

une étude intitulée « L’agriculture

calédonienne 2004-2013 ». La

hausse des cours mondiaux a

fortement impacté les importations,

surtout ces dernières années.

Par exemple, la viande bovine

a augmenté de 47 % entre 2009

et 2012. «

On assiste par ailleurs

sur la période à une augmentation

des volumes importés sur des

produits comme les œufs (26 fois

les volumes de 2008), suite à la

baisse de la production locale, ou

encore la viande bovine (3 fois les

volumes importés en 2005), suite

à la chute brutale des abattages en

2005

», cite en exemple la Davar.

La dégradation de la couverture

des besoins se fait également sentir

ces dernières années sur la filière

fruits et légumes. En 2013, les

importations représentaient 22 %

des légumes frais commercialisés

sur les circuits suivis, contre 12 %

en 2008.

Des importations

en hausse

DOS

SIER

DOS

SIER

L’interprofession fruits et

légumes, créée en novembre 2015,

rassemble autour d’une même

table producteurs, grossistes,

distributeurs, mais aussi

transformateurs et restaurateurs.

© Aude-Emilie Dorion

IMPORTATIONDEPRODUITSAGRICOLES

MillionsdeF.CFP

15000

10000

500

0 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013