Previous Page  16 / 68 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 16 / 68 Next Page
Page Background

-

16

-

Paris-Dauphine, président de Cyclope,

le principal institut de recherche sur les

matières premières : «

La production

de nickel a augmenté avec l’entrée en

production de nombreux projets lan-

cés au début du XXI

e

siècle, quand le

cours du nickel affichait 50 000 dol-

lars la tonne. Il s’agit de projets assez

anciens qui ont été relancés plus ou

moins rapidement, ou de nouveaux

projets, exactement comme en Nou-

velle-Calédonie, avec Vale NC et KNS,

illustre-t-il.

L’autre raison, c’est le

développement du pig iron, le nickel

chinois. Au départ, on ne savait pas

l’utiliser pour des usages de bonne

qualité, aujourd’hui, il fait partie

du paysage. Le marché du nickel est

désormais excédentaire.

»

« U

NE CRISE

SANS

PRÉCÉDENT

»

La crise est là, cela ne fait aucun

doute. Ce n’est pas la première que

traverse le marché du nickel, cyclique

par nature (voir encadré p. 15). Pour-

tant, certains soulignent la gravité d’une

situation qui semble vouloir durer plus

longtemps que les crises antérieures.

«

En 2009, les prix ont chuté, mais pas

aussi bas qu’aujourd’hui. Les consé-

quences n’ont pas été aussi sensibles

au niveau de l’emploi par exemple.

À cette époque, on bénéficiait encore

à plein de l’effet des grands projets.

Aujourd’hui, les prix sont très bas, la

crise dure et le contexte économique

est difficile car nous n’avons plus les

grands projets pour nous soutenir

»,

analyse Xavier Gravelat, directeur

général de la société Georges-Montagnat

et président du Syndicat des exporta-

teurs de minerai (SEM).

«

Nous sommes dans une

crise sans précédent car elle

DOS

SIER

DOS

SIER

Unmarché qui s’effondre

«

Au 4

e

trimestre 2015, la livre de nickel a perdu 40 % de sa valeur

»,

note l’Isee dans son point de conjoncture du 4

e

trimestre 2015. Début 2016,

la situation ne montrait pas de signe d’éclaircie avec un prix du nickel à

3,8 dollars la livre en moyenne au premier trimestre.

L’indice de croissance du marché de

l’acier inoxydable s’est effondré, passant

de +8 % en 2014, à -0,4 %, selon une

étude du cabinet Wood Mackenzie.

© Julien Cinier