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DOS

SIER

DOS

SIER

«

Atteindre un coût

de production le plus bas

possible

»

En décembre 2015, la SLN a lancé un plan d’économie pour

près de 10 milliards de francs en 2016. L’une des décisions ma-

jeures est la fermeture de l’atelier de matte, qui produisait depuis

1916. La SLN décide de se concentrer sur sa production de fer-

ronickel avec un objectif de 55 000 tonnes par an. «

La ferme-

ture de l’atelier de matte a été anticipée depuis deux ans. De

14 000 tonnes produites, on est passé à 8 000 tonnes en 2015.

Cette année, la production s’arrêtera au cours du troisième

trimestre

», décrit Jérôme Fabre. Les 70 postes concernés vont

être reclassés au sein de l’entreprise, aucun licenciement n’est

donc prévu.

Une amélioration de la compétitivité est aussi visée. «

Par

exemple, actuellement, lorsqu’on perd une heure de travail à

cause des intempéries, on ne peut récupérer qu’un tiers de ce

temps, selon des accords signés il y a plusieurs années. Nous

sommes en train de renégocier ces accords afin de pouvoir ré-

cupérer entièrement l’heure perdue, en accordant une prime

aux opérateurs. C’est gagnant-gagnant

», estime-t-il. «

On doit

atteindre un coût de production le plus bas possible.

» Le plan

d’urgence de 10 milliards n’est qu’un début. Pour « sauver » la

SLN, Eramet a débloqué 23 milliards de francs. De son côté, la

STCPI (actionnaire portant l’intérêt des trois provinces), s’est vu

proposer par l’État un prêt de 24 milliards maximum pour soute-

nir à son tour la SLN. Les discussions autour de ce prêt se pour-

suivent. Un objectif à moyen terme est affiché : passer de 6 dollars

la livre de nickel en 2015 à 4,50 dollars fin 2017. Pour y parvenir,

le « plan de performance SLN 2018 » est en cours de discussion.

Il prévoirait une baisse d’effectifs de 300 salariés environ sur les

trois ans à venir.

«

Pour la première fois

de son histoire, la SMSP

a demandé de l’aide

»

«

La crise est profonde, tout le monde la subit et nous

aussi. Pour la première fois de son histoire, en vingt-six

ans, la SMSP a demandé de l’aide à la province Nord

pour renforcer nos fonds. Jusque-là, on n’a jamais de-

mandé d’aide de qui que ce soit

», souligne André Dang.

En février dernier, la province Nord a effectivement

débloqué 1,2 milliard, sous forme d’avance en compte cou-

rant, pour soutenir la SMSP. Le retard pris par KNS dans sa

montée en production n’arrange pas les affaires de la SMSP.

Et les turbulences du marché touchent également l’usine de

transformation à Gwangyang. «

En 2016, il n’y aura pas

de distribution de dividendes car nous avons réalisé un

investissement important pour doubler la capacité de

l’usine de Gwangyang. Nous avons aussi investi 16 mil-

liards l’année dernière pour améliorer la production en

Nouvelle-Calédonie*. Seize milliards en pleine crise, cela

permet des embauches et la formation du personnel pour

l’année à venir

», relève André Dang. Mais le P-DG de la

SMSP ne doute pas : «

On surmontera la crise grâce à la

valorisation du minerai en métal.

»

*

Via la Nickel Mining Compagny (NMC), détenue par la SMSP et le

sud-coréen Posco, dont l’activité est d’alimenter en minerai l’usine de

Gwangyang.

«

Démontrer que l’usine

est performante

»

«

Il y aura des décisions plus tard cette année sur les

finances

», commentait Marc Boissoneault, lors de la confé-

rence organisée par le Medef, le 31 mai dernier. Autrement

dit, des choix seront faits lorsqu’il s’agira de construire le

budget de l’année prochaine. Mais pour l’heure, l’usine de

Koniambo nickel continue sa route. «

Il faut démontrer que

l’usine est performante, qu’elle va produire à un niveau

acceptable, de manière durable. C’est notre but

», assure le

président. Mais la preuve va devoir être apportée rapidement

car Glencore, actionnaire à 49 % de l’usine, veut des résultats.

Le four n° 1 doit monter en puissance et la production doit

augmenter. 5 000 tonnes de nickel ont été produites depuis le

début de l’année. Une production de 16 000 tonnes est visée

d’ici la fin 2016. Pour cesser de perdre de l’argent, Koniam-

bo nickel devrait baisser son coût opératoire (cash cost) de

15 dollars US la livre de nickel (en 2015, selon le cabinet

Wood Mackenzie) à 9 000 dollars US la tonne. Pour cela, une

production de 50 000 tonnes par année est envisagée. Ce qui

impliquerait la mise en service du four n° 2 à l’arrêt depuis le

28 février 2016, et donc une recherche de budget, à l’heure

où les comptes sont déjà serrés.

J

ÉRÔME

F

ABRE

,

DIRECTEUR GÉNÉRAL

DE

LA

SLN

A

NDRÉ

D

ANG

,

P-DG

DE

LA

S

OCIÉTÉ MINIÈRE

DU

S

UD

P

ACIFIQUE

(SMSP)

M

ARC

B

OISSONEAULT

,

PRÉSIDENT DE

K

ONIAMBO

N

ICKEL