s’inscrit dans
un climat de morosité
et non pas suite à un boom,
confirme
Thibaut Martelin, directeur général de
SMT (groupe Ballande).
Depuis 2013,
il y a une très mauvaise tendance à
la baisse. Donc, on ne peut pas vivre
sur notre trésor de guerre.
»
C
OUPE
FRANCHE
Combien de temps les opérateurs
vont-ils devoir encore tenir ? C’est la
question sur toutes les lèvres. «
À quelle
vitesse le stock va-t-il se réduire ?
Quand cette tension se reflétera-t-elle
sur les cours ? Les stocks sont tellement
massifs que cela prendra plusieurs tri-
mestres. Il n’y aura pas de remontée
des cours avant deux ans
», s’interroge
Jérôme Fabre, directeur de la SLN.
«
Je ne pense pas que le cours du
nickel descendra beaucoup plus bas,
mais je ne pense pas qu’il remon-
tera non plus, en tout cas, pas tout
de suite,
analyse Philippe Chalmin.
On
peut estimer qu’une nouvelle flambée
des prix aura lieu au cours de la pro-
chaine décennie, portée par la crois-
sance indienne probablement et son
besoin de s’équiper.
»
«
Il y a un signe de retour du mar-
ché : l’écart entre l’offre et la demande
se réduit progressivement,
observe
Jean-Sébastien Baille, de la Dimenc.
Mais tant qu’il n’y aura pas de coupe
franche, avec deux ou trois opéra-
teurs qui décident de se retirer du
jeu, les cours ne remonteront pas.
»
Il n’est pas certain en effet que tout le
monde parvienne à traverser cette crise.
Plusieurs opérateurs ont mis en œuvre
des plans d’économie et d’amélioration
de la compétitivité (voir ci-contre) afin
de limiter la casse. Objectif ? Être prêt
quand les cours remonteront.
-
18
-
DOS
SIER
DOS
SIER
C’est la part des producteurs
mondiaux de nickel perdant de
l’argent, aux prix actuels de l’or
vert sur le marché.
Le fonds nickel
intervient
93 millions de francs : c’est le
montant des cotisations patro-
nales prises en charge au premier
trimestre par le fonds nickel. Elles
concernent les sociétés minières
telles que Montagnat, MKM, Maï
Kouaoua ou encore les sociétés
du groupe Ballande. Lorsqu’il a
déclaré le secteur du nickel en
crise, en février dernier, le fonds
nickel avait établi les règles. Les
cotisations patronales sont prises
en charge à hauteur d’un tiers, à
compter de 25 % de perte de rému-
nération, et graduellement jusqu’à
90 % de perte de rémunération par
rapport au premier trimestre 2015.
«
Par ce concours exceptionnel,
environ 400 emplois pourront
être sauvegardés
», précisait le
fonds nickel. Les sous-traitants
entrent eux aussi dans le champ
d’application du fonds nickel. Huit
entreprises ont été aidées pour un
montant de 23 millions de francs
(prise en charge de cotisations
sociales patronales). L’estimation
annuelle s’élève à 308 millions de
francs pour les sociétés minières
et 100 millions de francs pour les
sous-traitants.
75 %
Chez Vale NC, le coût de production
était de 12 711 dollars la tonne au
premier trimestre 2016. Avec un cours
du nickel à 9 000 dollars la tonne en
moyenne, les pertes sont lourdes.
Le "plan de perforance SLN 2018" prévoit
d'améliorer la productivité de 25 %.
© Julien Cinier
© Vale NC