Previous Page  19 / 68 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 19 / 68 Next Page
Page Background

-

19

-

DOS

SIER

DOS

SIER

RÉSISTER AUX TURBULENCES

Ils ont tous annoncé des plans d’économie et d’amélioration de la

compétitivité. Les opérateurs du Pays s’organisent pour traverser la crise.

«

Changer notre manière

de faire du business

»

«

Vale NC n’a jamais gagné d’argent en Calédo-

nie.

» Les difficultés du géant brésilien sur le Caillou ré-

sonnent d’autant plus fort qu’une crise extérieure s’ajoute

à un démarrage déjà laborieux. L’objectif affiché de

10 milliards de francs d’économie en 2016 apparaît colossal.

Pour l’atteindre, aucun détail ne sera négligé : «

Jusqu’à

présent, le café de la machine était gratuit chez Vale

NC. Désormais, il va devenir payant pour tout le

monde, moi y compris. Cela n’a l’air de rien mais tous

les efforts vont compter

», assure-t-il, citant au passage

l’utilisation de la climatisation ou des voitures de service.

Pourtant, sur les 10 milliards d’économie à trouver, seu-

lement 3 milliards d’économie seront réalisés en interne,

le reste proviendra d’une renégociation des contrats de

sous-traitance. «

L’engagement et la motivation des

sous-traitants dans cette croisade me surprennent

agréablement

», apprécie Daryush Khoshneviss. «

On

propose une façon différente de faire du business, une

manière plus productive. Tout le monde doit changer

sa façon de faire, Vale NC doit changer en interne, ses

sous-traitants doivent aussi changer leur organisa-

tion. Soit on devient plus efficace, soit on ne survit

pas.

»

Vale NC a abaissé son cash cost (coût de produc-

tion) à 12 700 dollars la tonne, un progrès encore insuf-

fisant étant donné les prix du marché. «

On perd moins

d’argent mais on en perd encore beaucoup

», conclut

Daryush Khoshneviss.

«

Maintenir l’activité pour

maintenir l’emploi

»

Le Syndicat des exportateurs de minerai représente envi-

ron un millier d’emplois et deux fois plus de sous-traitants. Les

petits mineurs, eux aussi, doivent se pencher sur leur compéti-

tivité. «

On est entré dans une phase complexe. Même si les

cours s’améliorent, l’obligation de compétitivité va demeu-

rer. Tout le monde fait des efforts, la Nouvelle-Calédonie ne

peut pas y échapper, c’est un mouvement mondial,

estime

Xavier Gravelat.

Mais comment améliorer la compétitivité

alors qu’on a des contraintes sans commune mesure avec

nos concurrents ? Le coût de production d’une tonne de

métal a doublé en dix ans. Les charges salariales et so-

ciales ont augmenté, la pression fiscale et les obligations

réglementaires aussi, alors que les cours ont chuté

. »

La fermeture de l’usine de Yabulu en Australie a privé les

petits mineurs d’un de leurs clients. «

Nous ne sommes plus

en position de force pour négocier les prix, car tout le

monde sait que nous avons perdu le marché de l’Austra-

lie

», commente le président de la SEM. Des demandes d’export

ont donc été formulées au gouvernement pour se rabattre sur

le marché chinois. «

Entre notre demande d’export sur la

Chine et l’obtention de l’autorisation, les prix du minerai

ont été divisés par quatre,

regrette Xavier Gravelat.

Le pro-

blème ce n’est pas de savoir si l’on peut vendre, car il y a de

la demande, le problème est de savoir à quel prix on vend.

L’idée est de maintenir l’activité pour maintenir l’emploi.

À ma connaissance, il n’y a pas encore eu de mesures de

chômage partiel.

»

D

ARYUSH

K

HOSHNEVISS

,

DIRECTEUR

GÉNÉRAL

DE

V

ALE

N

OUVELLE

-C

ALÉDONIE

X

AVIER

G

RAVELAT

DIRECTEUR

GÉNÉRAL

DE

LA

SOCIÉTÉ

G

EORGES

-M

ONTAGNAT

ET

PRÉSIDENT

DU

S

YNDICAT

DES

EXPORTATEURS

DE MINERAI

(SEM)