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DOS
SIER
DOS
SIER
RÉSISTER AUX TURBULENCES
Ils ont tous annoncé des plans d’économie et d’amélioration de la
compétitivité. Les opérateurs du Pays s’organisent pour traverser la crise.
«
Changer notre manière
de faire du business
»
«
Vale NC n’a jamais gagné d’argent en Calédo-
nie.
» Les difficultés du géant brésilien sur le Caillou ré-
sonnent d’autant plus fort qu’une crise extérieure s’ajoute
à un démarrage déjà laborieux. L’objectif affiché de
10 milliards de francs d’économie en 2016 apparaît colossal.
Pour l’atteindre, aucun détail ne sera négligé : «
Jusqu’à
présent, le café de la machine était gratuit chez Vale
NC. Désormais, il va devenir payant pour tout le
monde, moi y compris. Cela n’a l’air de rien mais tous
les efforts vont compter
», assure-t-il, citant au passage
l’utilisation de la climatisation ou des voitures de service.
Pourtant, sur les 10 milliards d’économie à trouver, seu-
lement 3 milliards d’économie seront réalisés en interne,
le reste proviendra d’une renégociation des contrats de
sous-traitance. «
L’engagement et la motivation des
sous-traitants dans cette croisade me surprennent
agréablement
», apprécie Daryush Khoshneviss. «
On
propose une façon différente de faire du business, une
manière plus productive. Tout le monde doit changer
sa façon de faire, Vale NC doit changer en interne, ses
sous-traitants doivent aussi changer leur organisa-
tion. Soit on devient plus efficace, soit on ne survit
pas.
»
Vale NC a abaissé son cash cost (coût de produc-
tion) à 12 700 dollars la tonne, un progrès encore insuf-
fisant étant donné les prix du marché. «
On perd moins
d’argent mais on en perd encore beaucoup
», conclut
Daryush Khoshneviss.
«
Maintenir l’activité pour
maintenir l’emploi
»
Le Syndicat des exportateurs de minerai représente envi-
ron un millier d’emplois et deux fois plus de sous-traitants. Les
petits mineurs, eux aussi, doivent se pencher sur leur compéti-
tivité. «
On est entré dans une phase complexe. Même si les
cours s’améliorent, l’obligation de compétitivité va demeu-
rer. Tout le monde fait des efforts, la Nouvelle-Calédonie ne
peut pas y échapper, c’est un mouvement mondial,
estime
Xavier Gravelat.
Mais comment améliorer la compétitivité
alors qu’on a des contraintes sans commune mesure avec
nos concurrents ? Le coût de production d’une tonne de
métal a doublé en dix ans. Les charges salariales et so-
ciales ont augmenté, la pression fiscale et les obligations
réglementaires aussi, alors que les cours ont chuté
. »
La fermeture de l’usine de Yabulu en Australie a privé les
petits mineurs d’un de leurs clients. «
Nous ne sommes plus
en position de force pour négocier les prix, car tout le
monde sait que nous avons perdu le marché de l’Austra-
lie
», commente le président de la SEM. Des demandes d’export
ont donc été formulées au gouvernement pour se rabattre sur
le marché chinois. «
Entre notre demande d’export sur la
Chine et l’obtention de l’autorisation, les prix du minerai
ont été divisés par quatre,
regrette Xavier Gravelat.
Le pro-
blème ce n’est pas de savoir si l’on peut vendre, car il y a de
la demande, le problème est de savoir à quel prix on vend.
L’idée est de maintenir l’activité pour maintenir l’emploi.
À ma connaissance, il n’y a pas encore eu de mesures de
chômage partiel.
»
D
ARYUSH
K
HOSHNEVISS
,
DIRECTEUR
GÉNÉRAL
DE
V
ALE
N
OUVELLE
-C
ALÉDONIE
X
AVIER
G
RAVELAT
DIRECTEUR
GÉNÉRAL
DE
LA
SOCIÉTÉ
G
EORGES
-M
ONTAGNAT
ET
PRÉSIDENT
DU
S
YNDICAT
DES
EXPORTATEURS
DE MINERAI
(SEM)