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quatre noms pour le Soenc nickel,

dont le mien. Mais ce n’était pas

mon choix

», répète Milo Poaniewa.

À l’époque, il est sans doute le seul à

ne pas se voir dans le fauteuil, car les

autres adhérents, eux, l’imaginent très

bien, depuis quelque temps déjà…

«

L’Usoenc a estimé que j’avais les

connaissances et l’expérience requise

pour la mission

», résume-t-il modes-

tement. Ce que le syndicat demande, ce

joueur du collectif ne saurait le refuser.

Il s’engage donc dans sa nouvelle mis-

sion. Mais avant cela, il confie les rênes

du Soenc nickel à Pierre Tuiteala, son

adjoint. Son passage à la branche nickel

du syndicat aura été marqué par l’ou-

verture à d’autres collèges d’employés

que celui des ouvriers, et par l’ouver-

ture à d’autres entreprises que la SLN

puisque Vale NC et KNS sont arrivés

entre-temps.

Après les 1 100 adhérents du Soenc

nickel, Milo Poaniewa gère désormais

les 6 500 adhérents de l’Usoenc (l’union

des dix Soenc). «

J’aurais aimé avoir

davantage de temps pour me prépa-

rer. Même si j’ai suivi les formations

de la CFDT, il y a certains dossiers

que je n’avais pas pu suivre, comme

celui de la TGC. J’ai dû vite me

mettre dans le bain, c’est la forma-

tion sur le tas !

»

B

AISSE DES

PRIX

Pourtant le discours est déjà rodé :

«

Cela fait plus de six ans qu’on

parle de réformer la fiscalité. La TGC

est la quatrième tentative, il faut

que ce soit la bonne. Mais nous

sommes prudents, notre objec-

tif principal reste la baisse des

prix.

» Parmi les dossiers qui at-

tendent le syndicaliste, il y a aussi

celui de l’emploi et de la formation

professionnelle. L’Usoenc demande

une mise en cohérence des diffé-

rentes actions de formation pour

une vision pays des besoins. «

Les

entreprises consacrent 0,7 % de leur

budget à la formation mais elles

continuent de nous dire que les Ca-

lédoniens ne sont pas assez formés.

C’est donc qu’il y a un problème. Il

faut aussi viser plus haut concer-

nant l’emploi local : de combien de

médecins, d’avocats ou d’ingénieurs

avons-nous besoin ? Il faut connaître

les besoins puis y répondre par la

formation de Calédoniens

», estime-

t-il. La thématique nickel fait toujours

partie des dossiers de Milo Poaniewa,

et encore plus en période de crise des

cours de l’or vert. «

La priorité des

priorités cette année sera le main-

tien des emplois. Il faudra peut-être

passer par des baisses d’horaires ou

de salaires. On l’a déjà fait à la SLN

dans les années 80, on était passé

de 40 heures hebdomadaires à 35

heures. Il y a plusieurs possibilités

comme celle d’instaurer un jour de

chômage par mois

», expose-t-il. Pour

l’Usoenc, la crise ne fait que renforcer

l’idée selon laquelle l’argent du nickel

ne doit pas être une fin en soi mais un

levier de développement et de diversi-

fication économique du territoire.

«

On parle de schéma stratégique

du nickel mais il n’existe tou-

jours pas !

», dénonce t-il. Autant

de dossiers qui l’attendent sur son

bureau pourtant très ordonné. Un

livre sur l’histoire du mouvement

syndical en Nouvelle-Calédonie y

côtoie une revue sur l’épargne sa-

lariale ou encore le catalogue des

formations de l’Institut des rela-

tions sociales… «

Je mesure le poids

de mes responsabilités. L’Usoenc est

la première organisation du terri-

toire, mon équipe et moi allons être

surveillés de près

», reconnaît-il sans

se départir de son calme et de son sou-

rire.

La priorité des

priorités cette année

sera le maintien des

emplois

© Aude-Emilie Dorion