Previous Page  47 / 68 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 47 / 68 Next Page
Page Background

-

47

-

FO

CUS

FO

CUS

La politique publique élabo-

rée par la Nouvelle-Calédonie

avait alors été suivie de près

par l’Union européenne. En

effet, le fonds est débloqué en

plusieurs tranches, qui sont

conditionnées à des résultats,

via

un mécanisme de contrôle

élaboré. «

Dans le cadre du

Fed sur la formation profes-

sionnelle, nous avons évalué

par exemple le taux d’inser-

tion des jeunes formés, le

nombre de formations dis-

pensées, etc. C’est une forme d’inci-

tation à l’amélioration des politiques

publiques

», estime Efstratios Pegidis.

«

Nous avons eu une défaillance

une fois vis-à-vis de ces indicateurs,

concernant le taux de conformité

des organismes de formation répon-

dant à la commande public,

raconte

Philippe Martin, de la Direction de

la formation professionnelle conti-

nue (DFPC)

. Nous avions choisi de

contrôler les organismes de forma-

tion les moins performants afin de

les aider à se mettre en conformité,

mais cela a fait baisser notre taux

de conformité. Nous avons perdu 70

millions de francs de crédit à cause

de cela

», reconnaît-il. Ce contrôle mi-

nutieux a cependant un impact positif

sur la gestion des politiques publiques,

celui d’imposer une certaine rigueur.

«

Travailler avec des financements

du Fed nous a obligés à nous poser

des questions concernant notre stra-

tégie, à formaliser davantage notre

politique de formation. C’est très

structurant. Cela nous a apporté des

méthodes que nous continuerons à

utiliser une fois le 10e Fed termi-

», assure Philippe Martin.

L’

ENVELOPPE

RÉGIONALE

Une enveloppe est distribuée à chaque

« zone » régionale regroupant plusieurs

PTOM. Dans la zone Pacifique,

elle rassemble la Nouvelle-

Calédonie, Wallis-et-Futuna, la

Polynésie française et Pitcairn.

Objectif ? Inciter ces PTOM

à travailler ensemble. Ils

doivent proposer un secteur

de concentration commun,

et élaborer un programme

régional. Lors du 10

e

Fed, les

PTOM de la région ont élaboré

le programme « Integre » pour

la gestion intégrée des zones

côtières, pour une aide de

12 millions d’euros (environ 1,5 milliard

de francs). Sur cette enveloppe, des

financements sont alloués à des projets

pilotes sur un nombre réduit de sites

proposés par les territoires, complétés

par des activités à l’échelle régionale.

Les atolls d’Ouvéa et Beautemps-Beau-

pré font partie des trois sites pilotes

calédoniens. Le programme Integre fi-

nance le poste du premier garde nature

d’Iaaï, il a également financé la dérati-

sation de l’atoll Beautemps-Beaupré

via une convention avec l’Association

pour la sauvegarde de la biodiversité

d’Ouvéa (ASBO). «

Un plan de biosé-

curité est aussi à l’étude sur Ouvéa

et des aménagements éco-touris-

tiques comme un sentier sous-marin

à la pointe de Mouli vont être réali-

sés. L’idée est de faire du patrimoine

naturel exceptionnel d’Ouvéa un

levier du développement local. La

dynamique est portée par les gens

de l’île, nous apportons uniquement

un appui technique et financier

»,

souligne Yolaine Bouteiller, coordina-

trice du programme pour la Nouvelle-

Calédonie. L’Union Européenne a dé-

légué la mise en œuvre technique du

projet à la CPS, mais les territoires

demeurent les décideurs. Les fonds al-

loués aux projets régionaux ont notam-

ment permis de financer le séminaire

sur l’agriculture biologique organisé à

Houaïlou l’année dernière, auquel ont

participé les autres PTOM de la région.

Pour le 11

e

Fed, l’allocation a triplé et

s’élève à 36 millions d’euros (4,3 mil-

liards de francs). «

Il y a une demande

forte des pays d’outre-mer et nous

voulons démontrer l’importance

que nous accordons au processus

d’intégration régionale

», explique

La meilleure façon

d’utiliser les fonds publics,

c’est d’aider les pays à

mettre en œuvre leur propre

politique publique

Efstratios Pegidis

Efstratios Pegidis est le chef du bureau de la délégation

de l’Union européenne pour le Pacifique, à Nouméa.

© Blandine Guillet