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La politique publique élabo-
rée par la Nouvelle-Calédonie
avait alors été suivie de près
par l’Union européenne. En
effet, le fonds est débloqué en
plusieurs tranches, qui sont
conditionnées à des résultats,
via
un mécanisme de contrôle
élaboré. «
Dans le cadre du
Fed sur la formation profes-
sionnelle, nous avons évalué
par exemple le taux d’inser-
tion des jeunes formés, le
nombre de formations dis-
pensées, etc. C’est une forme d’inci-
tation à l’amélioration des politiques
publiques
», estime Efstratios Pegidis.
«
Nous avons eu une défaillance
une fois vis-à-vis de ces indicateurs,
concernant le taux de conformité
des organismes de formation répon-
dant à la commande public,
raconte
Philippe Martin, de la Direction de
la formation professionnelle conti-
nue (DFPC)
. Nous avions choisi de
contrôler les organismes de forma-
tion les moins performants afin de
les aider à se mettre en conformité,
mais cela a fait baisser notre taux
de conformité. Nous avons perdu 70
millions de francs de crédit à cause
de cela
», reconnaît-il. Ce contrôle mi-
nutieux a cependant un impact positif
sur la gestion des politiques publiques,
celui d’imposer une certaine rigueur.
«
Travailler avec des financements
du Fed nous a obligés à nous poser
des questions concernant notre stra-
tégie, à formaliser davantage notre
politique de formation. C’est très
structurant. Cela nous a apporté des
méthodes que nous continuerons à
utiliser une fois le 10e Fed termi-
né
», assure Philippe Martin.
•
L’
ENVELOPPE
RÉGIONALE
Une enveloppe est distribuée à chaque
« zone » régionale regroupant plusieurs
PTOM. Dans la zone Pacifique,
elle rassemble la Nouvelle-
Calédonie, Wallis-et-Futuna, la
Polynésie française et Pitcairn.
Objectif ? Inciter ces PTOM
à travailler ensemble. Ils
doivent proposer un secteur
de concentration commun,
et élaborer un programme
régional. Lors du 10
e
Fed, les
PTOM de la région ont élaboré
le programme « Integre » pour
la gestion intégrée des zones
côtières, pour une aide de
12 millions d’euros (environ 1,5 milliard
de francs). Sur cette enveloppe, des
financements sont alloués à des projets
pilotes sur un nombre réduit de sites
proposés par les territoires, complétés
par des activités à l’échelle régionale.
Les atolls d’Ouvéa et Beautemps-Beau-
pré font partie des trois sites pilotes
calédoniens. Le programme Integre fi-
nance le poste du premier garde nature
d’Iaaï, il a également financé la dérati-
sation de l’atoll Beautemps-Beaupré
via une convention avec l’Association
pour la sauvegarde de la biodiversité
d’Ouvéa (ASBO). «
Un plan de biosé-
curité est aussi à l’étude sur Ouvéa
et des aménagements éco-touris-
tiques comme un sentier sous-marin
à la pointe de Mouli vont être réali-
sés. L’idée est de faire du patrimoine
naturel exceptionnel d’Ouvéa un
levier du développement local. La
dynamique est portée par les gens
de l’île, nous apportons uniquement
un appui technique et financier
»,
souligne Yolaine Bouteiller, coordina-
trice du programme pour la Nouvelle-
Calédonie. L’Union Européenne a dé-
légué la mise en œuvre technique du
projet à la CPS, mais les territoires
demeurent les décideurs. Les fonds al-
loués aux projets régionaux ont notam-
ment permis de financer le séminaire
sur l’agriculture biologique organisé à
Houaïlou l’année dernière, auquel ont
participé les autres PTOM de la région.
Pour le 11
e
Fed, l’allocation a triplé et
s’élève à 36 millions d’euros (4,3 mil-
liards de francs). «
Il y a une demande
forte des pays d’outre-mer et nous
voulons démontrer l’importance
que nous accordons au processus
d’intégration régionale
», explique
“
La meilleure façon
d’utiliser les fonds publics,
c’est d’aider les pays à
mettre en œuvre leur propre
politique publique
”
Efstratios Pegidis
Efstratios Pegidis est le chef du bureau de la délégation
de l’Union européenne pour le Pacifique, à Nouméa.
© Blandine Guillet