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L

es grandes théo-

ries ne sont que

des théories, il

faut savoir com-

ment les mettre en

pratique

», estime Fabrice Boulay,

consultant formateur. En termes de

management, chacun connaît la va-

leur de la communication, du respect

et de la justice. Mais lorsqu’il s’agit de

concrétiser les idées… pas facile. Sur-

tout quand les dossiers s’amoncellent

sur le bureau dans le même temps. Le

monde de l’entreprise évolue, au fur et

à mesure que ses employés

s’informent et tendent vers

plus d’autonomie. «

On est

passé du management au-

toritaire des années 1950

à un management davan-

tage participatif,

confirme

Maëlys Biscarlet, du cabinet

conseils Livingstone.

Les

gens font plus d’études,

ils sont mieux informés,

plus dynamiques. Sans aller jusqu’à

parler de cogestion, ils sont plus

conscients d’être partie prenante.

»

Ces dix dernières années, le dévelop-

pement des formations a accentué le

trait en Nouvelle-Calédonie. Les ma-

nagers doivent donc tenir compte de

cette nouvelle donne. Ce qui peut par-

fois conduire à des postures dignes du

grand écart. «

Il faut avoir des compé-

tences antinomiques : être stratège,

avoir une vision pour son équipe

et son entreprise, pouvoir anticiper

puis, en parallèle, s’intéresser aux

états d’âme des salariés

», liste Maëlys

Biscarlet.

« S

UR

LE

TAS

»

Ce grand écart peut parfois conduire

au claquage pour certains managers,

promus sans être accompagnés. «

Chez

Air Calédonie par exemple, il y a des

directeurs qui sont très bons dans

leur domaine de compétence mais

qui ne sont pas formés au manage-

ment. C’est une défaillance de la di-

rection, autrement dit de moi-même,

reconnaît Samuel Hnepeune, le PDG.

Nous n’avons pas su les accompa-

gner dans leur évolution, leur dire

comment passer un message, les ai-

der à porter un projet, ils ont dû tout

apprendre sur le tas.

» Cette année,

Air Calédonie va donc engager un plan

de formation afin d’accompagner tous

ses managers.

Chez Enercal, un plan d’ampleur a déjà

été engagé il y a deux ans. Objectif ?

Former tous les cadres, mais aussi les

agents de maîtrise qui ont une équipe

sous leur responsabilité. «

Nos besoins

en termes de management sont assez

atypiques : nos équipes sont disper-

sées sur le territoire dans les cen-

trales ou en équipes nomades. Elles

doivent donc être autonomes car

leur ligne hiérarchique n’est pas sur

place avec elles. Nos chefs d’équipe

doivent gérer le personnel en travail

posté, en quarts de nuit, en astreinte

ou en sites isolés

», décrit Catherine

Jaber, la directrice des ressources hu-

maines. L’année dernière, trente agents

de maîtrise et vingt-huit cadres ont

donc été formés au manage-

ment. Le plan de formation

se poursuit cette année.

Mais comment peut-on se

former au management jus-

tement ? «

Par des mises

en situations

», répondent

les formateurs. «

On fait

très peu de théorie car la

théorie ne convainc que

les gens qui sont déjà

convaincus. Si on veut bousculer

les certitudes, cela se fait au travers

d’exercices

», estime Maëlys Biscarlet.

Parmi les exercices que Fabrice Boulay

propose à ses stagiaires, on trouve ce-

lui-ci : «

Une de vos employées est hos-

pitalisée pour plusieurs mois. Son

arrêt de travail tombe à l’approche

des fêtes de fin d’année, tous les

plannings vont être modifiés. Vous

devez vous adresser à votre équipe

. »

Le formateur demande aux stagiaires

d’utiliser les trois types de management

Manager,

un rôle d’équilibriste

Entre autorité et écoute, entre travail d’équipe et autonomie… être promu

manager peut parfois virer au casse-tête pour les non-initiés. Les entreprises

font appel à la formation pour aider leurs cadres à trouver le bon équilibre

avec leurs employés.

On est passé du

management autoritaire des

années 1950 à un management

davantage participatif

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