Construire | Septembre 2022

les Nouvelles Calédoniennes lnc .nc Septembre 2022 LE MAGAZINE DE L’HABITAT ET DE LA DÉCO EN NOUVELLE-CALÉDONIE Magazine offert avec Les Nouvelles calédoniennes du 24 septembre 2022 DU COUP DE MASSE AU COUP DE PINCEAU RÉNOVATION SPÉCIAL SALON BAT EXPO DÉCO DE PRO UNCAFÉ VINTAGE ET INDUSTRIEL OUTDOOR DUGAZONÀ FOISON

SOMMAIRE 33 Construire est un supplément des Nouvelles calédoniennes (ne peut être vendu séparément) édité par la société MELCHIOR SAS - Société par actions simplifiée au capital de 10 000 000 F CFP - 41/43 rue de Sébastopol, BP G5, Nouméa - Téléphone : 27 25 84 - Fax : 27 94 69 - Principaux associés : Famille Jeandot, MO5, EPKO - Présidente : Johanna Jeandot - Directeur général et de la publication : Yves Delauw - Rédactrice en chef des magazines : Patricia Calonne (27 94 62) - Journaliste : Aurélia Dumté, mail : aurelia.dumte@lnc.nc - Maquette : Pôle Mags/Ögann - Service commercial publicité : directrice commerciale : Sabrina El Mahhari (74 45 19), Sophie Dantoing (76 74 86) - Studio PAO : Melchior SAS - Impression : IRN SAS : 22 500 exemplaires - Crédit photos : DR - Photo de couverture : DR. « La reproduction ou l’utilisation, sous quelque forme que ce soit, de nos articles ou informations est interdite. » 04 Actus 08 Salon Construction 18 dossier La rénovation, du coup de masse au coup de pinceau 26 Astuces Photovoltaïque, le chemin de l’énergie 30 Zoom sur Le Cocodôme 34 Focus métier Grutier Décoration 38 Déco de pro Café Mélanésien 50 Matériaux techniques Le vinyle 55 Zoom sur L’impression murale Outdoor 58 Dossier Le gazon et ses secrets 68 Pas à pas Planter l’igname 72 Conseils de pro Le diagnostic arboricole Pratique 74 Repérages 26 72 30 38

Actus Locales 4 Pic aux Chèvres Le grand projet de rénovation Une fois n’est pas coutume, les pouvoirs publics admettent que quelque chose ne fonctionne pas. C’est le cas dans le jeune quartier de Pic aux Chèvres, à Dumbéa-sur-Mer. Créées il y a un peu plus de dix ans, les zones de Takutéa et de Brigitte, côté terre de la Savexpress, se dégradent. Les commerces ouvrent et ferment aussi vite. Les espaces publics sont détériorés à la vitesse grand V. Quant aux habitants, de l’aveu même du maire de Dumbéa : « Un tiers de la population y vit depuis moins de 5 ans, et certains ne s’y plaisent pas. Ce turn over n’est pas bon. Notre objectif, c’est de fidéliser la population, de faire en sorte que les gens qui y vivent soient fiers d’y habiter, qu’ils veuillent y rester. » Pour inverser la tendance, la commune a donc « pris le taureau par les cornes » selon Georges Naturel, le premier édile, et a rassemblé autour d’un projet au long cours tous les acteurs possibles : bailleurs sociaux, province Sud, gouvernement, État. Les voilà tous liés par une charte signée le 12 juillet dernier. C’est le Plan de rénovation urbain du quartier de Pic aux Chèvres qui commence. Un chantier d’au moins cinq ans, mais probablement davantage, qui prend en compte la rénovation du bâti, mais aussi et surtout, l’aspect humain et social. Avec des enquêtes auprès des habitants, des aménagements intelligents de l’espace autant public que privé, l’exploitation par exemple des espaces verts en espaces vivriers, l’implantation de structures pour créer du lien social, et une réflexion sur le mur que représente aujourd’hui la voie rapide. Car il y a Takutéa et Brigitte, et de l’autre côté de la Savexpress, Apogoti, avec ses boutiques, ses centres commerciaux, sa vie qui foisonne davantage chaque jour. La municipalité et tous les acteurs qui ont signé la charte vont donc se pencher sur la question du franchissement de ce mur, symbolique comme physique. Finalement, la signature de cette charte « marque le passage de l’ère du logement à l’ère de l’habitat », estime le commissaire délégué de la République à la province Sud, Grégory Lecru. C’est « arrêter de produire des logements pour produire du logement, car l’objectif de l’habitat, c’est la qualité de vie ».

De l’habitat « approprié » au centre urbain de Dumbéa La tendance est clairement à la création de logements plus adaptés à notre climat, plus adaptés aux besoins, aux réalités des futurs propriétaires et locataires. Les institutions insufflent donc cette volonté auprès des bailleurs sociaux. La tendance est aussi de se tourner doucement mais sûrement vers des logements plus écologiques. « Dans les années 1970, on créait des logements, aujourd’hui, on fait de l’habitat », pose Jean-Loup Leclercq, directeur du FSH, en introduction de la présentation des Villas des Palmiers à la presse. Cet ensemble résidentiel du Fonds social de l’habitat, implanté au centre urbain de Dumbéa, réunit 34 villas plutôt atypiques pour des maisons sociales. Atypiques par leur découpage : un espace jour et un espace nuit, séparés par un patio, soit une terrasse couverte et un petit bout de jardin, pour une vie tournée vers l’extérieur. Autre particularité : l’usage du béton de terre. Trois murs sont en pisé, donnant sur la rue, pour des façades originales. « Le plan d’urbanisme directeur de Dumbéa nous impose un mur en façade animé, avec des baies sur rue. Ce n’est pas un mode de vie forcément adapté. Le béton de terre a permis de trouver un équilibre en animant les façades des maisons », explique Laurence Ribot, chargée d’opération. Un casse-tête dénoué par l’architecte, Karine Demortier, qui a dessiné ces maisons en appliquant à la fois les règles du PUD, les contraintes du FSH, le tout sur des surfaces très restreintes, les terrains faisant moins de trois ares. L’architecte est une adepte du béton de terre, elle a déjà fait appel à l’expérience de Clovis Mutin, gérant d’Alternative Constructions et spécialisé dans la technique du pisé pour plusieurs chantiers, dont le siège social du FSH qui se construit à quelques centaines de mètres de là. Ce matériau présente en effet divers avantages : « une isolation phonique et thermique », selon le directeur du FSH, s’appuyant sur le mur frais, pourtant exposé au soleil, pour souligner ses dires. C’est également un matériau biosourcé, la terre venant d’une carrière de Tontouta. De quoi réduire considérablement l’empreinte carbone de ces parois au cachet indéniable. Actus Locales 6 Clovis Mutin, de Alternative Constructions, spécialisé dans le béton de terre, et Laurence Ribot, chargée d’opération au FSH, devant la maison témoin des Villas des Palmiers.

Salon Bât Expo (sous réserve de modification de dernière minute) LISTE DES EXPOSANTS A L’OMBRE n°90, 91 ABEGA SECOM n°6 à 9 et 33, 34 ACROBAT SOLAIR n°29, 48 AFFUTNC n°95 ALL WOODS n° 56 ALTIS n°145, 146 ASC (Australian Steel Construction) n°1, 2 Chapiteau 2 AUSTRAL CONSTRUCTION n°85 AUTOVOLT n°136 BAN KUN YO n°10 et 11 BATIMAN n°1 Chapiteau 1 BATIMENT CONFORT n°119 BLUESCOPE STEEL n°35, 36, 41, 42 BOIS CONCEPT n°38, 39 BORN AGAIN n°9, 10 Chapiteau 2 CALEDONIAN MOTORS n°127, 128 CALPAK n°121 CAP CONSTRUCTION n°8 et 9 Chapiteau 1 CARPORT DESIGN n°26, 27 CEL ‘ AVENTURE n°3, 4, 5 CERAMIC By BATI CENTER n°51, 52 CFC n°45, 46 CFP n°116, 117, 138, 139 CHEZ VANESS n°1, 2 et 190 CIENC n°19, 20 Chapiteau 2 CIPAC INDUSTRIE n°162 à 173 CLOTURE DESIGN / OCE WOOD n°7, 8 : Chapiteau 2 CLPI n°47 CRYSTAL WATER NC/STM RENOVATION n° 83, 84 DESJOYAUX NOUVELLE-CALÉDONIE n°3 Chapiteau 2 DREAM HOUSE n°17, 18 Chapiteau 2 DUCOS QUINCAILLERIE n°49, 50 et 69, 70 ECLIPSE NC n°54 ECOBLAST /INSULTEC n°118 ECO DÉCO n°126, 129 ECO LOGIS n°4, 5 Chapiteau 2 EEC ENGIE n°13, 14 Chapiteau 2 EL CHURROS n°20, 21 ELECTROPAC n°86 à 89 ENERGIE SOLAIRE NC n°120 ESE (Electrik Solar Energie) n°53 ETS CHEVALIER n°64 et 92 ETS POMMIER n°107, 108 FACTORY OMBRAGES n°31, 32 FCD n°134 GABIONS.NC / MÉDIBÂT n°135 GARDEN KITCHEN NC n°165 GLOBAL ASSET n°137 GREEN ENERGY /GREEN LIGHT n°66 ISOTECHNIC n°43 JARDISPA SARL n°75 L’ALCHIMISTE EGREGORE n°149, 150 L’EAU A LA BOUCHE / THERMOMIX n°11, 12 Chapiteau 2 LA BONBONNIERE / CHOC IMPORT n°189 LA MAISON DE L’EAU n°6 Chapiteau 1 LA MAISON DE LA CLÔTURE n°68 LDT Peinture n°109 LE DOLMEN SARL n°178 et 179 LES JARDINS DU CAP n°80 LSM CONCEPT n°100 M. Philippe DUMTE n°19 MARCONNET LOCATION SERVICES n°57 à 59 et 60 à 62 MIDINTER n°122 à 125 et 130 à 133 NEBULIS n°18 Chapiteau 1 NOVO SARL n°44 OFINA American Express n°101, 102 PACIFIC ART VISION n°174 PARKING HICKSON MAZDA n°71, 72 PRESTIGE VILLAS n°2 Chapiteau 1 PROBATIMENT n°4, 5 Chapiteau 1 PROTERMITE SARL n°4, 5 Chapiteau 1 PUREPRO n°106 QUINCAILLERIE CALEDONIENNE n°55 RENOV’ TOITURE n°6 chapiteau 2 REVES D’Ô n°24, 25 RHS RENOVATION n°16 Chapiteau 2 RK VENTES n°96 ROTOCAL n°74 ROYAL MOTORS/ Hyundai Equipment n°141, 142, 159, 160 SAVE JUICE n°165 SFT.NC n°140 SHAKA ICE n°28 SIRIUS CONSTRUCTIONS n°143, 144 SITEC n°103, 104 Snack SURABAYA Restauration SOL SOUPLE NC n°99 SOLAR CONCEPT n°76, 77, 78, 79 SOLIS ENERGIE n°10, 11 Chapiteau 1 SOLLIGHT n°177 SOROCAL n°40, 37 SPA CENTER DE NOUVELLE-CALEDONIE n°187 STEL VILLA CONSTRUCTION n°15 Chapiteau 2 STORISSIMO n°13, 14, 15 Chapiteau 1 SUNECO.NC n°81, 82 SUNRAY n°175, 176 SUNZIL n°63 SYRIUS SOLAR INDUSTRY NOUVELLE CALÉDONIE n°97, 98 TELCOM SECURITE n°105 TROPIC VILLAS n°16, 17 Chapiteau 1 VERT PLAISIR n° 67 WATERCAL n°73 YUMI TRUCK n°14 et 15 HORAIRES D’OUVERTURE DU SALON Du vendredi 30 septembre au dimanche 2 octobre - de 9h à 18h vendredi et samedi et de 9h à 17h dimanche ENTRÉE GRATUITE 8

Salon Bât Expo Du 30 septembre au 2 octobre, la Maison des Artisans organise la 31e édition du Salon Bât Expo au Parc des Expos de Nouville. Bât Expo est l’une des plus anciennes manifestations organisées par la Maison des Artisans. Traditionnellement placé en début du mois d’octobre, le salon avait du être annulé l’an passé en raison de la crise de la Covid 19. Avec le Salon Habitat & Déco, qui est situé en fin mars, Bât Expo est un événement de grosse importance pour les artisans professionnels du bâtiment. Ainsi, ils viennent montrer leurs nouveautés et leur savoir faire, mais surtout guider et conseiller les visiteurs dans leurs projets de construction ou de rénovation. Avec 47% des entreprises artisanales, le secteur d’activité du Bâtiment occupe une place prépondérante dans le paysage artisanal calédonien. Le 31ème Salon Bât Expo compte cette année, une centaine d’exposants qui se répartissent sur 220 stands ! Comme l’an passé, le salon s’implante sur le confortable site du Parc des Expos de Nouville qui permet 7500 m2 de surface d’exposition et aussi 5000 m2 de parking dédié à la clientèle. Pour le côté animation, la Maison des Artisans organise deux grands jeux sans obligation d’achat avec la collaboration de ses fidèles partenaires officiels : Ducos Quincaillerie et Batiman. De superbes lots sont à gagner : un ensemble de deux visseuses de marque HILTI pour une valeur de 146.000 frs et un maxi abri de jardin de 11m2 d’une valeur de 295.000 frs ! Je suis certaine que ce traditionnel rendez-vous sera une grande réussite et, participera au renforcement de l’actvité du secteur. Je souhaite donc à tous les visiteurs ainsi qu’aux exposants un excellent salon. Lemot de laprésidente Elizabeth RIVIERE Présidente de la maison des Artisans 31e SALON BÂT EXPO 9

11 Salon Les exposants Sirius Construction Dubois, du toit à lapiscine Les constructions neuves se font plus rares, les occasions plus courantes. Mais qui dit logement de seconde main, dit rénovation. Une nouvelle société de bâtiment a été créée début 2021 : RHS rénovation, pour Rouillon Hastron Services. Du nom de ses deux gérants : Max Rouillon et Olivier Hastron. Le premier gère l’administratif, les devis, la communication, la comptabilité, les ressources humaines, mais a de l’expérience dans le BTP. Le second est un spécialiste des chantiers. Le maître mot d’Olivier Hastron : les finitions, celui de Max : la disponibilité. RHS assure donc tous travaux de rénovation, avec des spécialités pour les salles de bains et les toitures. « Nous proposons tous les travaux tous corps d’état : les revêtements de sol, la plomberie, l ’électricité, la peinture, les plaques de plâtre, les toitures, les ravalements de façades…, tout le second œuvre », insistent les deux gérants. « Notre force, c’est le service après-vente. Quand on part, il n’y a plus rien à faire ! » Il n’y a plus rien à faire, car selon Olivier Hastron, « nous insistons sur les finitions, dans le bâtiment, c’est ce qui fait la différence entre un bon et un mauvais artisan. Nous avons même une équipe dédiée aux finitions ». Autre point fort donc, le suivi des chantiers : « nous sommes présents sur les chantiers, nous assurons un suivi, et nous sommes disponibles, réactifs et à l ’écoute », affirme Max Rouillon. Ce qui est essentiel dans une rénovation, « c’est d’être à l ’écoute des clients, de saisir ce qu’ils veulent, et de les accompagner sur les aspects techniques comme décoratifs. » Ainsi, RHS prend en main le chantier de rénovation de A à Z, ne proposant ainsi qu’un seul interlocuteur pour ses clients, assurant avec un dessinateur professionnel des projections du projet du client, et garantissant jusque dans les moindres détails un rendu parfait. « Ce que l ’on aime, c’est bien dormir le soir venu et pas se dire que le chantier a été mal fait ! » sourit Max Rouillon. RHS Rénovation : tél. 89 85 04, mail : maxrouillon.pro@gmail.com Avec plus de quarante ans d’expérience dans la charpente en bois, Pierre Sechet a ouvert sa société de construction de maisons en ossature bois en 2010 : Sirius Construction. Des maisons accessibles aux petits budgets, de la maisonnette de 20 m2 à la villa F5, des farés, des carports, et depuis peu des piscines. La société possède un catalogue de produits pour combler un grand panel de besoins. Le tout en pin, local le plus possible, ou importé. « Nos maisons sont préfabriquées en atelier. Lorsque nous intervenons sur un chantier, la maison est montée en 15 jours, vient ensuite le second œuvre », explique Claire Chevrin, cogérante. Sirius Construction propose des villas clef en main, « du permis de construire à la livraison ». La petite entreprise de six salariés intervient essentiellement en province Sud. Après les deux années de Covid, Pierre Sechet et Claire Chevrin ont décidé d’élargir leur offre en proposant, depuis mars de cette année, des piscines en ossature bois, à installer hors sol ou enterrées. « L’intérêt, c’est que l ’on peut accéder n’importe où, on peut aller là où la fibre ou le béton n’accède pas toujours. Elles sont en kit. » L’ossature est garantie 15 ans, le liner 2 ans. Le Salon Bat Expo sera l’occasion de découvrir ces piscines originales aux dimensions et formes variées, mais également d’apercevoir le travail de Sirius Construction, qui présentera un bungalow de sa fabrication. Sirius Construction : tél. 75 97 23, mail : siriusconstructions@lagoon.nc, Internet : siriusconstructions.com, Facebook : Sirius construction ossature bois. RHS Rénovation Le chantier est dans les finitions

L’isolation, qu’elle soit phonique ou thermique, est essentielle dans une maison. Contre le froid du mois d’août dans les vallées de la Chaîne, contre les grosses chaleurs de janvier, contre l’humidité, ou contre le bruit des talons des voisins du dessus. Les matériaux traditionnels sont souvent irritants, présentent parfois une protection faible contre la chaleur, supportent rarement l’humidité et affichent un bilan écologique peu concluant. La société Probatiment, créée en 2017, importe de la ouate de cellulose, du papier journal recyclé, un produit écologique. « À épaisseur égale, la ouate de cellulose est deux fois plus isolante. Sur les plus vieilles maisons recensées, isolées avec de la ouate de cellulose, au Canada et aux États-Unis, l ’isolation a 60 ans et n’a pas bougé, raconte Wilson Kondoki, cogérant de Probatiment. La ouate de cellulose a un pouvoir retardateur de feu, absorbe l ’humidité puis la régénère, et c’est écologique. » Du sel de bore est ajouté au papier recyclé afin d’éloigner insectes et rongeurs et d’assurer sa résistance au feu. Elle peut être installée dans des maisons neuves comme existantes. « Elle est présentée sous forme de ballot, nous pouvons la souffler dans les combles, la floquer sur les murs, ou l ’insuffler dans les murs et La Société d’importation technique est forte de près de 30 ans de présence et d’expérience. Créée en 1994, la société propose deux grands pôles : la fourniture « d’outils et d’équipements à des industries, métalleries, menuiseries… et le pôle équipements mécaniques », explique Nicolas Leroux, le gérant. On retrouvera ainsi la marque Klingspor, spécialisée dans les outils de ponçage et les disques à tronçonner, ou encore la marque Hikoki, qui produit des outils électroportatifs. Sitec propose aussi la marque OMCN, spécialisée dans l’équipement industriel de garage comme les ponts et autres outils de levage ou les démonte-pneus. Ou encore Beta, fournisseur d’outils à main et servantes, caisses, sacoches, boîtes…La boutique est donc davantage tournée vers les professionnels, les artisans, ou les particuliers amateurs. Mais le changement de direction récent insuffle une nouvelle volonté, celle de redynamiser Sitec, ce qui signifie « importer de nouvelles marques, élargir les gammes, renouveler le site Internet… » Ainsi, Sitec participe au Salon Bat Expo pour la troisième fois, exposant ses produits Beta mais aussi sa gamme de postes à souder pour se « faire connaître et se tourner vers les particuliers ». Sitec : 3, rue Fernand-Forest, tél. 27 35 23, mail : info@sitec.nc. Probatiment Une isolationécoloet efficace Sitec Auparadis des boîtes àoutils Salon Les exposants 12

13 Salon Les exposants planchers existants », détaille Wilson Kondoki. La société Probatiment expose sa ouate de cellulose au Salon Bat Expo depuis plusieurs années, mais il y a aussi l’autre société : Protermite, spécialisée dans « l ’éradication de termites, la désinsectisation et la dératisation, ponctuelle ou sous contrat ». Les deux entreprises effectuent une tournée mensuelle jusqu’à Koumac. Probatiment : tél. 28 69 59, 79 17 27, mail : probatiment@canl.nc, Protermite : tél. 28 69 59, 76 35 89, mail : protermite@canl.nc.

Fenêtres de toit, puits de lumière, extracteurs d’air, systèmes de désenfumage…, la société SFT est spécialisée dans toutes les installations implantées sur les toits. Créée il y a trente ans, l’entreprise importe la marque Velux@, connue pour ses fenêtres de toit. Leur spécificité : leur motorisation (ouverture/fermeture, stores occultants, volets roulants) est solaire et autonome. Mais il est toujours possible, évidemment, d’opter pour des fenêtres de toit manuelles. Autre spécialité, les puits de lumière : du dôme rond posé sur la toiture au dôme large et carré, avec un tunnel pour apporter la lumière où on le souhaite, SFT s’adapte à toutes les situations. « L’installation est dépendante de nombreux facteurs, rappelle Shadia, de SFT. Tout entre en compte, les devis sont étudiés au cas par cas : la distance au faîtage, le type de toiture, l ’habillage intérieur… » SFT propose également des installations d’extraction d’air, autant pour les particuliers que pour les professionnels. Dans la même lignée, on trouve dans le showroom de la baie de l’Orphelinat des trappes de désenfumage plutôt orientées vers les professionnels. Sur le Salon Bat Expo, SFT exposera tous ces systèmes, dont l’entreprise propose la vente et l’installation, mais également une petite nouveauté : les détecteurs de fumée. Des petits boîtiers « à installer au plafond avec un signal sonore et lumineux, à des prix très abordables », insiste Shadia. SFT : Spécialiste des fenêtres sur toit. Sur Internet : sft.nc, tél. 24 84 20, mail : sft.accueil@gmail.com, 2, rue Adolphe-Barrau, baie de l’Orphelinat, Nouméa. SFT Uneouverture sur le toit Salon 14 Les exposants

Vous pensez tout savoir sur Azur Piscines ? Une société qui fait partie du paysage ? Azur Piscines n’a plus à se présenter, elle construit des bassins sur toute la Nouvelle-Calédonie depuis 1999, mais sa force réside dans une constante recherche de renouvellement. « Historiquement, nous avons proposé l ’installation de piscines, puis la fabrication, puis le service après-vente et l ’entretien… » liste Sébastien Meier, responsable commercial. Et ces dernières années, l’entreprise de près de 35 salariés n’a pas chômé. En plus de son offre classique de piscines en coque de fibre de verre fabriquées à Païta, elle s’est lancée dans le mobilier outdoor : parcs de jeux pour enfants, mobilier de jardin, tonnelles, tivolis, pergolas, braseros, décorations de jardin…Le showroom est désormais bien rempli. Depuis le début de cette année, « afin de proposer aux clients un panel complet, pour répondre à tous les besoins, toutes les conditions, toutes les demandes », précise Sébastien Meier, Azur Piscines s’est agrandi avec Lagoon Piscines, bâtisseur de bassins en béton et PVC armé. Enfin, l’atelier de Païta planche sur un nouveau moule pour les piscines en fibre de verre, « une variante du modèle Nirvana, La société CLPI, créée en 1993, participe pour la première fois au Salon Bat Expo. L’occasion pour cette entreprise spécialisée dans la protection incendie de se faire connaître des particuliers. En effet, depuis maintenant 30 ans, CLPI propose des robinets d’incendie armés (RIA), des colonnes sèches, des poteaux incendies, des extincteurs, des blocs autonomes d’éclairage d’habitation (BAEH et BAES)… bref, tout le nécessaire pour que les entreprises se mettent aux normes anti-incendie. En 2013 naissait CLPI Systems, la petite sœur spécialisée dans le courant faible, soit les exutoires sur toit pour les évacuations de fumées, les portes coupe-feu, les alarmes diverses…CLPI couvre donc tout ce qui touche à la sécurité liée aux risques d’incendie, en proposant la vente, l’installation et la maintenance. Et ce pour les professionnels mais également pour les particuliers. Azur Piscines Toujours dunouveaudans legrandbain CLPI Il n’y aura pas le feu ! Salon Les exposants 16

17 Salon Les exposants en 8 m par 4 m, le modèle rectangle avec plage. Il sortira d’ici la fin de l ’année. » Sur le salon, Azur Piscines sort le grand jeu : 200 m2 de stand avec exposition du modèle Nirvana, de mobilier outdoor, d’une piscine en béton recouverte de PVC armé et mise en eau, et bien sûr le magasin, avec le matériel, les accessoires, les produits d’entretien. Azur Piscines : Ziza de Païta ou 184, rue Gervolino Magenta, à Nouméa.Tél. 46 42 42, mail : contact@azurpaita.nc, Internet : azurpiscines.nc, Facebook : Azur Piscines Nouvelle Calédonie. Et donc le but de la société d’une quinzaine de salariés est bien de se faire connaître, surtout que l’entreprise lance une nouvelle gamme de produits. Une centrale intelligente, de la marque Ajax, permettant de connecter toutes sortes de systèmes de sécurité : détecteurs de mouvements avec option caméra, intérieurs comme extérieurs, détecteurs de portes, de fumée, de chaleur, de monoxyde de carbone, d’inondation, des boutons d’alarmes…, le tout sans fil, connecté via une application. D’ailleurs, CLPI propose un tirage au sort sur son stand à l’occasion du salon pour faire gagner un de ces petits bijoux de technologie et de design. CLPI exposera également les classiques, comme des extincteurs de la marque Eurofeu, dont celui dédié aux particuliers. « Tous nos produits répondent aux normes européennes et aux normes françaises, nos salariés sont formés pour intervenir chez les particuliers comme les professionnels pour les vérifications de nos extincteurs », précise Maxime Defazio, directeur des opérations. CLPI : 61, rue Fernand-Forest, Ducos Factory, tél. 25 28 91, mail : info@clpi.nc, Internet : clpi.nc, Facebook : CLPI – Protection incendie.Sitec : 3, rue Fernand-Forest, tél. 27 35 23, mail : info@sitec.nc.

La cuisine en noyer des années 1990 vous sort par les yeux ? Les carreaux de différentes tailles, couleurs, formes de la salle de bains vous irritent au plus haut point ? Bref, vous ne pouvez plus voir votre maison en peinture ? Il est temps de changer ! La rénovation d’une pièce peut se résumer à quelques astuces à bas coût ou représenter un chantier haut de gamme nécessitant plusieurs professionnels. On veut du changement ! 18 Construction Dossier

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Rénover, c’est essentiel. Parce qu’au bout d’un moment, il est bon d’apporter un peu de propre, de neuf et de modernité dans son logement. C’est d’autant plus nécessaire si vous venez d’acheter un appartement et qu’il date clairement de trois décennies. Rénover permet d’apporter sa touche, sa personnalité. Mais parfois, après l’investissement, les fonds viennent à manquer. Et le coût actuel de la vie ne permet pas à tous les foyers de se lancer dans de gros travaux. Pas de souci, voici quelques astuces pour une rénovation à bas coût, mais efficace. On commence par « poncer ! » s’amusent Kathy Saliba et Vincent Diainville, architectes d’intérieur. En effet, le vieux meuble de cuisine en bois sera rhabillé rapidement en y mettant un peu d’huile de coude. Du papier à poncer et beaucoup de volonté, et déjà, on apporte du changement. Ajoutez un pot de peinture avec quelques effets appris çà et là sur la Toile, et la cuisine change littéralement de look. Démontez donc ces vieilles poignées et changez-les pour de plus contemporaines, ou des poignées maison, les astuces ne manquent pas, là encore, sur Internet. Changer la robinetterie, que ce soit dans la cuisine ou la salle de bains, peut également modifier du tout au tout l’ambiance de la pièce, pour un investissement minime. La crédence est une partie importante de la cuisine ou de la salle de bains. Pour les tout petits budgets, un Alucobond® original ou du vinyle peut faire l’affaire pour vraiment pas cher. Mais attention, les matériaux fragiles seront à remplacer plus rapidement. Du sur-mesure Pour Kathy et Vincent, « quand on rénove, on commence par casser les murs, si possible, pour apporter de la lumière. Si le budget est limité, on peut faire des petites retouches pas chères sur le mobilier, la robinetterie, les poignées et se concentrer sur le plan de travail, par exemple, qui est important dans une cuisine. » Vous êtes adepte de plats à emporter ? Le plan de travail pourra être en laminé, ou en matériaux moins solides. Vous êtes passionné de cuisine ? On investit à fond en choisissant du Corian®, du marbre ou de la pierre frittée. Avec un peu de fonds, on casse donc les murs pour libérer les espaces de vie. Rapprocher la cuisine du salon, briser les couloirs pour agrandir les lieux. On crée des ouvertures vers l’extérieur en mettant des baies vitrées Dossier Construction 20

à galandage. On transforme une cuisine fermée en îlot central qui communique directement avec le salon. Si seul le mobilier est à changer, les meubles sur mesure présentent de vrais avantages. « Faire le choix d’un meuble sur mesure, c’est s’y retrouver financièrement, ce n’est pas forcément plus cher qu’un meuble neuf, c’est faire travailler un artisan local, c’est déductible des impôts, et surtout, c’est parfaitement adapté à votre maison, à vos besoins, à vos goûts ! » liste notre couple d’architectes d’intérieur. Mettre à jour Rénover, c’est l’occasion de faire entrer la lumière. En créant des ouvertures pour la lumière naturelle, ou en changeant les points lumineux de la maison. Un bon plaquiste et un électricien pourront vous installer un éclairage moderne et adapté avec des leds. Faire entrer la lumière peut aussi passer par l’installation d’une verrière pour séparer deux pièces. La lumière est un point essentiel dans la rénovation. Si le logement date Dossier Construction 22

un peu, les leds n’étaient pas encore à l’ordre du jour. Aujourd’hui, grâce à cette technologie, l’éclairage peut vite devenir design et surtout économique et pratique ! Le plaquiste saura vous conseiller pour une installation discrète, sans tout casser. « Pour apporter de la clarté dans une pièce, on commence par changer l ’éclairage avec des leds », confirme Ludovic Bulot, de Bulot Déco. Si on touche à l’électricité, mieux vaut connaître les réseaux, savoir où passent les gaines. On s’enquiert alors des plans, « on se renseigne pour éviter le plus possible les surprises. Mais parfois, on tombe sur des mille-feuilles ! » « En fonction de l ’âge du logement, on demande si la rénovation des réseaux a été réalisée, commence Hélène Hoang, gérante d’ECPC Villas. Si ce n’est plus conforme, nous avons l ’obligation de remettre aux normes avant de commencer un chantier de rénovation. » Partir dans de gros travaux, c’est prendre en compte la gestion de plusieurs corps de métier sur un même chantier. « Sur une salle de bains de 5 m2, on peut avoir 10 corps de métier ! » soutient Ludovic Bulot, peintre Dossier Construction 23

en bâtiment de profession. Il peut alors être intéressant de faire appel à des professionnels de la rénovation qui vous orienteront dans vos choix. Même si « tout est possible, ça dépend juste de votre budget… » rappelle Hélène Hoang, d’ECPC Villas. « La vraie question est : qu’est-ce que je veux vraiment faire ? Modifier les meubles ou changer entièrement l ’agencement de la pièce ? Quel est l ’usage au quotidien de la pièce à rénover ? Plus on va réaliser des changements, plus il faudra différents corps de métier, plus le budget augmentera. » Hélène Hoang propose ainsi des vues 3D et, comme Kathy Saliba et Vincent Diainville, des projections budgétaires à étaler sur plusieurs années. La gérante d’ECPC Villas insiste sur l’intérêt de vérifier l’état du réseau électrique, de la plomberie, de contrôler les infiltrations, la vétusté... « Une rénovation uniquement esthétique n’a pas de sens si la maison n’est pas saine. Nous sommes alors là pour proposer des solutions techniques. Il faut être conscient que se lancer dans une rénovation, cela coûte de l ’argent, mais après, l ’effet est dingue ! Il faut voir les changements ! » Ça tombe bien, on veut du changement ! Ils ont collaboré à cet article : ECPC Villas : immeuble Le Commodore, Anse-Vata, tél. 70 40 93, mail : villa@ecpc.nc. Bulot Déco : tél. 70 51 36, mail : contact@bulotdeco.nc, site : bulotdeco.nc. Kathy Saliba et Vincent Diainville, architectes d’intérieur : tél. 84 57 11. Dossier Construction 24 Chantiers de la société Bulot Déco

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Installer des panneaux solaires sur sa maison, c’est participer à la protection de la planète, mais aussi préserver son compte en banque en faisant de réelles économies. Mais comment ça fonctionne exactement ? Zoom sur le chemin de l’énergie. Aujourd’hui, lorsque vous achetez des panneaux solaires, vous souscrivez un contrat avec votre fournisseur d’électricité sur 15 ans de revente de votre surplus d’électricité à 15 francs le kilowatt /heure. Le distributeur le revend à environ 31,38 francs. Mais qu’est-ce que cela signifie exactement ? Quelle énergie consomme-t-on ? « Aujourd’hui, nous estimons que d’ici la fin de l ’année 2023, les besoins en électricité des particuliers seront couverts par l ’énergie renouvelable, explique Angélique Renucci, manager à l’association Synergie. Mais les particuliers ne représentent qu’un quart de la consommation énergétique de la NouvelleCalédonie. Le reste est consommé par les entreprises de métallurgie. » L’énergie produite est consommée instantanément au plus proche Mais comment les particuliers qui ne possèdent pas de panneaux solaires peuvent-ils consommer une énergie renouvelable ? Tout d’abord parce qu’il y a des fermes solaires, un barrage hydroélectrique, des éoliennes, mais aussi parce que l’énergie produite par les panneaux solaires installés sur les maisons des particuliers, les bâtiments publics, les petites entreprises, est réinjectée en direct dans le réseau. « À partir du moment où l ’énergie est produite, elle va chercher à être consommée, commence Bertrand Neuville, référent de la catégorie moins de 250 kWh de production d’énergie renouvelable à l’association Synergie. Elle commence donc à alimenter au plus près : le réfrigérateur, la piscine…, le reste part naturellement sur le réseau, il est racheté par le distributeur à la seconde et est redistribué à l ’instant aux plus proches voisins qui en ont besoin. Il n’y a pas de perte. » Ça, c’est pour les installations raccordées au réseau. À la tombée de la nuit, la tendance s’inverse, les panneaux solaires ne fonctionnent plus, et l’électricité utilisée vient directement du réseau, donc une énergie carbonée, fossile, surtout lors du pic de 18 heures à 21 heures. Coupure de sécurité Mais alors pourquoi, lors d’une coupure de courant, ma maison ne consomme-t-elle pas directement l’énergie produite par les panneaux alors que c’est le cas sans coupure ? « Une installation photovoltaïque doit être homologuée, et dans cette homologation, l ’installation doit s’arrêter en cas de coupure pour assurer la sécurité des usagers, des ouvriers. En cas de coupure, il ne doit plus y avoir d’électricité dans le réseau ! » précise Bertrand Neuville. Stockage sur batteries Si on ne veut plus utiliser d’énergie fossile provenant du réseau, une seule solution (à part passer à la bougie évidemment), investir dans une batterie et stocker l’énergie produite la journée grâce à ses panneaux solaires. C’est une installation hybride. Les batteries ont longtemps eu mauvaise presse : polluantes, à durée de vie courte, donc incompatibles avec la démarche écologique des panneaux solaires. Mais depuis quelques années, les batteries au lithium ont une durée de vie extrêmement longue. Jusqu’à présent très chères, leur achat n’était pas déductible des impôts, comme c’est le cas pour l’installation de panneaux solaires. « Mais cela devrait changer très bientôt, dans la niche des travaux verts de deux millions de francs déductibles des impôts, seront bientôt intégrés le stockage et les bornes de recharge des véhicules électriques », souligne Angélique Rinucci, manager de Synergie. CONSTRUCTION Astuces 26 Stocker oupas stocker

Onduleur à inverseur de source Ainsi, l’achat d’une batterie devient rentable : défiscalisée, à durée de vie très longue (plus de 20 ans), la batterie permet de stocker l’énergie produite la journée par le photovoltaïque, le surplus est toujours vendu à l’opérateur d’électricité, mais le soir venu, vous consommez votre électricité, et non l’énergie fossile vendue 32 francs. Ajoutez à votre installation un onduleur à inverseur de source, « en cas de coupure, l ’onduleur se découple du réseau et passe sur la batterie ». Bingo, électricité lors des coupures, électricité gratuite (tout du moins autoproduite) 24 heures sur 24, et si vous êtes un petit consommateur, vous devriez même gagner de l’argent, car le surplus est revendu. Et si vraiment vous avez besoin de davantage de jus, vous êtes toujours connecté au réseau ! Bornes de recharge bidirectionnelle Synergie pose une autre version pour stocker son énergie : le véhicule électrique. « Le Calédonien fait en moyenne 32 km par jour avec sa voiture. Une batterie de véhicule électrique possède 700 km d’autonomie ! » D’ici la fin de l’année, des bornes de recharge bidirectionnelle devraient être disponibles sur le Caillou. Ces bornes permettront de charger son véhicule et d’alimenter sa maison. Certes, il faudra charger sa voiture en journée, sur son lieu de travail par exemple. L’idéal serait donc que celui-ci soit alimenté par des panneaux solaires. Mais d’ici fin 2023, souvenez-vous, tous les particuliers du pays seront alimentés en énergie verte. Le soir venu, vous brancherez votre voiture à votre maison, et c’est la voiture qui alimentera la maison ! Il est temps pour les professionnels d’installer des panneaux solaires sur les toits de leurs bureaux, de leurs docks et de leurs usines, et de proposer des bornes de recharge pour véhicules électriques. Les temps changent. Ils ont collaboré à cet article : Cluster Synergie : tél. 79 02 30, mail : synergie.nc@gmail.com, Facebook : Synergie – cluster pour la transition énergétique, site : synergie.nc. CONSTRUCTION Astuces 28 Les installations chez les particuliers, les professionnels, ou sur les toits d’institutions, comme ici, à Nouméa, au Centre de santé et de la famille, permettront d’ici fin 2023 de fournir en journée une électricité renouvelable à tous les particuliers.

Maison écologique bâtie en fibre de coco, le Cocodôme est un concept d’habitat mûri durant plus de deux ans et lancé il y a à peine quelques mois. Entretien avec Meri Rey, conceptrice du Cocodôme et gérante de la société Projet Coco, basée à Tahiti, en Polynésie française. Le Cocodôme Unemaisonenbourrede coco CONSTRUCTION Zoom sur 30 Le Cocodôme c’est donc une maison en fibre de coco. Meri, pouvez-vous expliquer le projet ? Projet Coco est une entreprise de construction qui propose des maisons écologiques, durables et économiques, à base de chaux et de fibre de coco. Ce sont des habitats modulaires appelés « Cocodôme ». Plus qu’un habitat, ils représentent un mode de vie qui favorise le lien entre la nature et l’homme. Meri Rey, vous êtes la conceptrice de ce Cocodôme. Quel est votre parcours personnel ? Je suis originaire de Polynésie française. J’ai suivi un cursus en architecture d’intérieur en France, où j’ai vécu sept ans. J’ai travaillé avec des architectes et des maîtres d’œuvre, et j’ai également suivi des formations en écoconstruction. De retour à Tahiti, et avant de me lancer dans la vie active en Polynésie, j’ai fait le choix de voyager seule, en sac à dos, dans nos archipels pendant cinq ans. Je suis partie en immersion chez l’habitant afin de ressentir pleinement notre culture et donc m’imprégner du mode de vie, des arts, des traditions et du regard que les habitants pouvaient porter sur la vie. C’était une aventure très enrichissante qui, je pense, m’a intuitivement guidée vers ce projet. Comment vous est venue l’idée de créer un habitat à base de bourre de coco ? L’idée est née d’un constat : actuellement, la majorité des constructions en Polynésie française se fait à partir de matériaux qui sont importés, et souvent à des prix très élevés. Notre projet est donc de construire autrement. Construire avec des matières premières locales et renouvelables, à des prix plus accessibles. Nous avons naturellement choisi la fibre de coco. Non seulement pour Photos : Stéphane Sayeb

ses nombreuses propriétés – cette fibre est super résistante, imputrescible et offre une très bonne isolation acoustique et thermique – mais aussi parce que nous en avons en abondance sur le territoire. Lors de mon voyage, j’ai pu voir des tonnes de fibre de coco brûlées, et non utilisées. Aujourd’hui, dans nos archipels, cette ressource est pleinement disponible, notamment à travers l’exploitation du coprah. Depuis quand existe Cocodôme ? Nous venons de lancer la commercialisation des Cocodôme et, depuis son lancement, le projet suscite un fort engouement. Combien de temps avez-vous mis pour mûrir le projet ? Pour le mettre en œuvre ? Le Cocodôme est le fruit d’un travail de deux ans et demi. Il est la somme de recherches, de rencontres et d’échanges avec des particuliers vivant dans des habitats dits alternatifs mais aussi avec des professionnels du bâtiment. C’est-à-dire des maçons, maîtres d’œuvre et ingénieurs. Il y a eu également la phase d’expérimentation et, pour finir, la mise en place du process de construction. J’ai décidé de construire seule le module témoin afin de maîtriser tous les aspects de la construction de cet habitat innovant. C’était éprouvant mais nécessaire pour quantifier précisément le temps de réalisation, les matériaux utilisés et appréhender toutes les particularités de cette technique pour, plus tard, optimiser le concept. C’est une construction écologique, de par le choix du matériau, mais comporte-t-elle d’autres avantages de ce type ? Nous avons évoqué le fait que ce soit une ressource renouvelable et disponible en abondance sur nos territoires. C’est également un habitat naturellement isolé et orienté selon le soleil et les vents dominants, donc il ne nécessite pas de climatisation. D’autre part, le principe modulaire des Cocodôme permet de s’adapter à la topographie du terrain, sans terrassement lourd. CONSTRUCTION Zoom sur

Enfin, de par la taille et la forme de ces constructions, on reprend notre juste place dans un ensemble qu’est la nature, avec des maisons de taille raisonnable qui se fondent facilement dans le paysage. Une maison Cocodôme est-elle facile à mettre en œuvre ? Oui, elle est relativement facile à mettre en œuvre car elle ne nécessite pas d’engins spéciaux (comme une grue) mais de simples outils de maçon. C’est très artisanal. Néanmoins il faut maîtriser et respecter le process de construction. À combien est estimé le budget pour une telle maison ? Je ne connais pas les prix en Nouvelle-Calédonie, cependant, à Tahiti, un Cocodôme tourne autour des 125 000 XPF le mètre carré. Ici, pour une construction dite “en dur” et durable, c’est un tarif très abordable. Peut-on réaliser de grandes surfaces ? Oui, bien sûr. De base, nous proposons des Cocodôme allant de 12 m2 à 40 m2 et il est possible d’additionner plusieurs modules afin d’agrandir l’espace de vie. Le coco est disponible dans de très nombreux pays du monde, surtout ici, dans le Pacifique. Comptez-vous exporter votre concept ? Nous souhaitons, dans un premier temps, nous concentrer sur son lancement en Polynésie puis effectivement exporter le concept dans le Pacifique, notamment en Nouvelle-Calédonie. CONSTRUCTION Zoom sur… 33

34 Teva Temauri, grutier, est tombé dans les engins tout petit, son père étant lui-même conducteur d’engins. On les voit pousser, puis disparaître. Elles fleurissent là où grandissent les immeubles. Les grues ne passent pas inaperçues. Elles s’animent sous l’impulsion délicate et attentive de leurs conducteurs. Rencontre avec Teva Temauri, grutier pour la société Arbé. Grutier Unpivot zen Short, claquettes et casquette vissée sur la tête, Teva Temauri est en repos. Il a laissé la tenue de chantier à la maison. Mais lorsqu’il travaille, c’est chaussures de sécurité, chasuble et casque. Parce que pour Teva, « c’est la sécurité avant tout ». Ce trentenaire, salarié de la société de BTP Arbé, est conducteur d’engins. Grutier, mais pas que. « Teva possède sept Caces (Ndlr : Certificat d’aptitude à la conduite en sécurité)», présente Céline Decupper, directrice des affaires financières d’Arbé. Il peut donc piloter sept engins différents. Il a un faible pour la grue mobile. Une grue courte, robuste, dont le pilote est au niveau du sol. « J’aime bien cette grue, on est en bas, avec les gars, et c’est beaucoup de responsabilités ; elle permet entre autres de monter les grues fixes. » Récemment, il a obtenu son dernier Caces pour piloter une centrale à béton : « C’est une belle machine, avec un bureau climatisé, un ordinateur… » lance-t-il avec fierté. Actuellement, Teva Temauri est basé à Ouvéa où il travaille sur le pont de Mouli. Il y pilote une grue mobile. Du bas de l’échelle au sommet de la grue Mais lorsqu’il est entré chez Arbé, à 17 ans, Teva était manœuvre. Au bas de l’échelle. « J’ai plusieurs frères et sœurs, ma copine est tombée enceinte, il fallait trouver du travail. » L’adolescent est vaillant, ne rechigne pas à la tâche. Très vite, ses chefs s’en rendent compte et il gravit doucement les échelons. Mais le déclic arrive lorsque Arbé propose une formation de grutier. « Je n’ai pas hésité, je me suis tout de suite porté volontaire ! » Rien de bien étonnant, le jeune de Ducos a grandi au milieu des engins, comme sa fratrie : « Mon père est patenté, il est conducteur d’engins. Il conduit beaucoup de choses, mais pas de grue ! » sourit Teva. Son premier chantier aux manettes d’une grue fixe : les tours du Ramada. « C’était une grue de 80 m de haut. Les gens en bas, ce sont des fourmis ! Tu te fais balancer par le vent toute la journée. » Teva revient CONSTRUCTION Focus Métier © Delphine Mayeur

CONSTRUCTION Focus Métier 36 régulièrement sur la responsabilité d’être grutier. « Avec un engin comme ça, une seule erreur et on peut tuer quelqu’un. Je suis père de famille, beaucoup sur les chantiers sont pères de famille. C’est la première chose à laquelle je pense le matin. » Les Caces sont d’ailleurs à renouveler tous les cinq ans. « Ce n’est que de la théorie, du par cœur. Les règles de sécurité évoluent, les machines aussi. » Et les rendez-vous à la médecine du travail sont annuels. « Il faut de bons yeux ! » Mais aussi une bonne ouïe, et de bons réflexes. « Je peux porter un casque antibruit quand je travaille, mais je préf ère entendre les gars, le bruit du moteur, de la machine. Si quelque chose ne va pas, je peux réagir, éteindre la machine avant que ça ne casse. » Attention à la confiance ! La force de Teva, c’est d’avoir expérimenté toutes sortes de métiers dans l’entreprise depuis son entrée en 2003. Manœuvre donc, Teva a également monté des grues fixes durant quelques années, travaillé à l’atelier... Sa connaissance des engins est globale, tout comme sa connaissance du fonctionnement d’un chantier. Point essentiel pour un grutier. « La grue donne le rythme du chantier. Tout le monde a besoin de la grue, et tout de suite ! Si le conducteur est lent, le chantier est lent. Alors, au lieu de prendre une pause cigarette, eh bien tu en profites pour rendre service à l ’un ou à l ’autre. » Le corps de métier qui sollicite le plus la grue, selon Teva, ce sont les voiles, les « La grue donne le rythme Actuellement, Teva pilote du chantier » une grue mobile sur le chantier du pont de Mouli à Ouvéa. © Delphine Mayeur © Arbé

murs. « Ils sont tenus par un rythme strict. » Entre deux levages pour les voiles, il soulève des palettes par-ci, un engin par-là…Certes, le grutier donne le rythme, mais Teva prévient : « Il ne faut pas être quelqu’un de nerveux, il faut être patient, mais surtout, aimer ce que l ’on fait. Les manettes sont très sensibles, il faut être minutieux. En cas de coup de nerfs, il vaut mieux éteindre la machine, descendre, faire un tour, retomber. Et surtout, attention à la confiance ! Il ne faut pas être trop sûr de soi ! » Comme dans beaucoup de corps de métier, l’habitude et la confiance mènent à des erreurs, il est donc essentiel de souvent se remettre en question, de refaire les check-up de base. « À chaque installation d’une grue, je refais un check-up complet du matériel. » Responsabilités à tous les étages Grutier, c’est beaucoup de responsabilités. « Il faut faire attention à ceux qui sont en bas, autour de soi. Il faut être très attentif à l ’attache, au levage. » Certes, le grutier est assisté, les élingueurs gèrent l’attache, mais tout de même, il a la responsabilité de sa charge, il ne peut pas se reposer sur ses collègues. De même pour l’installation de la grue mobile. La bête pèse son poids, mais surtout soulève de très grosses charges : « Plein de facteurs sont à prendre en compte : la qualité du sol, l ’amplitude de la flèche, les réseaux souterrains, le poids des charges, les besoins du chantier. » Ici encore, les conducteurs de travaux, chefs de chantier donnent des informations pour que le grutier installe l’engin, mais finalement, c’est à lui que revient la responsabilité de faire tenir la machine en place. Si la grue tombe, l’accident peut vite devenir dramatique. Chaque levage est différent L’intérêt de son métier, Teva le voit également dans la fierté que représentent tous ses chantiers, quand il passe devant les tours Ramada ou sous la passerelle du Caillou Bleu : « C’est moi qui l ’ai soulevée. » Mais aussi dans la diversité. « Chaque levage est différent. Quand tu travailles avec une grue qui a une flèche de 44 m de long, elle réagit comme une canne à pêche, c’est flexible. Sur certains chantiers, on lève à l ’aveugle, c’est-à-dire qu’il faut lever, ou déposer quelque chose à un endroit que l ’on ne voit pas. Alors il faut travailler en équipe, par talkie-walkie. » Si Teva Temauri trouve son métier passionnant de par la diversité des chantiers, le métier de grutier, qu’il soit fixe, mobile, à chenille, est propre à différents milieux. Certains grutiers œuvrent dans les ports, d’autres sur mine par exemple. « J’aime bien rencontrer d’autres grutiers, partager avec eux, c’est très différent. » Seul point noir au tableau : les déplacements loin de sa famille. Teva est actuellement en mission à Ouvéa par exemple. Sa femme reste donc seule avec les enfants. « C’est dur pour la famille. Mais bon, c’est le boulot. C’est bien d’avoir plein de Caces, mais du coup je suis très sollicité ! » sourit le trentenaire. Et puis les enfants sont fiers, eux aussi, de passer devant de grands chantiers et de se dire que leur père y a participé. « Je suis fier de tous mes chantiers. Arbé a eu confiance en moi ; j’essaie de le rendre et de bien faire mon métier. » CONSTRUCTION Focus Métier 37

Ambiance d’un autre temps 38 Déco de pro Dossier au Café Mélanésien

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