Construire | Septembre 2022

34 Teva Temauri, grutier, est tombé dans les engins tout petit, son père étant lui-même conducteur d’engins. On les voit pousser, puis disparaître. Elles fleurissent là où grandissent les immeubles. Les grues ne passent pas inaperçues. Elles s’animent sous l’impulsion délicate et attentive de leurs conducteurs. Rencontre avec Teva Temauri, grutier pour la société Arbé. Grutier Unpivot zen Short, claquettes et casquette vissée sur la tête, Teva Temauri est en repos. Il a laissé la tenue de chantier à la maison. Mais lorsqu’il travaille, c’est chaussures de sécurité, chasuble et casque. Parce que pour Teva, « c’est la sécurité avant tout ». Ce trentenaire, salarié de la société de BTP Arbé, est conducteur d’engins. Grutier, mais pas que. « Teva possède sept Caces (Ndlr : Certificat d’aptitude à la conduite en sécurité)», présente Céline Decupper, directrice des affaires financières d’Arbé. Il peut donc piloter sept engins différents. Il a un faible pour la grue mobile. Une grue courte, robuste, dont le pilote est au niveau du sol. « J’aime bien cette grue, on est en bas, avec les gars, et c’est beaucoup de responsabilités ; elle permet entre autres de monter les grues fixes. » Récemment, il a obtenu son dernier Caces pour piloter une centrale à béton : « C’est une belle machine, avec un bureau climatisé, un ordinateur… » lance-t-il avec fierté. Actuellement, Teva Temauri est basé à Ouvéa où il travaille sur le pont de Mouli. Il y pilote une grue mobile. Du bas de l’échelle au sommet de la grue Mais lorsqu’il est entré chez Arbé, à 17 ans, Teva était manœuvre. Au bas de l’échelle. « J’ai plusieurs frères et sœurs, ma copine est tombée enceinte, il fallait trouver du travail. » L’adolescent est vaillant, ne rechigne pas à la tâche. Très vite, ses chefs s’en rendent compte et il gravit doucement les échelons. Mais le déclic arrive lorsque Arbé propose une formation de grutier. « Je n’ai pas hésité, je me suis tout de suite porté volontaire ! » Rien de bien étonnant, le jeune de Ducos a grandi au milieu des engins, comme sa fratrie : « Mon père est patenté, il est conducteur d’engins. Il conduit beaucoup de choses, mais pas de grue ! » sourit Teva. Son premier chantier aux manettes d’une grue fixe : les tours du Ramada. « C’était une grue de 80 m de haut. Les gens en bas, ce sont des fourmis ! Tu te fais balancer par le vent toute la journée. » Teva revient CONSTRUCTION Focus Métier © Delphine Mayeur

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