Construire | Septembre 2022

lente, mais très résistant à la sécheresse et aux ravageurs ». Aux Gazons de Dumbéa, Denis Boissery vend des plaques à diviser en mottes. « Tu prends 10 à 20 % de la surface à couvrir, tu découpes des mottes et tu plantes. C’est davantage de travail mais la prise racinaire est plus rapide. Le résultat sera homogène, mais ce sera beaucoup plus long : trois mois s’il fait beau, chaud, avec de la pluie, six mois s’il fait frais. » Tondre ou fertiliser ? Une fois la pelouse enracinée, il est temps d’en prendre soin. « La pelouse doit être entretenue ! insiste Denis Boissery. On la tond avec une tondeuse à main ou électrique mais surtout pas avec une débroussailleuse ! » Christoph Romieu préconise la tondeuse à main, ce qui est le cas sur certains sites internet qui promeuvent une pelouse diversifiée, et une tonte peu agressive. « Pour éviter la propagation des mauvaises herbes et avoir un gazon épais, qui s’étend plus vite, il faut tondre régulièrement : on ne coupe jamais plus du tiers de la hauteur de la feuille afin de densifier la couverture », indique le gérant des Gazons de Dumbéa. Même discours du côté de La Tamoa : « Pour éviter les mauvaises graines, il faut que le gazon soit très dense, sinon, le sol est pilonné par les rayons du soleil et il laisse ainsi la place aux adventices. » Les deux professionnels préconisent de fertiliser le gazon avec un engrais adapté. Denis Boissery conseille, au début de la saison chaude puis de Outdoor Dossier 64 Enlever les mauvaises herbes ou diversifier ? Certains sites internet sont adeptes de la diversification dans le gazon. Comme dans toutes les cultures, une plante seule sur une grande surface ne permet pas l’apport d’une faune, pourtant essentielle à l’équilibre environnemental de cette même plante. Vers de terre, pollinisateurs, insectes variés, oiseaux… Ainsi, un mouvement plus écologique tend davantage à laisser les herbacées sauvages reprendre leur place dans le jardin. Cette tendance incite également à une tonte moins régulière, moins agressive, pour laisser les herbacées monter en graines et en fleurs afin d’attirer la faune, et ainsi faire revenir des plantes sauvages qui auraient pu disparaître de votre jardin. Évidemment ce conseil va à l’encontre des producteurs de gazon qui vont rechercher une pelouse parfaite, dense et surtout uniforme. L’équilibre se trouve peut-être dans le zonage de l’espace vert : tondre les passages et laisser des lieux en friche. Ainsi, la biodiversité revient en partie, et un certain équilibre entre l’esthétisme, le confort et l’écosystème peut se faire. La ville de Nouméa, consciemment ou non, semble adepte de cette forme de pelouse avec, sur la place des Cocotiers par exemple, un mélange de Buffalo planté il y a de nombreuses années et des herbes sauvages qui ont pris le relais. Ou des îlots d’herbacées qui montent en graines dans certaines rues, sans que ce soit gênant pour la circulation.

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