Construire | Septembre 2022

Actus Locales 4 Pic aux Chèvres Le grand projet de rénovation Une fois n’est pas coutume, les pouvoirs publics admettent que quelque chose ne fonctionne pas. C’est le cas dans le jeune quartier de Pic aux Chèvres, à Dumbéa-sur-Mer. Créées il y a un peu plus de dix ans, les zones de Takutéa et de Brigitte, côté terre de la Savexpress, se dégradent. Les commerces ouvrent et ferment aussi vite. Les espaces publics sont détériorés à la vitesse grand V. Quant aux habitants, de l’aveu même du maire de Dumbéa : « Un tiers de la population y vit depuis moins de 5 ans, et certains ne s’y plaisent pas. Ce turn over n’est pas bon. Notre objectif, c’est de fidéliser la population, de faire en sorte que les gens qui y vivent soient fiers d’y habiter, qu’ils veuillent y rester. » Pour inverser la tendance, la commune a donc « pris le taureau par les cornes » selon Georges Naturel, le premier édile, et a rassemblé autour d’un projet au long cours tous les acteurs possibles : bailleurs sociaux, province Sud, gouvernement, État. Les voilà tous liés par une charte signée le 12 juillet dernier. C’est le Plan de rénovation urbain du quartier de Pic aux Chèvres qui commence. Un chantier d’au moins cinq ans, mais probablement davantage, qui prend en compte la rénovation du bâti, mais aussi et surtout, l’aspect humain et social. Avec des enquêtes auprès des habitants, des aménagements intelligents de l’espace autant public que privé, l’exploitation par exemple des espaces verts en espaces vivriers, l’implantation de structures pour créer du lien social, et une réflexion sur le mur que représente aujourd’hui la voie rapide. Car il y a Takutéa et Brigitte, et de l’autre côté de la Savexpress, Apogoti, avec ses boutiques, ses centres commerciaux, sa vie qui foisonne davantage chaque jour. La municipalité et tous les acteurs qui ont signé la charte vont donc se pencher sur la question du franchissement de ce mur, symbolique comme physique. Finalement, la signature de cette charte « marque le passage de l’ère du logement à l’ère de l’habitat », estime le commissaire délégué de la République à la province Sud, Grégory Lecru. C’est « arrêter de produire des logements pour produire du logement, car l’objectif de l’habitat, c’est la qualité de vie ».

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