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Transmettre
SON ENTREPRISE
La transmission-reprise d’entreprise n’est pas très ancrée en Nouvelle-Calédonie.
Au pays des « self-made men », où la création est très encouragée, le premier
réflexe ne va pas à la reprise d’une activité. C’est pourtant une voie d’où chacun
peut sortir gagnant. Premier volet : les clés pour réussir sa transmission.
PRA
TIQUE
PRA
TIQUE
A
nticiper la retraite ou
préparer un changement
d’activité sont deux raisons
qui doivent vous faire
envisager la transmission.
Passage en revue des principales étapes
pour la réussir.
1
RE
ÉTAPE
:
ÊTES
-
VOUS PRÊT
?
La démarche de transmission s’étale sur
trois à quatre années. Car elle ne se résume
pas à la vente – qui prendra elle-même un
ou deux ans. Elle nécessite de s’y préparer
«
plusieurs années à l’avance,
avertit
Grégory Armando, responsable de l’offre
de service aux entreprises à la Chambre
de métiers et de l’artisanat.
Le plus tôt
est le mieux.
» La phase de préparation
inclut la levée des freins psychologiques.
Il est important de se poser les bonnes
questions : pourquoi est-ce que je veux
vendre ? Quel est mon projet ? À qui suis-
je prêt à céder le fruit de mon travail ?...
2
E
ÉTAPE
:
LE DIAGNOSTIC
Il s’agit de préparer son entreprise à être
« vendable » en identifiant ses forces et ses
faiblesses. La CMA propose un diagnostic
et un accompagnement gratuits. Un plan
d’action peut consister,
par exemple, à mener
quelques travaux
pour rénover ses
locaux ou à formaliser
des relations non
contractuelles avec
clients et fournisseurs.
3
E
ÉTAPE
:
L
’
ESTIMATION
Le prix de l’entreprise
inclut deux éléments :
la valeur dite straté-
gique, qui dépend du
fichierclients, de l’em-
placement, du bail…, et la valeur financière,
où entrent en compte l’évolution du chiffre
d’affaires, le matériel, la rentabilité…L’esti-
mation du prix doit être réalisée par un ex-
pert-comptable ou un cabinet spécialisé. La
province Sud, via le dispositif Case (Code
des aides pour le soutien de l’économie),
peut prendre en charge la moitié du coût
de l’estimation.
4
E
ÉTAPE
:
LE STATUT
JURIDIQUE
Il faudra choisir le cadre juridique et fiscal
le plus adapté à l’entreprise. Soit une
cession du fonds de commerce (pour une
entreprise individuelle) soit une cession de
parts sociales. Un expert-comptable ou un
juriste vous accompagnera dans ce choix.
5
E
ÉTAPE
:
LA
RECHERCHE
DU
REPRENEUR
Si vous n’avez pas identifié de repreneur
dans votre famille ou parmi vos salariés,
votre chambre consulaire peut vous
aiguiller. La CMA diffusera votre annonce
dans ses locaux et sur son site Web (une
vingtaine d’entreprises actuellement à
vendre), ainsi qu’auprès de la Bourse
nationale d’opportunités artisanales
(BNOA). La CCI ne dispose pas de fichier
mais peut insérer une annonce dans la page
dédiée du CCI Info.
U
N CONSEIL
«
Ce n’est pas parce qu’on veut céder
son entreprise qu’il faut lever le pied
»,
prévient Grégory Armando. Au contraire,
il est essentiel de maintenir son chiffre
d’affaires pour préserver la valeur de votre
affaire.
PLUS DE RENSEIGNEMENTS :
CMA :
www.cma.nc, section « créateurs-
repreneurs » (un guide de la transmission est à
télécharger).
Contact :
Christelle Vanhee,
au 28 23 37 ou
christelle.vanhee@cma.ncCCI :
24 40 74 ou
conseil@cci.nc|
CANC :
Ronan
Le Guen au 24 31 60.
Province Sud (aides) :
eprovince-sud.nc|
DEFE
au 23 28 33.
UN AXE STRATÉGIQUE
Une centaine d’entreprises sont
cédées en moyenne chaque année
sur leCaillou–73 seulement en2015.
Sur les deux premiers trimestres
2016, 38 sociétés ont été reprises,
pour 1 726 créations pures. Ces
chiffres de l’Isee montrent que «
la
reprise n’est pas présentée comme
une alternative à la création
»,
souligne Grégory Armando,
responsable de l’offre de service
aux entreprises à la CMA. Or, «
dans
une situation économiquement
tendue, partir de zéro n’est pas
évident
», poursuit-il. La Chambre
de l'artisanat (ou CMA) a donc
fait de la transmission-reprise
son « axe stratégique ». D’autant
que les entreprises artisanales
ne représentent que 30 % des
entreprises cédées.