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G
ÉRALDINE
G
AZENGEL
, C
ANALA
Depuis novembre 2015, cette ancienne salariée d’une société minière
est gérante de l’auto-école Waïmea, ancienne auto-école de La Foa.
Cette alliance entre les communes est née du besoin des femmes
de Canala d’apprendre le code de la route, et de pouvoir passer leur
examen « à domicile ». De fil en aiguille, Géraldine Gazengel s’est
trouvée liée au projet. Elle propose une formule permis-code en
six mois, qui doit aussi s’adapter au niveau de compréhension du
français : «
On s’est rendu compte que nos élèves réussissaient
mieux leur examen quand ils le préparaient en moins de six
mois.
» Elle compte intégrer l’association FEES car elle estime que
son expérience peut aider les autres femmes. L’initiative, couplée
à la Banque solidaire, permettrait aussi à ces dernières «
d’être
plus autonomes, de s’asseoir davantage dans l’économie de
proximité et de moins compter sur les subventions. Au-delà,
je suis dans une démarche politique d’autodétermination
du pays. (…) C’est bien de pouvoir donner des habitudes
d’autonomie aux gens
». Géraldine veut renforcer son leadership
car un autre projet lui tient à cœur : «
Mettre en place, à Canala,
un centre de formation pour les jeunes en échec scolaire et
former à des métiers de proximité.
»
ALTER
NATIVES
ALTER
NATIVES
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M
ARINETTE
H
OANE
, L
IFOU
«
À Lifou, on a chacune nos idées. Cette formation
[Cent femmes leaders]
m’a ouvert les yeux : on
peut travailler ensemble, avancer ensemble.
» En
octobre, Marinette Hoane était en pleine pratique pour
devenir directrice de centres de vacances. Elle veut
en mettre en place dans la tribu de Hnanemuaetra,
dans le nord de l’île, où elle habite et travaille déjà
comme animatrice, dans l’association Alizée. «
Les
démarches administratives comme faire une
lettre de demande de subvention, établir un budget
prévisionnel, sont difficiles pour moi, j’ai besoin
de me former.
» Par contre, elle n’a pas attendu d’être
diplômée pour appliquer cette formule : «
Il ne faut
pas attendre l’aide du voisin pour agir.
» Avec ses
collègues d’Alizée et les enfants, Marinette cherche
elle-même à réunir des fonds pour pouvoir mener à
bien les activités qui font plaisir aux enfants.
LES FEMMES S’EMPARENT DUMICROCRÉDIT
Plus de la moitié des microcrédits accordés par l’Adie en Nouvelle-
Calédonie concernent des femmes, et surtout en province Nord. C’est
le constat que fait Dominique Deboffle, responsable Zone rurale. Pour
le financement de petits projets, cette association française reconnue
d’utilité publique peut prêter de 30 000 à 1,2 million de francs, à un
taux d’intérêt actuel de 6,77 %, pour une durée maximale de quatre
ans. Les projets prisés par ces femmes qui n’ont pas accès au crédit
bancaire concernent : l’agriculture, le maraîchage ou l’horticulture,
l’artisanat, la pêche, de petites épiceries en tribu, le transport de per-
sonnes… « Les mamans se passent le message entre elles », constate
Victoria Haluatr, responsable Îles. Le prêt sert à l’achat de matières
premières ou de matériels tels que machine à coudre, four, perceuse
à bijoux, outils de maraîchage, petite barque… Des prêts de groupe
peuvent être attribués, pour une association de femmes par exemple,
où chacune dispose d’un prêt propre mais est solidaire des autres, si
bien qu’un garant n’est pas nécessaire.