

modifier. Et tout cela est fait, notamment
en zone euro et au Japon, pour relancer
l’inflation, or on ne constate pas que
l’inflation reparte, et cette abondance de
liquidités revient en partie à faire croître
le prix des actifs – immobilier, titres, etc. –
ce qui, de l’avis de certains économistes,
crée un risque structurel de l’ensemble du
système.
Quelles principales conséquences
dans la région peut-on envisager de
l’accession de Donald Trump à la
présidence des États-Unis ?
(1)
La première conséquence, c’est que, après
le Brexit, c’est un pas supplémentaire
vers cette déconnexion entre commerce
international et croissance. C’est une
tendance qui se confirme, et non
seulement le commerce international
va moins vite que d’autres variables,
mais c’est aussi une volonté exprimée
démocratiquement, avec deux grands pays
qui viennent de voter dans cette direction.
La deux i ème g r o s s e mauv a i s e
nouvelle concerne les financements
environnementaux. Il risque d’y avoir un
sacré coup de frein à la lutte contre le
changement climatique – sans les États-
Unis, tout cela n’est pas très crédible –,
aux financements environnementaux,
à la transition énergétique, etc. Et ce
deuxième point pourrait, de façon
atténuée, atteindre la Nouvelle-Calédonie,
et l’ensemble de la région.
Les comptes économiques rapides
de la Nouvelle-Calédonie en 2015
(2)
montrent « un rythme de croissance
ralenti ». Quelles tendances se
dessinent en 2016 ?
Il faut d’abord rappeler qu’il y a eu entre
2000 et 2011 une croissance forte voire
très forte, un peu inférieure à 4 % en
moyenne, due en bonne partie aux grands
investissements métallurgiques, due
peut-être aussi au climat de confiance qui
résultait des accords de Matignon juste
avant les années 2000, mais également
à la poursuite d’un certain nombre de
phénomènes d’émergence, c’est-à-dire
d’équipements et d’infrastructures. On
sort de cette période en 2011 avec ce
qu’on a appelé en effet, dans la dernière
publication Cerom, un régime de
croissance ralentie, soit une croissance de
niveau européen, entre 1 et 2 %. En 2015,
le chiffre provisoire est de 1,5 %, sur 2016,
on ne voit pas de raisons pour lesquelles
on ne serait pas dans les mêmes zones.
Lors de la présentation à la presse
de cette publication, fin septembre,
vous aviez indiqué : « on n’est pas
dans une situation de crise mais dans
une montée des inquiétudes », que
vouliez-vous dire par là ?
L’économie est faite d’une part de faits
réels, l’offre, la demande, la compétitivité…
et d’autre part de confiance, notamment
pour ce qui concerne les comportements
d’investissement, d’épargne, etc. La
confiance des acteurs économiques
influence de manière fondamentale la
croissance réelle.
L’IEOM vient de publier sa note
« premières tendances » du troisième
trimestre 2016. Elle fait apparaître un
rebond de l’Indicateur du climat des affaires
(ICA), soit l’opinion des entrepreneurs
*
sur la conjoncture. Celui-ci progresse de
3 points mais continue de témoigner d’une
inquiétude, relève l’IEOM. «
Le rebond
observé de l’ICA depuis deux trimestres,
qui fait suite à une très forte dégradation
au premier trimestre,
s’explique
principalement par des anticipations
nettement moins négatives des
entrepreneurs concernant le trimestre
à venir. Leurs intentions d’investir d’ici
un an continuent à se raffermir, après
avoir atteint un minimum historique
en début d’année
», indique la publication.
Les premiers résultats de l’enquête
de conjoncture permettent ainsi à
l’IEOM de constater que «
pour
le quatrième trimestre 2016,
le moindre pessimisme d’un
plus grand nombre de chefs
d’entreprise se confirme et se
traduit par un redressement
de leur opinion sur le volume
d’activité attendu et l’évolution
de leur trésorerie. Ils anticipent
en revanche une nouvelle
détérioration des prix
».
*
Un pannel de 150 entrepreneurs
est interrogé.
-
13
-
Les soldes d’opinion du 3
e
trimestre 2016. Il s’agit d’une
première estimation, celle-
ci devant être approfondie et
complétée en décembre.
3
e
trimestre 2016 :
“amorce de rebond”