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écosystèmes marins. Il fait partie des

entreprises innovantes de l’IRD (Ins-

titut de recherche pour le développe-

ment) et travaille en collaboration avec

cet institut de recherche. «

La plus

grosse partie de mon activité consiste

à réaliser des états initiaux, des

études environnementales de zones

marines et à effectuer leur suivi dans

le temps. Mes principaux clients sont

les mineurs, les métallurgistes et les

collectivités

», explique-t-il. Le scienti-

fique s’est déjà préparé à surfer sur la

vague de la croissance bleue. En par-

tenariat avec l’Aquarium des lagons de

Nouméa, un projet autour de la ponte

des coraux a vu le jour en novembre

dernier. Des œufs de coraux ont été

récoltés en milieu naturel afin de suivre

les différents stades de leur dévelop-

pement en laboratoire. «

Les petites

recrues mesurent à ce jour deux mil-

limètres mais elles vont vite grandir.

Dans un futur proche, nous intro-

duirons ces colonies coralliennes à

l’aquarium mais également dans le

lagon

», explique-t-il.

Dans le contexte actuel du réchauf-

fement climatique et de la régression

constante des récifs coralliens, ce pro-

jet innovant pourrait avoir des appli-

cations dans des zones dégradées du

Pacifique et dans la protection de la

biodiversité. Grégory Lasne s’est éga-

lement formé à la plongée profonde

(100 m) afin de pouvoir atteindre des

zones récifales encore peu explorées.

La biodiversité marine y est très impor-

tante et de nouvelles espèces y sont ré-

gulièrement découvertes. «

Pour l’ins-

tant, nous réalisons des observations

et des inventaires spécifiques. Mais

ces espèces renferment certainement

des biomolécules encore ignorées qui

pourraient avoir des applications

utiles pour l’homme

», explique-t-

il. Mais auparavant, l’activité doit être

encadrée et contrôlée par les autorités.

«

Le pays et les communautés locales

doivent bénéficier des retombées des

futures découvertes,

estime le gérant

de Biocénose marine.

Pour moi, l’or

vert de la Calédonie, c’est sa bio-

diversité, c’est encore trop négligé

alors qu’il y a un potentiel énorme.

»

Dans son étude, l’IEOM classe

L’autre économie

bleue

L’économie bleue, telle qu’elle

a été traitée dans ce dossier,

renvoie à l’économie maritime,

c’est-à-dire toutes les activités

économiques liés à la mer. Cette

économie-là ne prétend pas être

écologique, même si elle se doit

de préserver les ressources si

elle veut durer (pour se dévelop-

per à long terme, la pêche doit

être responsable par exemple).

L’économie bleue peut aussi ren-

voyer à un autre concept, totale-

ment différent. C’est l’industriel

belge Gunter Pauli qui a été le

premier à nommer « économie

bleue » un modèle économique

où les prouesses de la nature

seraient transposées à l’échelle

industrielle. «

Un modèle écono-

mique qui incite à utiliser ce qui

est localement disponible, qui ne

produit pas d’effets secondaires

tels que les émissions et déchets

et qui, au lieu de coûter plus

cher, assure la compétitivité et

l’augmentation de la productivi-

té tout en créant des emplois.

»

Ce modèle s’oppose à l’économie

rouge, que nous connaissons,

qui est un modèle basé sur la

consommation et les économies

d’échelle. Il s’oppose également

à l’économie verte « qui attend

des consommateurs qu’ils paient

plus cher pour des produits équi-

valents, voire moins bons, mais

soucieux de l’environnement ».

L’or vert de

la Calédonie, c’est

sa biodiversité

Pour l’IEOM, le développement à

l’export des produits de la pêche

est «

conditionné à l’extension des

infrastructures »

et

« au maintien

d’une pêche ‘‘responsable’’ eu égard

aux ressources

».

DOS

SIER

DOS

SIER

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