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justement « la recherche et le dévelop-

pement » dans les secteurs au poten-

tiel de croissance avéré, aux côtés de

la pêche, de l’activité aquacole, du

transport maritime de passagers, de

la construction et de la réparation na-

vales, des activités nautiques récréa-

tives et de la navigation de plaisance.

Du côté du tourisme maritime juste-

ment, les idées ne manquent pas non

plus. Tony Laubreaux gère une entre-

prise de conception de navire pour des

professionnels tels que le Mary D ou le

Bético. Mais c’est à des particuliers qu’il

entend s’adresser avec son projet de

petite croisière au départ de Nouméa.

«

J’ai conçu un catamaran à voile

qui comptera six cabines doubles

avec chacune leur salle de bains

»,

présente-t-il. Son projet proposera des

packages « avion + croisière » à desti-

nation de Bourail ou de l’île des Pins.

«

On est sur un marché de niche. Il y

a une demande d’une clientèle haut

de gamme qui veut partir en croi-

sière dans des endroits nouveaux

et beaux. La Nouvelle-Calédonie est

largement sous-exploitée dans le sec-

teur du tourisme, on est donc certain

de proposer des choses nouvelles.

»

Face au potentiel, Tony Laubreaux

assure qu’il ne sera pas difficile de

convaincre des investisseurs privés de

rejoindre son projet. «

Cela existe en

Polynésie, en Australie, en Asie du

Sud-Est et cela fonctionne bien

»,

souligne-t-il.

D

ES

PLACES

EN MARINA

Pour que le tourisme maritime se déve-

loppe, il faut d’abord développer les

infrastructures. Ainsi, 600 bateaux de

plaisanciers viendraient chaque année

en Calédonie. Un chiffre qui grimpe-

rait très rapidement si les conditions

d’accueil étaient meilleures, estime

Emma Colombin, de l’entreprise

Archipelagoes (conseils en dévelop-

pement du tourisme nautique et mari-

time). «

Il faut 200 places supplé-

mentaires en marina en urgence,

estime-t-elle.

Les gens qui ont leur

propre voilier n’ont pas forcément

une bonne image de la Nouvelle-Ca-

lédonie. Ils tiennent tous des blogs.

Si le message passe qu’il n’y a plus

de places en marina, les gens ne

viennent pas.

» Outre le tourisme, la

création de nouvelles places en marina

doperait aussi les ventes de bateaux se-

lon Emma Colombin : «

Deux ans après

sa construction, la marina de Port

du Sud affichait complet. Sa création

a boosté l’industrie nautique. Les

gens attendent une

place avant de s’acheter un

bateau, ce manque freine les ventes.

Tous les revendeurs vous le diront.

»

Plus de 25 000 bateaux sont immatricu-

lés auprès de la Direction des affaires

maritimes soit «

un bateau pour

10,5 habitants

», note l’IEOM.

Pour concrétiser le potentiel, dans son

rapport, le Cluster maritime pose les

questions auxquelles il faudra répondre

afin d’avancer. «

Par exemple, il n’y

a pas de plan pour désigner telle

zone pour les activités récréatives ou

telle zone pour l’aquaculture,

décrit

Lionel Loubersac, manager du Clus-

ter.

C’est ainsi qu’on en arrive à des

conflits comme celui entre l’indus-

-

20

-

Comme le note l’IEOM dans son

étude sur « L’économie bleue en

Nouvelle-Calédonie », en 2014

les établissements relevant de

l’économie « bleue » représen-

tent ainsi 6 % des établissements

implantés dans les îles et 7 % de

ceux de la province Nord, contre

3 % en moyenne sur l’ensemble du

territoire. «

L’économie maritime

continue cependant de refléter

le déséquilibre économique du

territoire, dans la mesure où les

entités présentes dans le Nord

ou aux Loyauté opèrent principa-

lement autour d’activités à faible

potentiel en termes de créations

d’emplois et de valeur ajoutée : la

pêche (à plus de 92 %), le trans-

port de passagers vers les îles et

îlots du lagon (2 %), soit des sec-

teurs peu capitalistiques et peu

créateurs d’emplois,

note l’IEOM

.

Les établissements intensifs en

capital à haut potentiel de valeur

ajoutée, et aux impacts directs

importants (construction et répa-

ration navales, transport maritime

de marchandises) restent, eux,

concentrés en province Sud.

» Le

développement de l’aquaculture

et du tourisme maritime pourrait

changer la donne, à plus forte rai-

son si une escale pour les croisié-

ristes ouvrait dans le Nord (voir

notre encadré p. 23).

Quel impact sur

le rééquilibrage ?

© G. Lasne/Biocénose Marine

Grégory Lasne, de la

société Biocénose marine,

effectue – entre autres

activités – des études de

suivi de l’environnement en

milieu marin.

DOS

SIER

DOS

SIER