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DÉCRYP

TAGE

DÉCRYP

TAGE

D

ES DÉPENSES QUI

AUGMENTENT

En 2014, le Ruamm a dépensé 58 milliards de francs, un

montant qui a triplé depuis 2002. «

Globalement, les deux

gros postes des dépenses sont le secteur hospitalier et le

secteur libéral. En troisième, les évacuations sanitaires.

En quatrième, les cliniques du secteur privé hospita-

lier

», listait Nathalie Doussy lors de la conférence sur le

Ruamm, en octobre dernier. Par exemple, le secteur privé

libéral représente 21 milliards de francs de dépenses, soit

36 % du budget, avec une augmentation d’un milliard de

francs d’une année sur l’autre. Il recouvre la pharmacie, les

honoraires des médecins libéraux et les honoraires dans les

cliniques, les dépenses infirmières et la dialyse. Si l’on exa-

mine les dépenses par types d’assurances, la longue mala-

die représente 58 % des dépenses pour 17 % des assurés :

un Calédonien sur deux, de plus de 60 ans, est en longue

maladie «

On pense que la longue maladie dans les trois

ans à venir pèsera plus de 70 % de nos dépenses. Cette

évolution est inexorable

», commente Nathalie Doussy.

Sur ces dernières années, la qualité des soins a augmenté,

leur diversité aussi, entraînant une augmentation des dé-

penses. En 2012, nous avions une consommation médicale

par habitant de 322 000 francs. Un montant assez proche

de la France métropolitaine qui affiche une consommation

médicale par habitant de 341 000 francs. Pourtant, la popu-

lation calédonienne est plus jeune : les plus de 64 ans ne

représentent que 8,5 % de la population chez nous, contre

17 % en Métropole.

Q

UELLES

SOLUTIONS

POUR

L

AVENIR

?

«

Nous passons de périodes d’excédent à des périodes de

déficit très rapidement. La vie du Ruamm n’est pas un

long fleuve tranquille,

commentait Xavier Martin, directeur

général adjoint, l’année dernière.

Les variations (du

Ruamm) ne lui ont pas permis de constituer les réserves

qui pourraient effectivement atténuer l’amplitude des

difficultés que nous rencontrons depuis 2011, puisque

c’est l’année où nous avons commencé à enregistrer le

tarissement de notre trésorerie.

» Le pic que l’on observe

entre 2012 et 2013 est lié aux recettes supplémentaires

que le Ruamm a obtenues, mais surtout à des subventions

exceptionnelles d’équilibre reçues en plus des mécanismes

normaux d’alimentation du Ruamm. «

Et depuis, vous

voyez qu’en 2014, notre résultat est extrêmement négatif

à plus de 4 milliards de francs

», ajoute-t-il. Face à des

recettes qui stagnent et des dépenses qui augmentent, des

décisions de fond vont devoir être prises pour préserver

l’avenir du Ruamm. Les assises de la santé ont fait émerger

plusieurs pistes de réflexion. Il faudra peut-être trouver

d’autres sources de recettes. Une nouvelle taxe sera-t-elle

créée ? Une taxe déjà existante pourrait-elle être réaffectée

vers le régime ? Une maîtrise des dépenses de santé sera

également nécessaire. À l’heure actuelle, le taux d’évolution

des dépenses, hors dotation globale de financement des

hôpitaux, est estimé à 4 %. Dans tous les cas, il ne pourra

y avoir de solution unique, mais une multitude de mesures

visant à atteindre l’équilibre. La Calédonie va devoir aussi se

poser une question de fond : quelle qualité de soin le pays

entend-il fournir à ses habitants ? Et à quel prix ?

4 000 000

4 000 000

-5 000 000

3 000 000

-3 000 000

2 000 000

-2 000 000

1 000 000

-1 000 000

0

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2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

2002 / 2014 :

12 ans d’instabilité

Résultat du Ruamm

SOURCE : CAFAT

70

60

50

40

30

20

10

0

2002 2005 2008 2011 2014

En 2002

21,7 milliards

En 2014

58 milliards

Les dépenses de santé du Ruamm

(hors fonds)

ont quasiment triplé

depuis la naissance du régime.

Dépenses de santé de l’année N, réglées à N+2 mois

SOURCE : CAFAT