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LA
question
LA
question
Comment faire durer
le dialogue social ?
Dans son livre
Construire et pérenniser le dialogue social en Nouvelle-
Calédonie
, paru en fin d’année dernière, Jean-Pierre Segal passe à la
loupe les relations sociales au sein de deux entreprises : Carsud et KNS.
Le chercheur souligne notamment l’importance de prendre en compte les
diversités culturelles au sein de l’entreprise.
V
OUS
AVEZ
ANALYSÉ
L
’
ÉVOLUTION
DU
DIALOGUE
SOCIAL
CHEZ
C
ARSUD
,
QUI
A
CONNU
LE
PIRE
PUIS
LE
MEILLEUR
. C
ET
EXEMPLE
EST
-
IL
LE
REFLET
DE
L
’
ÉVOLU
-
TION DES ENTREPRISES CALÉDONIENNES
?
J-P. Segal :
Les deux entreprises que je
cite en exemple dans mon livre – Car-
sud et KNS – avaient une vision assez
avancée du prix à payer pour un dia-
logue social apaisé. En Calédonie, le
tissu d’entreprises est essentiellement
constitué de petites entreprises. Je
ne suis pas sûr que cette capacité à
investir – en temps et en moyens hu-
mains – soit représentative du paysage
calédonien. Ce n’est pas seulement par
indifférence. Beaucoup de patrons de
PME ont déjà tant à faire pour faire
fonctionner leur entreprise. Ce qui est
clair, c’est que le syndicalisme calédo-
nien a sérieusement modifié sa straté-
gie revendicative et joue davantage le
jeu de la négociation.
L
E
DIALOGUE
SOCIAL
EN
N
OUVELLE
-C
A
-
LÉDONIE
EST
-
IL
TRÈS
DIFFÉRENT
DE
CE
QUI
SE
FAIT
AILLEURS
?
Il y a une rencontre entre l’héritage
d’une tradition syndicale française
revendicative – spécifique aux pays
latins – et l’héritage culturel local, où
d’une certaine façon, on est en paix ou
en guerre, dans l’échange ou dans la
rupture. Une fois que l’on est dans la
rupture, on peut aller loin dans le rap-
port de force ou dans la violence. C’est
ce qui s’est passé chez Carsud. Cette
rencontre entre des rapports sociaux
venus de Métropole et le contexte
océanien peut produire des choses
assez étonnantes du point de vue des
Métropolitains, aussi bien dans un sens
que dans l’autre.
C
ELA
VEUT
-
IL
DIRE
QUE
LE
PROBLÈME
,
MAIS
AUSSI
LA
SOLUTION
,
SE
TROUVENT
DANS
CETTE
RENCONTRE
ENTRE
DEUX
HÉRITAGES
?
Effectivement. Prendre le temps de
parler, d’échanger comme le font les
Océaniens… c’est le meilleur garant
d’une paix sociale mais aussi d’un inves-
J
EAN
-P
IERRE
S
EGAL
,
CHERCHEUR
AU
CNRS
EN
SCIENCES
SOCIALES
.
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