

AGRI
CULTURE
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de protéines des graines germées est
supérieur à celui du grain sec. Par
exemple, le grain sec contient 10 % de
protéines, contre presque 20 % dans
une graine germée.
» Le taux d’enzyme
supérieur des graines germées les rend
aussi plus digestibles que l’alimentation
industrielle. «
On peut donc utiliser
moins de nourriture car elle est plus
énergétique. L’idée n’est pas forcé-
ment de remplacer toute l’alimenta-
tion animale par ce fourrage, mais
par exemple de diviser la consomma-
tion de granulés par deux et de com-
pléter par du fourrage frais.
» Le prix
de revient de cette nouvelle alimentation
est de 15 à 18 francs le kilo, légèrement
supérieur au prix du foin en Calédonie,
«
mais beaucoup plus nutritif
», rap-
pelle le cogérant.
T
EST
Pour faire connaître leur système, David
Robert et Clément Malartre ont d’abord
livré le fourrage aux exploitations en
guise de test, tout en assurant un suivi.
Les vaches laitières de Claude Moglia y
ont goûté, les pur-sang anglais de Patrice
Coulson aussi, tout comme les bovins du
groupe Ballande et les porcs de Philippe
Delathière. «
Sur les vaches laitières,
nous avons réussi à stabiliser la pro-
duction, malgré la sécheresse. Sur
les chevaux, on a noté un regain de
vitalité. Et sur les bovins, les tests à
l’engraissement ont été satisfaisants
»,
liste David Robert. Après un essai de
trois à quatre mois, Philippe Delathière
s’est montré convaincu. Il a décidé d’in-
vestir dans le dispositif pour son élevage
porcin de Tontouta. Un deuxième éle-
veur, de bovins cette fois-ci, a lui aussi
décidé d’installer le système sur son ex-
ploitation de Poya afin d’engraisser une
quarantaine de têtes de bétail. Les deux
jeunes ingénieurs ont récemment reçu
les encouragements du monde de l’en-
treprise. Ils ont en effet obtenu le prix du
public lors des derniers Nautiles de l’in-
novation en décembre dernier, organisés
par la BNC et l'association Symbiose.
Sélectionnés parmi dix-sept dossiers, ils
ont reçu un prix de 700 000 francs « des-
tiné à financer un projet remarquable
et inscrit dans une perspective de
développement durable
». De quoi les
motiver à poursuivre leur prospection au
sein des élevages calédoniens.
C’est la quantité de fourrage
produite en un an, sur une
surface de 11 m
2
, par le système
de culture hydroponique de la
SARL Néogreen.
108
tonnes
“
Le grain sec
contient 10 % de
protéine contre
presque 20 %
dans une graine
germée
”
La production de graines germées permet aux
animaux de consommer également le système
racinaire, hautement nutritif.
Les graines d’orge sont
sélectionnées pour leur
taux de germination et
leurs qualités nutritives.
© Blandine Guillet