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et des tubercules surgelés. Outre son
jus d’orange, le laboratoire de l’Orange-
raie prépare de la pulpe de corossol, de
mangue, de melon, du jus de citron, des
patates et maniocs surgelés. La produc-
tion est vendue aux restaurateurs, mais
aussi à Switi pour la préparation de ses
sorbets. L’entreprise de Païta assure
également la distribution des légumes
surgelés sous sa marque « Ylébôn ». «
Si
l’on pouvait apposer le label « agri-
culture responsable » sur nos pro-
duits, cela nous permettrait de nous
distinguer de la concurrence qui
travaille avec des produits impor-
tés, et justifier
une différence
de prix
, estime
Patrick Garrier,
directeur
de
Switi.
Mais le
principal souci
sera d’avoir un
approvisionne-
ment régulier
de produits la-
bellisés. Il nous
arrive parfois d’utiliser des produits
importés quand le marché local ne
peut pas nous fournir.
» Au sein de
la grappe d’entreprises Cap Agro, ras-
semblant industriels et agriculteurs, ils
sont plusieurs à s’interroger sur cette
« fluidité ». «
En termes de traçabi-
lité, les entreprises sont capables de
garantir l’origine de leurs produits.
Mais est-ce que le consommateur
comprendrait de trouver ses carottes
râpées parfois avec un autocollant
« agriculture responsable »
et parfois
sans, faute de livraison ?
», interroge
Charles Vuillod, manager de Cap Agro.
G
ESTION DES DÉCHETS
Alors que la réflexion se poursuit, un
cahier des charges est déjà en cours
d’élaboration pour les laboratoires de
transformation. «
Ce cahierdes charges
va devoir imposer des contraintes
qui vont au-delà du respect de la
réglementation, afin d’apporter une
plus-value,
estime Julie Deffieux
, du
réseau Repair. Il
faut que la ges-
tion des déchets
et des eaux
usées soit prise
en compte par
exemple, tout
comme l’utili-
sation de pro-
duits d’entre-
tien spécifiques.
On souhaiterait
que ce cahier des charges voie le jour
cette année.
» Les premiers produits
transformés labellisés pourraient faire
leur apparition dans les rayons d’ici
quelques mois.
Et ces premiers produits certifiés se-
ront sans doute ceux de Yann Soury-
Lavergne. L’agriculteur n’est pas concer-
né par les problèmes d’approvisionne-
ment puisqu’il transforme uniquement
des produits certifiés « Agriculture
Responsable » voire « Bio Pasifika » en
provenance des exploitations familiales
(la Broméliade à Pouembout, l’Orange-
raie et la SCA Passion à La Foa). «
Ma
plus grande difficulté sera de trouver
des produits d’entretien adaptés qui
ne laissent pas de résidus et d’être
sûr de faire le bon choix. Les gens de
conseils sont en général les commer-
ciaux des marques donc ce n’est pas
facile de savoir si le produit est réel-
lement biodégradable. J’ai la chance
de me faire aider par le responsable
qualité de chez Switi. Si le réseau
Repair se penche aussi sur la ques-
tion, cela me permettra de ne pas
réfléchir tout seul
», apprécie Yann
Soury-Lavergne. À priori, la certifica-
tion apposée sur les produits transfor-
més labellisera uniquement les fruits et
légumes contenus dans le produit, pas
les autres composants. «
Si une confi-
ture est labellisée, la certification por-
tera uniquement sur les fruits, pas
sur le sucre ajouté. Cela me semble
compliqué de prendre en compte les
autres composants
», explique Julie
Deffieux de Repair. Dans une salade
tahitienne « responsable », seuls les
carottes, concombres et tomates seront
certifiés. Mais une réflexion pourrait
être engagée sur l’utilisation du récent
label Pêche responsable sur le poisson
transformé (salade tahitienne, sushi,
etc.). Autre dossier, autre cahier des
charges…
C’est la quantité de fruits,
légumes et céréales certifiés
« agriculture responsable »
produite chaque année sur
le territoire. Seule une petite
partie de la production est
transformée.
2 800
tonnes
“
Le principal
souci sera d’avoir un
approvisionnement
régulier de produits
labellisés
”
Les sorbets, les confitures, les
achards, entre autres, font partie
des produits qui pourraient être
labellisés « responsables » d’ici
quelques mois.