E S S A I A U T O
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ASTON MART I N DBS
E
n 1913, Lionel Martin remporte la
course d’Aston Clinton. On
comprend ainsi l’origine du nom de
cette marque de légende. DB5, DB6,
Vantage,Vanquish… la ligne de ses
modèles, leurs apparitions dans
James Bond
, leur rareté et un esprit gentleman
driving sont les piliers d’un royaume où il fait bon
rouler.
Produite de 2007 à 2012, la DBS fait son apparition
dans le film
Casino Royale
, un an avant d’être
commercialisée. Le choc visuel est immédiat et
l’anglaise fait beaucoup parler d’elle. Noble,
charismatique, large (1,91 m), une ligne à couper le
souffle…Le dessin ne souffre d’aucune faute de trait
et son charme agit plus vite encore que celui d’une
James Bond girl.
À l’intérieur comme à l’extérieur, le carbone occupe
beaucoup d’espace, notamment au niveau des
rétros et de l’impressionnant diffuseur arrière.
DU CARACTÈRE
La fiche technique fait également rêver : un V12 de
6 litres, développant 517 chevaux ! 007 en fera
d’ailleurs une sacrée démo dans l’ouverture de
Quantum of Solace
.
Dès qu’on s’installe derrière le volant, l’émotion
monte. On apprécie la sobriété de l’intérieur, où se
mêlent cuir et alcantara, ainsi que le tableau de bord
au dessin habilement réussi. Pour démarrer, il suffit
de glisser la clef, en cristal, au fond de son logement
pour entendre le 12 cylindres se réveiller avec une
sonorité irréelle.
Notre modèle est équipé de la boîte automatique
avec palettes au volant. Avec un 0 à 100 en 4,3
secondes, on est certain de ne pas s’ennuyer et l’on
peut d’ailleurs monter à environ 300 km/h. Une
puissance largement suffisante, comme en témoigne
le train arrière qui parfois s’ébroue violemment lors
d’un départ arrêté un peu franco…
COMMENT RÉSISTER ?
Mais là n’est pas le but premier d’une Aston.
Symbole absolu de l’esprit british, la belle apparaît
comme très éduquée en conduite normale. La
position de conduite est impeccable et l’on se sent
parfaitement calé au volant.
La voiture file doucement et un petit cruising sur les
baies est des plus agréables. Néanmoins, quand
devant vous quelques lambins freinent
inlassablement votre balade, un coup d’accélérateur
et les voilà propulsés loin derrière. La poussée est
incroyable et la sonorité envoûtante, rauque,
caverneuse puis carrément stridente quand les
clapets d’échappement s’ouvrent. Une claque totale.
Agile malgré son poids assez conséquent, la DBS se
manie aisément et bénéficie d’une facilité de
conduite relativement étonnante. Cette GT est moins
radicale que certaines de ses concurrentes
italiennes et permet justement une utilisation (quasi)
quotidienne, comme une Porsche par exemple. Les
suspensions sont parfaites sur route sans défaut,
mais leur dureté se fait immédiatement sentir dès
que la chaussée est plus abîmée. C’est plutôt dur.
La direction également, parfaitement assistée mais
pas trop, permet de placer la voiture où l’on veut, et
s’associe parfaitement à un châssis sans faille ainsi
qu’à l’équilibre étudié de la DBS. On est rapidement
très à l’aise, séduit voire conquis… Et si l’envie vous
prend de vouloir mettre quelques notes de musique,
une pression sur le bouton dédié fera sortir les
enceintes Bang and Olufsen du tableau de bord
électriquement… Magique !
C’est hélas le seul « gadget » de notre véhicule du
jour, pas de boutons pour mitrailleuse ou siège
éjectable… Mais ce n’est pas très grave car avec
une merveille pareille, vous avez déjà largement de
quoi vous amuser, et de nombreux détails à
contempler.
n
Si, comme nous, vous avez le coup de foudre,
cette prestigieuse sportive est disponible à la
vente chez SIA, Occasions premium – 26 12 72
(demander Sébastien Misslin).
C’est sans doute une des plus belles
lignes de ces dernières années. Sous
chaque angle, la DBS rayonne, mais
discrètement. Nous ne sommes pas
ici dans le tape à l’œil visuel ou la
frime, même si ce¢e Aston a¢ire
irrémédiablement tous les regards et
impose sa force de persuasion.
POUR GENTLEMEN
SEULEMENT