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CRYPTAGE

CRYPTAGE

Pourquoi la productivité est-elle la

clé pour retrouver la croissance en

Nouvelle-Calédonie ?

Pendant de nombreuses années, la

Nouvelle-Calédonie a connu une très

forte croissance, et les moteurs de cette

croissance ont été assez largement

exogènes : la construction des deux

nouvelles usines, la hausse assez régulière

et pendant de nombreuses années des

transferts publics métropolitains, et enfin

les investissements publics – l’aéroport

de Tontouta, la SAV, le Médipôle, les

Jeux du Pacifique, etc. Donc, portés par

ces facteurs exogènes, on a longtemps

échappé à une réflexion de fond sur le

modèle. Or, quand ces facteurs vont

progressivement se ralentir, la croissance

va s’arrêter. Il faut donc trouver des relais

de croissance. Et il faut les trouver chez

nous. Il y en a un qui a été très largement

utilisé dans les pays de l’OCDE

(2)

, c’est la

productivité [lire l’encadré, NDLR]. Car

quand les gains de productivité, qui sont

des baisses de coûts, se traduisent par des

baisses de prix au client, à ce moment-là,

le pouvoir d’achat des ménages augmente,

et c’est ça qui va faire repartir l’économie

calédonienne.

Depuis le mouvement contre la

vie chère, on a assisté au gel des

prix, aujourd’hui au projet de geler

certains taux de marge. La Calédonie

semble condamnée à devoir prendre

des mesures coercitives pour faire

baisser les prix…

Quand dans une entreprise on fait des

gains de productivité, il y a trois façons de

les répartir. La première : l’entreprise garde

ce supplément de richesse. Cela va lui

permettre d’augmenter ses marges, pour

financer de nouveaux investissements.

C’est une logique assez vertueuse, mais

«

Il faut

jouer en

bloc, il y a

urgence

»

L’économiste Olivier Sudrie

(1)

est intervenu en août dernier à la CCI dans

une conférence, organisée par l’Agence française de développement, qui

s’interrogeait sur la productivité comme relais de la croissance calédonienne.

Il revient ici sur cette voie «

vertueuse

» vers la baisse des prix, qui est une

panacée économique autant qu’un pacte social. Interview.

La vraie

richesse de la

Calédonie,

ce sont les

Calédoniens

eux-mêmes

O

LIVIER

S

UDRIE

,

ÉCONOMISTE

-

14

-

Olivier Sudrie