-
60
-
entreprise. «
Le travail d’équipe sera
naturellement moins fort, car il y a
moins d’interactions possibles. Les
sujets que j’aborderai seront moins
liés aux autres projets pour pouvoir
être autonome. La difficulté sera de
garder une interaction efficace aussi
bien pour mes besoins que les leurs,
et de garder la confiance qui m’a été
donnée afin de garder un système
gagnant-gagnant
», anticipe Bertrand
Jamet.
Q
UESTION
DE
CONFIANCE
Le télétravail repose en effet sur la
confiance de l’employeur envers son
salarié. Un élément qui ne semble poser
aucun souci à Gwenaël Cariou : «
Je ne
surveille pas mes salariés quand ils
sont au bureau, je ne le ferai pas non
plus quand Bertrand sera à distance.
Mes employés aiment leur métier, à
chacun de s’organiser comme bon lui
semble
», estime le directeur. L'unique
démarche supplémentaire a été de rem-
plir un formulaire de la Cafat afin que
Bertrand puisse bénéficier de la conti-
nuité des soins en Australie. «
Pour le
reste, on continue comme avant. La
seule différence, c’est que Bertrand
ne bénéficiera plus du café gratuit
au bureau !
», s’amuse son directeur.
En Nouvelle-Calédonie, les pra-
tiques de télétravail sont encore ti-
mides, en raison notamment d’une
législation quasiment inexistante. «
La
réglementation métropolitaine en la
matière n’est pas applicable sur le
territoire
», confirme Florence Cas-
tanet, chargée d’études juridiques à la
DTE (Direction du travail et de l’emploi).
Dans le code du travail calédonien,
aucun texte ne se rapporte spécifique-
ment au télétravail. «
Il est possible en
revanche de mettre en place le télé-
travail en passant par des accords
interprofessionnels, des accords de
branche ou bien par des accords
d’entreprise
», précise Florence Casta-
net. Dans ce cas, la déclaration auprès
de la CNIL (Commission nationale de
l’informatique et des libertés) est in-
dispensable à la mise en place du télé-
travail. L’employeur doit notamment
prendre les mesures qui s’imposent
pour assurer la protection des données
utilisées et traitées par le télétravail-
leur à des fins professionnelles. Le prin-
cipe d’égalité de traitement des salariés
doit être respecté. Le CHSCT doit être
consulté puisque le sujet touche à l’or-
ganisation du travail. Enfin, les disposi-
tions du code du travail en matière de
santé et de sécurité sont applicables.
En résumé, le télétravailleur est un tra-
vailleur comme les autres.
C’est le pourcen-
tage de sociétés
interrogées qui
déclarent pratiquer le télétravail
en Nouvelle-Calédonie, selon le
baromètre numérique, réalisé en
2011, par l’Observatoire numé-
rique.
16 %
de patentés décla-
rent également recourir à cette
organisation. «
(Le télétravail)
semble être réservé au diri-
geant de l’entreprise (
32 %
)
plutôt qu’aux salariés (
12 %
).
Il est davantage utilisé par une
bonne moitié des dirigeants
(
52 %
) des sociétés de services
aux entreprises
», note l’Obser-
vatoire numérique.
34 %
© Blandine Guillet
“
Mettre en
place le télétravail
en passant par
des accords
interprofessionnels,
des accords de
branche ou bien
par des accords
d’entreprise
”
Chez
Isi.nc,la mise en place du
télétravail a été rapide : toutes les
informations de l’entreprise étaient
déjà sur un réseau sécurisé.
LA QUEST
ION
LA QUEST
ION