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L’

année 2016 touche à sa fin. Elle aura été marquée, dans le prolongement de 2015, par

une crise du nickel que d’aucuns qualifient de « sans précédent ». Entre poursuite du

ralentissement de la croissance chinoise – qui « fait » le marché –, stocks mondiaux trop

importants et effondrement continu du cours de l’or vert, les opérateurs calédoniens

ont dû s’adapter. À coups de plans d’économie drastiques et d’efforts de compétitivité.

En cette fin d’année, une embellie fragile s’esquisse. Du côté des métallurgistes, si le four n°2 de

l’usine du Nord continue d’obérer l’avenir, les deux usines du Sud redressent peu à peu la barre et

l’intervention de l’État apporte un bol d’air.

Quelle que soit l’issue, ces turbulences dans un pan historique de l’économie auront obligé

à imaginer, même tardivement, d’autres leviers de croissance. Déjà en 2015, le poids de l’industrie

du nickel dans l’économie, avec 3 % seulement de la valeur ajoutée, diminuait au profit des services.

Avec l’effondrement du BTP, c’est à un bouleversement de notre modèle économique auquel on

assiste. Il s’agit aujourd’hui d’explorer d’autres perspectives.

Ce numéro des Nouvelles de l’économie, sans dessein préconçu, propose quelques pistes.

Des entrepreneurs font le choix de combattre les idées reçues et certains complexes souvent auto-

entretenus en dessinant des stratégies à l’export. Ceux-là entrevoient des débouchés chez nos voisins

et découvrent en Océanie des opportunités jusque-là négligées.

D’autres veulent incarner la croissance bleue et projettent, à l’échelle de la zone économique

de Numbo, un pôle de compétitivité apte à devenir une référence en matière de construction et

réparation navales.

Et puis il y a les filières relevant de la puissance publique. Celle du reboisement, déjà

amorcée, et celle de l’agriculture biologique, encore au stade de la réflexion, qui offrent l’une comme

l’autre de vraies perspectives de développement, avec des bénéfices en termes d’emploi, de formation

et d’environnement. À Ouvéa, la filière du coprah mérite, elle, d’être repensée pour devenir rentable

à long terme.

Ce sont des pistes parmi bien d’autres. Les sceptiques pourront toujours invoquer mille

obstacles – qui existent bel et bien – mais les femmes et les hommes qui portent ces projets ont en

commun une réelle énergie et une conviction profonde. Et si on leur laissait une chance de réussir ?

L’urgence

de réussir

Sophie Pecquet

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