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VIS

ITE

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L’

endroit s’appelle le Deck.

Une structure modulaire

habillée de bois qui abrite

quatre bureaux. Pas de labo,

pas de tubes à essai ou de

technologies high-tech ici, mais de la

matière grise. Celle de chefs d’entreprise

en herbe, avec de sérieux bagages.

Delphine Mallet, docteur en écologie

marine et systèmes d’observation (UNC), à

la tête de Visioon, développe un système de

vidéo à 360° pour observer la biodiversité

sous-marine. Elefthérios Chalkiadakis,

issu lui aussi de la recherche académique

(UNC), travaille sur les polymères

bactériens et leur valorisation : il a créé

Biotecal pour proposer des principes

actifs à la cosmétique, à l’agroalimentaire

ou au domaine de la santé. Sylvie Fiat,

ingénieur à l’unité d’écologie récifale de

l’IRD, a créé Spot Earth pour développer

avec deux techniciens en informatique

une applicationmobile autour des activités

nautiques. Michael Ramassamy est, lui,

passé en «

accélération

» : cet enseignant

a conçu pour sa société Numeric la

plateforme web pédagogique Edsmile

(lire en p. 30). Et il faudrait pousser les

murs car cinq autres projets sont incubés

par l’Adecal dans le bâtiment de l’IRD,

et trois autres encore sont boostés par

l’« accélérateur », qui s’adresse depuis

2015 tant aux projets qui sortent de

l’incubateur, après deux ans (trois si

nécessaire), qu’à des entreprises déjà

lancées mais qui souhaitent développer

un nouveau produit.

U

N ÉCOSYSTÈME

Mais bien plus qu’un hébergement

physique, l’incubateur d’entreprises

innovantes est un dispositif complet

d’accompagnement, un véritable

«

écosystème

» qui crée les conditions

optimales d’émergence et de croissance.

Aux manettes : Christophe Carbou,

directeur de l’incubateur depuis janvier

2014, et Doriane Sanchez-Lebris,

directrice du développement international

et de l’innovation à l’Adecal Technopole.

Il s’agit, expose-t-elle, de «

faire émerger

la valeur ajoutée issue de la recherche

menée en Nouvelle-Calédonie, mais

aussi de la société civile. On a cette

position particulière d’articulation

entre deux mondes : la recherche et le

monde économique.

» Le premier devant

«

s’acculturer

» au second, et le second se

rapprocher du premier pour se consolider.

«

En tant que chercheur, on ne connaît

pas bien le monde de l’entreprise.

L’incubateur nous aide, nous pousse

à déposer des brevets, c’est rassurant,

témoigne Delphine Mallet.

La création

d’entreprise, c’est une autonomie, une

liberté de choix, l’excitation de relever

des challenges.

» Sylvie Fiat complète :

«

On manque de moyens dans la

recherche, on est limité et on arrive

rarement au produit final.

VIVIER DE

l’innovation

À l’IRD, près des serres de cet antre de la recherche calédonienne, un espace

est dédié à la culture de pousses d’un genre particulier. Cet incubateur de

l’Adecal Technopole

*

voit grandir des entrepreneurs. Visite et explications.

Il faut être

attractif pour

garder les

compétences,

mais aussi

les attirer

Texte

Sophie Pecquet |

Photos

Aude-Emilie Dorion