Femmes : Juillet 2017

À 16 ans, Simone est arrêtée par la Gestapo dans les rues de Nice, alors qu’elle vient juste de terminer les épreuves du Bac… Elle avait décidé d’aller fêter ça avec un camarade… Déportée dans l’enfer d’Auschwitz, elle en revient exsangue et orpheline. Mais, seulement quelques mois après la Libération, elle s’inscrit à l’Institut d’études politiques de Paris. Elle y rencontre Antoine Veil : Simone Jacob devient Simone Veil. Pendant plusieurs années, elle reste à la maison. Elle suit Antoine en Allemagne où il obtient un poste et s’occupe de leurs trois garçons. Antoine est un homme bon mais un homme de son époque : avant 1965, les Françaises n’avaient pas le droit d’exercer une activité professionnelle ou d’ouvrir un compte en banque sans l’autorisation de leur mari. Antoine ne veut pas que Simone travaille. Être indépendante Être indépendante, avoir un métier : voilà ce que sa mère voulait pour elle. Simone Veil adorait sa mère, morte en camp de concentration. « C’est la personne qui a le plus compté dans ma vie, je n’ai jamais pu me résigner à sa disparition, » confiera-t-elle. Peut-être au nom de sa mère, elle passe donc un pacte avec Antoine : elle renonce à sa vocation d’avocate mais passe le concours de la magistrature. En 1956, à 27 ans, elle devient magistrate. Pendant sept ans, elle travaille dans l’ombre du ministre de la Justice sur les conditions de détention, notamment des prisonnières algériennes. En 1964, elle s’occupe plus particulièrement des problèmes d’adoption. Et en 1970, elle devient secrétaire générale du Conseil supérieur de la magistrature. En 1974, elle soutient le candidat Valéry Giscard d’Estaing face à François Mitterrand pendant la campagne présidentielle. Devenu président, VGE la nomme ministre de la Santé. C’est la première femme à obtenir un tel poste. Elle a alors 47 ans. Contraception et IVG Simone Veil commence par libéraliser la contraception le 28 juin 1974 et, le 26 novembre 1974, elle présente devant l’Assemblée nationale son fameux projet de loi sur la dépénalisation de l’avortement. À l’époque, 300 000 femmes avortent chaque année en risquant six mois de prison et, pour celles qui n’ont pas les moyens 10 N’oubliez pas son regard perçant : survivante de la Shoah, l’ancienne ministre Simone Veil nous a permis de contrôler notre maternité et de croire au rêve européen. Elle s’est éteinte le 30 juin dernier. Simone Veil Que l’icône repose en paix ACTUS

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