Femmes : Juin 2017

14 DOSSIER Le bonheur est dans l’assiette Créé dans les années 80 pour s’opposer à la montée du fastfood, le mouvement slow food encourage à manger lentement des aliments sains et reconnaissables. Tout un programme : prendre le temps de mastiquer, de déguster, de faire une vraie pause déjeuner. Aujourd’hui, la slow food va plus loin en nous incitant à cuisiner nous-mêmes des produits frais, bio, locaux et de saison. Vous vous demandez, l’air moqueur, comment faire ? Mais si, c’est possible ! Comme ailleurs, le bio peine à se développer institutionnellement sur le Caillou, mais de nombreuses initiatives individuelles et col- lectives émergent çà et là. Pour faire ses courses, on peut choisir les produits des marques distributeurs en grande surface ou se rendre dans une épicerie estampillée bio, comme les enseignes La Vie claire ou Biomonde. Mais, on le sait bien, les produits transformés bio ne sont pas exempts de gras et de sucre, leur coût et leur impact environnemental sont élevés sur une île de paradis. Ça tombe bien, la slow food nous commande de réduire notre empreinte écologique, c’est-à-dire à la fois le bilan carbone et les déchets générés par nos habitudes. Alors, on évite au moins les pots en plastique, même bio, et on préfère les produits locaux. La slow food vise en effet le zero waste, le zéro déchet. Bien sûr vous avez déjà un composteur dans le jardin (la municipalité de Nouméa propose régulièrement des ateliers pour apprendre le compostage, donc, plus d'excuse). Bien sûr, vous allez aussi au marché où il existe quelques stands bio - label océanien Bio Pasifika, certifica- tion Biocaledonia - ou « agriculture responsable » qui limitent au moins les intrants. Si vous préférez aller camper le week-end au lieu d’aller faire les courses, vous pouvez commander un « panier » sur internet : essayez « Légumes du Nord », « Le panier des filles » ou encore « L’écopanier ». Et hop, vous voilà en train de découper vos petits légumes de saison en pleine conscience, pour bientôt déguster un merveilleux buddha bowl qui permet à toute personne sous-douée en cuisine de briller en société. Le buddha bowl mélange les fruits et les légumes, de saison bien sûr, avec des céréales, des légumineuses et des oléagi- neux. Non, ce n’est pas une grosse salade, puisque certains éléments sont cuits, d’autres crus. On peut ajouter un œuf dur, une tranche de poisson, un houmous ou une tapenade, sans oublier une bonne sauce et quelques graines. Heureusement, la choucroute, le chocolat et les cornichons sont aussi fortement recommandés. Sur les ondes de France culture, le professeur Lejoyeux en a même fait une prescription médicale pour chasser la mauvaise humeur. Ouf. Si vous allez snacker, soyez sélectifs. Certains agriculteurs bio ou responsables, comme à la ferme école de Teouma à Païta qui possède une pépinière bio gérée par les membres du RAGPP (Regroupement des actionnaires pour des grands et des petits projets), livrent leur récolte à quelques restaurants en ville, lesquels essaient d’être « locavores », c’est-à-dire de privilégier les produits du pays. Back to nature Vous pouvez également lancer votre potager. Un bon début pour se reconnecter avec la nature, un haut commandement de la slow attitude. Le GAB-NC, groupement des agriculteurs bio de Nouvelle- Calédonie, a créé une banque de semences avec les graines de ses adhérents, agriculteurs et jardiniers biologiques. Il s’agit de variétés locales et anciennes ou encore d’espèces importées mais jugées intéressantes pour la souveraineté alimentaire de l’île. L’adhérent s’engage à en rapporter le double dans un an pour contribuer au stock commun. Belle idée ! Donc, pour honorer le commandement back to nature, plantez des choux à la mode de chez nous, faites une balade à vélo, une promenade les pieds dans l’eau ou dans l’herbe, mais surtout, aérez-vous ! Les quatre consignes du zéro déchet : • Refuser (ce dont nous n’avons pas besoin : la paille en plastique dans le milkshake, le cadeau gratuit et inutile de la parapharmacie, etc.). • Réduire (le nombre d’objets qu’on possède, comme l’essoreuse à salade et autres gadgets qui s’entassent, le nombre de vêtements qu’on ne peut pas porter en 365 jours par an...). • Réutiliser (le sac ou la bouteille en plastique par exemple). • Recycler et composter (pratiquer le tri sélectif et valoriser les déchets organiques). Testez la folie du buddha bowl à la Néocantine Simple - 19, allée des Écoles à Koutio Secal - ou la formule à emporter du P’tit Café - Quartier de l’Artillerie, à Nouméa.

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