Femmes : Février 2017

NOS GOSSES 18 Sources : Magicmaman, Doctissimo Comment l’aider à gérer ses émotions ? Les émotions nous submergent et celles de nos enfants... bien plus encore ! « Elles nous inquiètent, nous ne savons généralement pas comment réagir et le faisons souvent avec beaucoup de maladresse », constate Isabelle Filliozat, psychothérapeute*. D’autant plus que les plus petits les manifestent plutôt bruyamment. « En réalité, leur néocortex ne leur permet pas encore de tempérer les réactions de leur cerveau émotionnel », explique la psychothérapeute. Mais les émotions ont un sens, une fonction. L’experte insiste : « Il faut réussir à les accueillir et à les comprendre. Oser partager ensemble ce qui fait mal, peur ou procure de la joie est essentiel pour la construction de l’enfant. » IL EST EN COLÈRE Vous êtes au supermarché avec votre petit. En passant devant le rayon des jouets, il vous tire par la manche : « Maman, je veux un bonhomme Spiderman ! » Devant votre refus, il se roule par terre en hurlant. • On décode Cette figurine, votre enfant se voyait déjà avec. En le lui refusant, vous lui enlevez un morceau de son identité. Par cette colère, il cherche à rétablir son intégrité et à gérer sa frustration. • On réagit Evitez de dire « non » à votre enfant de façon trop abrupte. Quand on cherche à devenir une personne à part entière, il est humiliant de sentir que l’autre a le pouvoir. Dites plutôt : « Je comprends qu’il te plaise, il est vraiment super ce bonhomme ! » et prenez-le par la main pour aller l’observer de plus près. Vous l’entraînez ainsi à gérer sa frustration en éprouvant du plaisir à regarder plutôt qu’à posséder. De même, vous avez répondu « non » machinalement mais vous vous apercevez que votre enfant est malheureux ? Cherchez à comprendre ce qu’il ressent. Vous pouvez alors prendre la mesure de son désir en lui proposant une alternative : « Tu ne préfères pas que nous allions aux manèges plutôt ? ». Et si votre petit tient absolument à son Spiderman, vous pouvez faire amende honorable : « Je ne m’étais pas rendu compte que c’était si important pour toi. C’est bientôt ton anniversaire, je te l’achète mais tu ne l’auras que le jour J ». • On évite de… ... l’humilier (« tu es vraiment insupportable ») ou le punir. Il doit savoir que l’expression verbale de ses émotions les plus violentes ne détruit pas l’amour que vous lui portez. IL EST TRISTE Votre enfant a lâché son joli ballon gonflé à l’hélium, qui s’est aussitôt envolé. Pleurant à gros sanglots, il garde les yeux obstinément fixés sur le ciel. • On décode Il est naturel d’être triste quand on perd quelque chose qu’on aime. Accompagnez-le dans sa tristesse : « Je te comprends, c’est dur de voir partir son ballon. » Si c’est la première fois que cette mésaventure lui arrive, vous pouvez lui acheter un autre ballon, tout en faisant en sorte qu’il tire la leçon de ce qui vient d’arriver : « On pourrait peut-être l’attacher à ton poignet ? ». Mais il n’est pas certain qu’il en veuille un autre. C’est peut-être celui qui s’est envolé que votre petit désire ! • On réagit Ouvrez-lui vos bras pour qu’il puisse venir s’y réfugier et laissez-le donner libre cours à ses larmes. Elles l’aident à ne pas garder la tristesse en lui. Regardez ensemble le ballon qui s’éloigne dans le ciel : « Où s’en va-t-il ? Que voit-il, de là-haut ? ». Vous pouvez aussi lui faire remarquer que, même parti, son ballon continue d’exister dans son cœur. • On évite de… ... lui dire « ne pleure pas ». Voir son enfant en larmes est difficile. S’il pleure, c’est parce qu’il a mal. On voudrait faire disparaître cette douleur. Mais ce n’est pas parce qu’il ne pleure plus qu’il ne souffre plus. Au contraire, pleurer lui fait du bien. IL BOUDE Il voulait absolument mettre son t-shirt de super héros ce matin, mais celui-ci n’était pas propre. Résultat, il fait la moue et ne desserre plus les dents. Mais il va bouder longtemps comme ça ? • On décode La bouderie est un langage. Elle signifie qu’il y a souffrance. Parce qu’il ne se sent pas entendu, votre enfant préfère s’enfermer ostensiblement en lui-même. Les adultes ont tendance à penser qu’ils ont le pouvoir et que les enfants n’ont qu’à obéir. Mais quand votre petit émet une demande spécifique, il cherche simplement à exister, il affirme son droit d’avoir des goûts et des désirs. • On réagit Permettez-lui de sortir dignement de cette bouderie en lui demandant ce qui se passe. Vous lui enseignez un geste positif : en parlant, on obtient davantage qu’en boudant et on peut trouver un compromis. • On évite de… ... se détourner de lui : « Je n’aime pas les enfants qui boudent ». Tout ce qu’il va entendre, c’est : « Maman ne m’aime pas ». Ou le contraindre à porter le t-shirt que vous avez choisi en refusant d’entendre qu’il ne l’aime pas. Un enfant qui accepte tout ce qu’on lui propose sans discuter risque, plus tard, de ne plus savoir choisir du tout. Le cerveau des enfants est immature. Ce qui implique qu’ils ont des difficultés à gérer leurs émotions, d’où les tempêtes émotionnelles qu’ils subissent, laissant souvent les parents démunis. Nos pistes pour mieux comprendre ce qui se passe en eux et adopter l’attitude la plus adaptée.

RkJQdWJsaXNoZXIy MjE1NDI=