Femmes | Mars 2018

18 psychogénéalogie Mais si, par exemple, c’est une autre personne qui nous a élevés, un beau-père ou une belle-mère ; doit-on aussi venir avec son arbre généalogique ? Est-ce que ça joue également ? Vous soulevez là une loi biologique qui est extra- ordinaire. Les gens s’attirent en fonction de sur-stress ou de chocs émotionnels qu’ils ont en mémoire. Il n’y a pas de lien de sang mais de cerveau à cerveau, ils ont en commun le même traumatisme. Je vous donne un exemple : une femme perd sa mère quand elle a 9 ans. Elle rencontre un homme qui a perdu son père quand il avait 11 ans. C’est comme si deux cerveaux se rencontraient d’abord. Ils ont le même sur-stress. Ce drame biologisé va faire que les parents de ma patiente vont se séparer quand elle a 9 ans et, quand elle vient me consulter, l’événement encodé deux générations au-dessus d’elle se répète : quand un de ses enfants, n°2 comme elle (lire plus loin), a 9 ans, elle est en pleine séparation d’avec son époux et ni l’un ni l’autre ne comprennent vraiment pourquoi ils en sont là. Le cerveau avait bien enregistré dans son horloge biologique ce traumatisme. Il faut une séparation. Heureusement, grâce à une analyse de l’arbre et un travail sur celui-ci, on a évité une relecture fidèle de ce drame et tout est rentré dans l’ordre aujourd’hui. Est-ce qu’il suffit de prendre conscience du problème pour le régler ? Tout ce qui ne vient pas à la conscience retourne sous forme de fatalité, de hasard. (C.G.Jung). Or la prise de conscience des choses, permet d’avoir un éclairage nouveau, un autre regard sur la situation. C’est le fait d’avoir un autre regard qui permet de modifier à notre avantage les choses. Pour exemple, je vais vous parler de moi : il y a quelque temps, après un choc émotionnel important, j’ai eu une grave maladie. Après étude de mes cycles, je me suis aperçu que j’étais en face de périodes très douloureuses de ma vie. Au lieu de craindre de revivre ces cycles récurrents de souffrance, je me suis demandé ce que ces périodes m’avaient apporté de positif, et après une analyse approfondie, j’ai pu avoir un nouveau regard sur la situation actuelle et agir immédiatement. Aujourd’hui, après un travail sur moi et cette maladie, j’ai retrouvé la santé. Bien entendu, il faut travailler ces conflits en psychogénéalogie, repérer ses cycles biologiques cellulaires mémorisés, pratiquer le décodage, faire des actes symboliques… C’est ce que j’appelle la « globale thérapie ». Mais vous donnez tout de même des « clés » aux personnes pour les aider ? Évidemment. Il y a des outils que j’utilise comme la conscience cellulaire, la visualisation, le projetsens, l’EMDR… Et il est indispensable de conclure par un acte symbolique. Cela permet de consolider tout ce travail. La conscience n’est pas qu’abstraite. Par exemple, je fais souvent écrire aux personnes, la partie concernée de leur histoire ; elles mettent ainsi par écrit ce qu’elles ont ressenti au moment de « l’impact » et l’on fait ensemble un décodage émotionnel de celle-ci. Et c’est extraordinaire, il se passe quelque chose, ça vibre à l’intérieur, ça bouge dans les cellules ! Et là, s›opère un « mouvement de vie ». Si on ne met pas en place ce mouvement de vie, ça reste statique et l’histoire peut poursuivre son chemin et reproduire l’événement en cascade. Vous me parliez de décodage biologique, vous pouvez développer ? Un petit choc, un petit traumatisme entraîne souvent une « petite » maladie, un gros traumatisme, une maladie plus grave. Chaque organe est un réceptacle émotionnel et tout dépend de notre ressenti. Le ressenti est une empreinte émotionnelle individuelle. Je vous donne encore un exemple : deux personnes apprennent une mauvaise nou- « Un nouveau regard sur la situation » © Aude-Émilie Dorion

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