Femmes : Mai 2017

74 Alors que se tenait fin avril à Paris la Semaine mondiale d’action pour l’éducation avec le soutien de l’Unesco, pour de nombreuses fillettes autour du globe, les études ne dépassent toujours pas les premières années du primaire. Si d’énormes progrès ont été réalisés en matière d’accès à l’éducation des filles, des millions d’entre elles sont encore laissées pour compte, en particulier en Afrique subsaharienne. GRAND ANGLE AFRIQUE : ÉDUCATION DES FILLES SERVICE MINIMUM Quelle serait notre vie si nous n’avions passé que les cinq premières années duprimaire à l’école ? Pour de nombreuses filles africaines, c’est tout ce qu’elles peuvent espérer. Système patriarcal et coût élevé des études, surtout pour les familles monoparentales, sont autant d’entraves à l’accès à l’école. Selon l’institut de statistique de l’Unesco, 29 des 77 millions de jeunes femmes analphabètes dans le monde vivent en Afrique subsaharienne. Dans cette région du monde, 17����������������������������������������������������������� ������������������� millions de fillettes âgées de 6 à 11 ans ne sont pas scolarisées et beaucoup ne mettront sans doute jamais les pieds dans une classe… Si le pourcentage d’enfants n’ayant jamais été scolarisé a diminué dans la plupart des pays d’Afrique, le nombre moyen de filles scolarisées par rapport au nombre de garçons n’a que faible- ment progressé au cours des dernières années pour s’établir en 2014 à 23% de la population d’âge scolaire du primaire. Quels sont aujourd’hui les facteurs qui ralentissent cette évolution et les leviers à mettre en œuvre pour y remédier ? Comment stopper l’engrenage des inégalités entre les sexes à l’école ? Des questions aussi brûlantes qu’actuelles auxquelles les Nations unies tentent de répondre depuis plusieurs décennies à travers un certain nombre d’initiatives. Horizon 2030 : l’éducation pour tous Si depuis la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, l’éducation constitue un droit fondamental, inscrit dans les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), puis dans les Objectifs de développement durable (ODD), ce droit est devenu dans les années 2000 un des objectifs primordiaux de l’initiative « Éducation pour tous » (EPT) des Nations unies. Le plan qui vise à stimuler l’action dans les cinq « P » d’importance primordiale : Popu- lation, Planète, Prospérité, Paix et Partenariat, se concentre pour son volet éducatif sur « l’élimination des disparités entre les sexes dans l’enseignement primaire et secondaire… ». Sur le papier, c’est inspirant. Malheureusement les obstacles à la scolarisation des filles restent nombreux, surtout sur le continent africain. Normes sociales contraignantes, grossesses ou mariages précoces et violences en milieu scolaire sont autant de freins à l'accession des filles à l'école. Malgré les immenses progrès réalisés pour élargir les possibilités d’éducation à travers le monde au cours des dix-sept dernières années, les objectifs de l’EPT et les OMD relatifs à l’éducation demeurent une entreprise inachevée. Texte et Photos : Aude-Émilie Dorion Ces fillettes gambiennes vont à l’école primaire de Batukunku, où le pourcentage de filles parmi les élèves est passé de 35 à 50 % en cinq ans.

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